Un voyage en perspective, cette réunion n'en finira jamais

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Yoongi n'a quasiment plus touché son café depuis quinze minutes ; Jimin, en revanche, est à son troisième. Il fait tout pour rester éveiller, s'entendre parler l'endort inexorablement et il prie pour que la réunion ne s'éternise pas. Plus que jamais il ne jure que par son futur sommeil, les bras de Hyuna et son ventre qui crie famine, une douche aussi. Il a l'impression de coller à sa chemise et c'est l'une des sensations les plus détestables du monde quand elle ne survient pas après un sport intensif.

Son supérieur, quant à lui, à l'air sévère, les mains nouées, il surveille de près les dires de Jimin tout en grignotant les galettes bretonnes. Jimin sait que si quelque chose ne va pas, il en paiera les conséquences, et si Yoongi était conquis, il n'aurait que de la reconnaissance – ni augmentation, ni changement de poste immédiat.



« Et donc on pourrait aménager l'espace selon ce plan. J'ai ensuite deux entreprises de design à proposer ou...

– J'aimerais m'occuper du design de la communication seul, coupe Yoongi.

– C'est tout à fait possible. Nous serons donc sur place deux mois mais je tiens tout de même à préciser que les boites de communications sont intéressantes... »


Jimin continue entre deux gorgées de café et personne ne l'interrompt. Il s'écoule ainsi une demi-heure. A la fin le pauvre brun à la gorge sèche, est plus livide qu'avant et se laisse retomber un peu lourdement sur sa chaise. Il tend à Min Yoongi le document récapitulant le montant des dépenses et des déplacements.


« Alors, qu'en pensez-vous monsieur Min ? Tout est arrangeable selon votre souhait », demande le supérieur de Jimin en s'essuyant plus ou moins discrètement ses doigts pleins de gras sur son pantalon.


Yoongi prend le temps de tout relire et Jimin se demande s'il n'aurait pas des tendances sadiques. Il devait sans aucun doute percevoir la tension entre lui et son patron ou encore son envie de rentrer chez lui, et pourtant chaque micro-ligne le passionne. Alors oui, on pouvait arnaquer quelqu'un sur les conditions d'utilisation et oui, la somme en question était faramineuse, mais Jimin n'était pas du genre à tromper son prochain et Yoongi ne semblait pas manquer de moyens.



« J'accepte. »


Quand Jimin, soulagé et soudainement souriant s'apprête à sortir un stylo pour lui tendre et le faire enfin signer ce contrat ; Yoongi en tire un de sa poche. Un stylo plume à encre noire qui s'écarte en tout point du stabilo spécial rentrée au collège que lui tendait Jimin. Nul doute que le crayon vaut quelques centaines d'euros et Jimin se demande qui a idée, à part Min Yoongi, de mettre autant d'argent dans un stylo – surtout quand on peut avoir des lots de bics à quatre euros les dix, ceux que Jimin côtoyait depuis plusieurs années.


Le patron se frotte les mains avant de la tendre à Yoongi. Il lui sert sèchement et Jimin, alors qu'il la lui sert à son tour, ne peut rien faire d'autre que de se perdre au contact de sa peau contre la sienne et de l'énergie qui se dégage de cette poignée de main. C'est Jimin qui avait monté ce dossier en un temps-record, c'est lui-même qui l'avait présenté et pourtant, dans cet échange, il semblait que Yoongi dominait tout.

Voisins |YoonMin| ★Où les histoires vivent. Découvrez maintenant