TW : IDÉES NOIRES, AUTOMUTILATION, SUICIDE
Écrire. Comme on vit. Écrire. Comme on respire. Écrire pour pleurer. Écrire pour hurler. Déverser son âme sur le papier. Les mots sont une force. Ce sont des larmes. Ce sont des cris. Ce sont des caresses. Ce sont des poignards.
Comme souvent, elle voudrait pleurer, mais aujourd'hui ses yeux restent secs. Peut-être parce qu'elle ne s'est pas trouvé de raisons valables. Son amie allait mal en cours mais ce soir la fille ne pense plus à ça. Des idées viennent envahir sa tête son corps et son esprit. Mutilation. Hôpital. Suicide. Mort. Elle pense vouloir mourir, mais est ce qu'elle le veut vraiment ? Elle ment aux autres et elle se ment à elle même. Dans sa tête, des scénarios se succèdent. Elle, dans les toilettes du lycée, un Doliprane, deux, trois, huit. Deuxième plaquette, deux, trois. Elle sur le sol des toilettes. Le noir. Elle dans une chambre d'hôpital. Elle à raté. Ce sont toujours des scénarios de tentatives de suicides qui prennent forme dans son esprit torturé. Ça ne réussit jamais. Mais dans la vraie vie, elle n'arrive pas à aller jusqu'au bout. Au dernier moment elle se dégonfle comme un ballon d'anniversaire dans lequel on aurait trop soufflé. Elle veut mourir. Elle ne veut pas mourir. Elle a peur de la vie. Elle a peur de la mort. Elle se sent lâche.
Elle est mal. Ce poids dans son cœur et cet étau dans sa tête mais pourtant elle a tout pour être heureuse. Elle a tout mais elle est malheureuse. Elle se déteste pour ça. Elle se déteste fort, trop fort. Elle se pose la question « Est-ce que j'ai envie d'être heureuse ? ». Non. Elle se rend compte qu'elle n'en a pas envie. C'est peut-être là que réside le problème.
La fille voudrait hurler, de toute ses forces, mais ses parents sont dans la chambre d'a côté. Elle voudrait se couper, voir son sang couler et sentir la douleur ou bien se brûler avec de l'acide pour sentir sa peau piquer. Mais elle a peur de la réaction de sa mère. Elle voudrait se tuer mais quelque chose en elle refuse qu'elle essaie. Alors elle écrit. Elle voudrait exprimer quelque chose mais ne trouve pas les mots pour le décrire. Alors elle se souviens de ce que disait une jeune fille dans un livre. Ces phrases lui parlent alors elle les réécrit sur le papier. « *Parce qu'à l'intérieur de moi c'était l'hiver. Tous les jours un sale hiver gris, froid et pluvieux. Plus tard on m'a expliqué que ça s'appelait une dépression, mais je trouve que ça ressemble plus à un hiver » Voilà. Elle avait trouvé. A l'intérieur d'elle, c'est l'hiver, il n'y a pas de raisons mais c'est comme ça. Elle se rend compte qu'elle ne voudrait pas vivre sans cet hiver et cela l'effraie. Les larmes lui montent aux yeux mais refusent de sortir vraiment. La fille écrit.
Ses yeux se ferment, elle essaie de faire le vide dans sa tête. Son cerveau hurle de douleur mais elle n'en connais pas la raison. Elle a besoin de se soulager, besoin de faire taire ce hurlement continu. Elle est triste. Elle écrit. Elle est en colère. Elle écrit. Elle est perdue. Elle écrit. Elle n'en peux plus, son bras se lève au dessus de sa tête pour éteindre la lumière au dessus de son lit. Les larmes sortent enfin, elle sanglote, elle mord son oreiller et n'en pouvant plus, elle se griffe le ventre. Ses ongles fins et longs qu'elle n'a pas coupé depuis longtemps viennent tracer des marques rouges sur la peau de son torse et de son ventre. Elle recommence une fois, deux fois, trois fois. Les marques rouges finissent par laisser place à de vraies griffures. Le sang commence à perler à certains endroits. Cela la brûle mais cela soulage encore d'avantage.
Cette fille est au bord du craquage, si sa détresse n'est entendue par personne, son hiver intérieur va finir par la tuer. Elle lance des appels au secours depuis des mois, pourquoi personne n'y répond ?
Elle se lève, elle va faire une bêtise, elle le sait très bien. Elle tâtonne dans le noir pour trouver la poignée de la porte de sa chambre. Elle va dans la salle de bain, ouvre le tiroir au dessus du lavabo. Elle prend une plaquette de médicaments. Dafalgan. Cela devrait faire l'affaire. Elle attrape le verre posé sur le lavabo et le remplis d'eau. Elle retourne dans sa chambre, allume la lumière. Elle défait chaque cachet de son enveloppe et les tiens fort dans sa main. Elle est prête à le faire. Maintenant. Ce qu'elle a écrit, elle le pose bien en évidence sur son lit et rajoute en bas une petite phrase :
« *"La vie est un poison dont le seul antidote est la mort", je vous aime. Pardonnez-moi. »
Elle avale les cachets un par un, attends quelques secondes, sent la chaleur lui monter à la tête. Envie de vomir. Sa vue se brouille. Le noir.
*Sources : Cœur Battant de Axl Cendres
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Tombe et meurs...
Non-Fiction"À l'intérieur de moi, c'était l'hiver. Tous les jours, un sale hiver gris, froid et pluvieux. Plus tard, on m'a expliqué que ça s'appelait la dépression, mais je trouve que ça ressemble plus à un hiver qu'à une dépression..." -Axl Cendres- TW : AU...