Une âme pure pour Lucifer

Chapitre 6 : Libérée d'un monstre ?

Un peu plus tôt

PDV Alexia 

- Tu es sûr de ne pas vouloir fuir ? je lui demande avant de débuter le « cours ».

- Oui. Je veux rencontrer le maître.

Oh tu vas le rencontrer ! La question est plutôt de savoir si tu en reviendras vivant. Mon geôlier a pris forme physique, comme la première fois que je l'ai vu. Il a de longs cheveux bruns, une peau cireuse, des yeux noirs, des ailes brûlées, une tunique blanche très sale et une barbe fournie. Il est grand et maigre.

- Premièrement : dès que tu le verras, mets toi à genoux. Il aime la soumission.

Ça lui fera peut-être gagné quelques secondes de vie...

-  Ensuite n'esquisse plus un geste à moins qu'il ne te le demande expressément. Deuxièmement, ne t'approches pas trop près de moi quand il est là. Il pourrait le voir comme une agression.

Ou bien son côté possessif va ressurgir... Ce mec à quasiment aucune chance. Lucifer n'est pas quelqu'un de très flexible dans ce genre de situation.

- Ne parle que quand il te l'autorise. Réponds à toutes ses questions. Ne mens surtout pas. Laisse moi lui expliquer la situation. Insiste sur le fait que tu regrettes. Si je te donne un ordre, obéis. Peu importe le reste. S'il t'autorises à partir, fuis avant qu'il ne change d'avis. Il sera très très en colère...

- Il m'en veut, comprend l'Ange déchu.

- Oui. Mais avec le temps ça ira peut-être mieux. Pour le moment, le but c'est que tu restes en vie. Plus tard, on pourra toujours te faire pardonner.

Je n'ai pas grand espoir mais jene veux pas le plonger dans la dépression surtout que je ne suis toujours pas libre.

- Appelle le Lucifer. Pas le Diable. Comprends que pour lui, l'important c'est que moi j'aille bien. Donc si tu es gentil avec moi, il y a plus de chance qu'il le soit un minima avec toi.

Il hoche la tête. Au bords des larmes. MAIS DANS QUOI JE SUIS ENCORE EMBARQUÉE ! MON KIDNAPPEUR PSYCHOPATHE EST UNE ÂME SENSIBLE ! Je désespère... Et croire que la vie de mon fils dépend de lui... 

Soudain il redresse la tête, en mode alerte. 

- Ils sont là, me dit-il. Lucifer est là. Tu avais raison : il vient à ton secours.

Mon mari ! Je t'aime ! Sors moi d'ici !

- Libère-moi. J'irai lui parler en première.

Il me regarde, indécis. Finalement il hoche la tête. Puis la bulle me... vomit. (Sensation extrêmement désagréable que je ne vous recommande pas.)

- Merci. Attends ici. Je te ferais signe quand tu devras venir.

J'avance prudemment. Je sors de la grotte. Je ne dois ressemble à rien après mettre battue contre une bulle (rappelez-vous au début). Mais il me reconnaît. Je sens la présence de ses frères et sœurs. C'est un véritable comando de sauvetage. Il court vers moi à une vitesse complètement irréaliste et me prend dans ses bras. Il me sert contre lui. Il me tourne également pour que ce soit lui qui est la grotte dans le dos et non moi. Je me sens enfin en sécurité. La pression des dernières heures redescend. Être captive reste une des pires expériences de ma vie. Soudain il restaure un espace entre nous et me fixe. C'est là que je remarque que ses yeux sont en feu. C'est encore pire que ce que je croyais... Je sais déjà ce qu'il va me demander.

- Où est le monstre qui a osé faire ça ?

Sa voix est menaçante. Si ce n'étais pas mon âme sœur je serais déjà morte de peur.

- Hmm, oui, euh, en parlant de ça, j'ai, euh, disons que ce n'est pas aussi grave que ce que tu crois...

- Tu ne peux pas sauver tout le monde, Alexia. Je sais que tu es une Ange mais cette fois tu ne pourras rien pour cette âme. Tu m'as beaucoup changé, en bien, mais ça je ne peux pas laisser passer, pas cette fois.

- Il pensait te faire plaisir...

- ME FAIRE PLAISIR ?! IL A KIDNAPPÉ MA FEMME ET MON FILS. ME PROMETTANT DE TUER LA PREMIÈRE ET DE DAMNÉ LE SECOND ! QU'EST CE QUI POURRAIT ME FAIRE PLAISIR LÀ DEDANS ?!

Je sais qu'il ne crie pas contre moi. Il est à bout de nerfs. Cette situation était sûrement plus stressante encore pour lui que pour moi mais je dois le calmer.

- Il regrette. Il ne m'a rien fait parce que je l'en ai convaincu. Il a compris son erreur et ne demande qu'à se faire pardonner. Tu compte beaucoup pour lui, Lucifer. Tu es son mentor. Ne le brise pas.

- Il n'avait pas à faire ça. Il fallait penser aux conséquences avant d'agir, réplique t-il d'une voix plate.

Il se dirige vers la grotte et me laisse en plant.

- SAMAËL !

J'utilise toujours son ancien nom quand je l'engueule.

- MAINTENANT C'EST TOI QUI VAS M'ÉCOUTER ! TU AS AUSSI FAIT DES ERREURS ! TU AS AUSSI COMMIS DES ACTES IMPARDONNABLES ! POURTANT JE SUIS TA FEMME, POURTANT TES FRÈRES ET SŒURS SONT LÀ ! 

- Je ne suis pas vous. Je n'ai ni votre bonté ni votre sens du pardon.

Il prend sa forme démoniaque et s'apprête à entrer.

- QU'EST-CE QUE TU VEUX RACONTER À TON FILS PLUS TARD ? QUE TU AS TUÉ CET PAUVRE ÂME À MOITIÉ FOLLE, DÉSORIENTÉ, QUI NE CHERCHAIT QU'À TE PLAIRE OU QUE TU LUI AS PARDONNÉ ? QUELLES VALEURS VEUX-TU LUI TRANSMETTRE ? Réfléchis bien à ta réponse.

Il s'arrête. Cette fois j'ai gagné. L'argument est trop fort pour qu'il puisse le contrer. Il se retourne.

- Tu veux laisser cette ordure impuni ?!

- Non. Je n'ai jamais dis ça.

- Alors tu me proposes quoi ? Parce que je ne compte pas l'innocenter.

- Il sera puni comme tu l'as été. Exige qu'il soit à ton service. Pour l'éternité. 

Il semble réfléchir à cette proposition.

- Il rêve d'être auprès de toi, son idole ! Cette solution conviendrait à tout le monde.

- Ne crois pas que ça me convient. J'obéis à tes ordres, Alexia. Je t'obéis. Mais je suis contre ce choix, de tout mon être.

Ça veut dire oui. Je le rejoins et l'embrasse.

- Merci. Je te jure que s'il représentait encore un danger pour notre fils je ne t'aurais pas demander ça.

Je ne reçois qu'un grognement pour toute réponse.

- Baraquiel, viens, j'ordonne.

Mon kidnappeur s'avance et s'incline immédiatement.

- As-tu entendu notre conversation ? lui demande mon époux d'un air hautain.

- Oui, maître.

Oups. Je n'avais pas prévu ça. Je l'ai traité de fou quand même et Lucifer... de bien pire. J'ai censuré les insultes infernales pour ce texte.

- Tu sais donc ce qui t'attends ?

- Oui, maître.

- Je te laisse cependant le choix : la mort ou une éternité de servitude au palais des enfers.

Quel générosité ! Sérieusement, mon mari à tendance à utiliser le mot « choix » à tort.

- Je ne souhaite que vous servir, maître, depuis toujours.

- Ton vœu est donc exaucé... Sache que tu ne devras jamais travailler auprès de ma femme ou de mon fils à moins que je ne t'en ai moi-même donné l'ordre. Tu n'auras aucun droit, aucun salaire, tu seras un esclave à l'instar de mes diablotins. Déchu ou pas.

Il abuse.

- Ma volonté est celle du maître.

Ils vont me rendre folle.

- Bien. Dans ce cas. Nous rentrons.

Nous nous téléportons tout les 14 - ou plutôt 15 puisque je compte pour 2 - dans le hall des enfers.