Le camp part.2

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     L'esclave me tira à l'intérieur d'une tente. Dehors, des rafales violentes de neige balayaient le sol couvert d'aiguilles de pins.

« Excusez-moi Mademoiselle, je pensais qu'il serait plus prudent pour vous... »

Je le coupai.

« Non tu as bien fait. Je te remercie. »

L'homme s'assit dans un coin de la tente, observant l'extérieur. Il devait avoir une quarantaine d'années, les cheveux noirs et la peau virant au orangé. En fait, il avait le type des soldats des royaumes Hispaniques.

« Dis-moi, connais-tu ces guerriers qui se battaient dans l'arène? Il m'ont semblé se défendre avec tant de violence... »

« A vrai dire, je ne peux pas vous dire qui ils sont car je ne sers pas dans cette partie du camp. Je ne peux que vous affirmer que le grand blond qui a tenu tête à l'homme casqué est Björn, le premier fils de Ragnar Lothbrok, le héros viking. C'est lui qui mène les raids en Angleterre alors tout le monde le connais ici. Je n'ai jamais rencontré les autres. Désolé. »

« Non, ne t'excuse pas, je te remercie pour tes informations. »

Je me mis à l'aise dans la petite tente, dont les murs en peau pouvaient s'effondrer à tout moment.

« J'aurai de toute façon le temps de les rencontrer au dîner de ce soir. J'y suis conviée impérativement, je ne peux pas rater ce rendez-vous ou je vais encore créer des tensions. Éclaire moi une dernière fois, le repas de ce soir aura-t-il lieu dans longtemps? »

Il se retourna vers moi, un air d'étonnement sur le visage.

« Si vous ne souhaitez pas rater ce repas, vous devrez traverser la tempête car, je sens déjà l'odeur des plats apportés par le vent. »

Quoi, déjà? Ils mangent si tôt ici? Je ne pouvais pas rater le repas, on allait sûrement m'y présenter Ivar, ç'aurait été trop déshonorant d'arriver en retard.
Seulement, hors de la tente, le ciel se déchaînait. Entre deux coups de tonnerre, une pluie diluvienne frappait le sol avec violence. C'était vraiment trop risqué de sortir. Et pourtant... Il fallait que j'y aille. Je ne pouvais pas rater ce repas!

Je pris mon courage à deux mains et me jetai hors de la tente.
Immédiatement, je fus balayée par une rafale de vent plus puissante qu'un coup de massue. Je n'y voyais pas plus loin que mes pieds alors que le hall où se déroulait le repas se situait juste en face de moi, à seulement quelques dizaines de mètres.
Chaque pas était une épreuve pour ne pas tomber. De gros flocons de neige vinrent se jeter sur mon visage, le brûlant par endroits, et le sol sec s'était transformé en d'innombrables flaques de boue glissantes.
Dans ce chaos, le crissement du vent se mêlait aux hurlements de meutes de loups en pleine chasse. Mes membres s'engourdissaient un à un alors que mon cerveau marchait au ralentis. Plus je restait dehors, plus je risquait de mourir de froid.
Remontant ma capuche sur ma tête, j'arrivai tant bien que mal à tirer mon corps vers la seule source de lumière que constituait le hall. Une légère chaleur s'en dégageait alors que chaque pas me rapprochait de la construction.
Je m'accrochai enfin à la porte et m'engouffrai  à l'intérieur dans un soulagement moral décisif.
Un tel soulagement que je basculai en arrière, alors que j'eus à peine le temps de remarquer la présence de quatre ou cinq hommes en train de boire. Toute la chaleur de la pièce se frayait un chemin en moi alors que je perdais peu à peu connaissance. C'est alors que je remarquai l'homme casqué, qui entrait dans la pièce en trombe. Mais au moment où il retira son casque pour voir ce qu'il se passait, la dernière chose que je vis est que quelqu'un me portait pour m'emmener quelque part.

***

Je me réveillai le lendemain avec une fièvre martelant mon crâne. Le soir précédent, on m'avait déposé sur un lit et j'avais sombré dans le sommeil. Je ne me souvenais de rien d'autre.
Soudain, quelqu'un s'approcha et passa un tissus humide sur mon front, me faisant sursauter. Sortie de ma torpeur, je me frottais les yeux pour mieux voir. C'était une femme d'âge avancé qui s'occupait de moi. Pourtant, sentir ce tissus me rafraîchir me permis vite de retrouver mes esprits.
Ce n'est que quand ma vision reprit son état normal que je remarquai qu'un jeune homme était assis à côté d'elle. Il semblait soucieux.

« Ne t'inquiète pas, elle va mieux. » souffla la vieille femme.

Comment ça elle va mieux? Qui était cet homme? Que faisait-il là? Toutes ces questions restaient en suspend dans ma tête alors que je n'avais toujours pas la force de parler.

« Veille sur elle. » finit-il par dire avant de sortir sans que je ne puisse le voir.

A story of love and swords - Ivar x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant