Partie 3 - Chapitre 15

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Il se gara devant chez moi, nous allâmes déambuler un peu dans ses rues préférées. Nous nous arrêtâmes prendre un café et grignoter. Il me prenait la main, il me tenait ma chaise, il était prévenant, doux, et très présent. Pendant tout ce temps, mon esprit était en alerte. Est-ce qu'il s'en rendait compte ? Quand est-ce que toute cette comédie de couple parfait allait s'arrêter ? Est-ce que j'allais tout faire éclater en lui en parlant ? Je devais lui en parler, je n'avais jamais été douée pour garder les choses pour moi. Il me prit la main, et je regardais ailleurs.

-      Antonia, dit-il sèchement.

Je levais les yeux vers lui. Il avait les yeux vides, le regard froid.

-      Oui ?

-      Tu vas cracher le morceau ?

-      De quoi tu parles ?

-      Non. Non, tu ne vas pas jouer à ça avec moi. On ne tourne pas autour du pot, on se dit les choses. Alors dis-moi quel est le problème ?

-      Qu'est-ce qui te fait croire qu'il y a un problème ? éludais-je naïvement.

-      Tu regardes ailleurs, tu m'évites, tu es distante. Depuis ce matin.

Je soupirai et regardai de nouveau vers la fenêtre.

-      J'attends le dénouement, répondis-je.

-      Quel dénouement ?

-      J'attends le moment où tu te lasses. Le moment où tu te rends compte que je m'attache. Le moment où tu te rends compte qu'on se comporte comme un couple, qu'on passe nos journées ensemble, qu'on se noie de message, que tu me manques même quand tu vas aux toilettes. Le moment où tu vas fuir tout ça parce que ça devient compliqué.

Il baissa sa tête dans ses mains et je vis ses épaules s'affaisser.

-      Je t'ai dit que je t'aimais il y a plus de deux semaines Antonia.

-      C'est pas pour autant que tu l'as redis.

-      Non, parce que j'attendais le bon moment, je ne voulais pas te faire peur, je voulais te laisser le temps.

-      Ça a bien marché apparemment ...

-      Tu n'as pas confiance en moi.

-      Je ne vais pas te mentir, pour l'instant j'attends le moment où tu vas te barrer sans me donner de nouvelles.

-      Et tu arrêteras quand d'attendre ?

-      Je ne sais pas Fed.

-      Je t'aime, Antonia. Ce n'est pas un amour de vacances, je t'aime depuis 2 mois maintenant. Depuis que j'ai vu ta sale tête de râleuse en boîte, ton caractère de chiottes me malmener, et ta sale frimousse chez moi, à Genève. Je stalckais tes réseaux parce que je pouvais pas m'en empêcher, je voulais savoir ce que tu faisais et avec qui.

-      Et moi alors ? Tu crois que je voulais pas savoir ce que tu faisais ? Tu crois que ça ne m'a pas bouffée ?

Il ne répondit pas, croqua dans une de mes madeleines.

-      Jouons carte sur table. Combien de filles tu as choppé depuis Buda ? Et par chopper je veux dire embrasser, ça compte.

-      Aucune. Je suis presque pas sorti, sauf avec les gars. J'avais pas vraiment la tête à me remettre là-dedans.

-      Je vais être honnête aussi, je me suis tapée un mec.

Il déglutit. Je vis la serviette se tordre dans sa main et sa mâchoire se crisper. Il mit du temps avant de répondre.

-      C'est qui ?

-      Un ancien de mon master, rencontré en boîte.

-      Tu le connaissais avant moi ?

-      Non, je l'ai rencontré en boîte, pourquoi ?

-      Tu as toujours des contacts avec lui ?

-      Non, je n'avais pas envie de plus. Détends ton slip Casanova. Fallait pas laisser bébé dans un coin.

Il sourit.

-      Ok, c'est honnête.

-      J'attendais pas ton approbation, qu'on soit clair, répondis-je.

-      J'avais bien compris. Mais j'ai le droit d'être un peu saoulé qu'on soit passé avant et après moi.

-      Je sais pas si on peut vraiment dire ça quand même. Je suis pas un garage.

-      Mouais. Enfin bref, pour répondre à ta première question, je ne vais pas me barrer. Je ne suis pas assez bête pour faire la même erreur deux fois quand même. Tu peux dormir sur tes deux oreilles princesse. Je ne te laisserai pas partir.

-      Pourtant à un moment je vais rentrer à Paris.

-      Oui, ben on a encore quelques mois avant ça. On pourra en parler un peu après ?

-      D'accord, on fait ça.

Nous finîmes notre goûter et rentrâmes chez moi.

Laisse tomber j'ai plus malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant