L'Élite : Your Secrets, Tome 1

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Brad

Arthur avait insisté pour conduire ma voiture, tandis que Cameron avait insisté pour que je range l'arme dans la boîte à gant. Quel intérêt d'emmener une arme si on pouvait même pas s'en servir pour faire peur aux tueurs?

J'avais réfléchi, ce dealer devait sûrement - très probablement - être le tueur de Lina. C'est vrai, Aurora lui dit qu'il y a de l'argent à flot chez moi, comme un idiot, il l'avait écouté et était arrivé chez moi. Lina était seule, elle s'est sentie menacée et il avait donc tout fait pour qu'elle n'aille pas le dénoncer aux flics.

Il devait être le tueur. J'avais besoin que ce soit le tueur. J'en avais marre de toute cette enquête, cela faisait un mois aujourd'hui, jour pour jour que ma sœur adoptive avait été tuée et personne n'avait réussi à mettre la main sur l'enfoiré qui avait fait tout ça.

Je voulais que ça s'arrête. Je voulais que tous s'arrête. Je voulais revenir en arrière. Revenir deux mois plus tôt, où tout le monde était vivant, qu'on s'amusait tous ensemble, qu'on allait au bar de Cameron tous les samedis soirs. Oui. Je voulais fermer les yeux et revenir à cette vie qui m'avait été arrachée du jour au lendemain. Je voulais me lever demain matin, aller dans ma cuisine et trouver Lina qui mangeait encore du chocolat noir. Je voulais la revoir piquer mes affaires et courir partout dans la maison juste pour me faire chier. Parce que c'était une chieuse. Ma chieuse.

Je fermais les yeux en serrant mes poings. Pendant combien de temps encore devrais-je vivre comme ça?

- On est arrivés.

Je regardai Arthur qui avait coupé le moteur de la voiture et enlevait déjà sa ceinture. Je regardais autour de nous et il avait bien raison, c'était notre point de rendez-vous. Et il y avait déjà quelqu'un qui nous attendait.

On sortit tous les trois de la voiture et je pris le sac contenant l'argent avec moi. J'avais aussi pris sans que les garçons ne le remarquent l'arme qui était dans la boîte à gant. Je lançais un regard à l'homme qui se tenait face à nous, il avait une forte carrure et semblait ne pas être beaucoup plus vieux que nous. Il sortit une cigarette de sa poche et en alluma le bout, avant d'en aspirer une grande bouffée.

- Vous avez l'argent? Demanda-t-il d'une voix rauque.

Je lui montrai le sac, il essaya de le prendre mais je fis quelques pas en arrière.

- Il y a onze mille dollars là-dedans. On te donnera tout si tu réponds à quelques unes de nos questions, expliqua Arthur.

Le dealer nous regarda tous les trois, avant qu'une once d'inquiétude n'apparaisse sur son visage. Il sortit un poignard de son sweat à capuche noir en nous menaçant avec.

- Vous êtes quoi? Flics? Détectives? Cracha-t-il.

- Lycéens agacés de ta stupidité, fit Cameron.

Il baissa son arme en plissant les yeux.

- Quelles questions? Demanda-t-il suspicieusement.

- Où est-ce que tu étais la nuit du 5 septembre entre 22h et 1h du matin? Demandais-je.

Le dealer sembla réfléchir, avant de pousser un juron.

- Vous êtes les amis de la morte, hein? Demanda-t-il.

- Entre autres, fit Cameron en haussant les épaules. Réponds à la question maintenant.

Il enleva sa capuche noire et commença à se balancer d'un pied à l'autre.

- Votre amie m'avait volé de l'argent. Il fallait que je le récupère alors je suis parti à l'endroit où elle m'avait dit d'aller, il était minuit, je crois. Quand je suis arrivé la porte d'entrée était rouverte, j'ai cru que votre amie... la blonde... l'avait laissé ouverte pour me faciliter la tâche. Je suis rentrée et j'ai entendu du bruit. Alors je suis parti voir et j'ai trouvé son corps, il était étendu par terre, expliqua-t-il en fourrant ses mains dans poches.

- Par terre? Non. C'est pas possible. Le corps de Lina était dans le jacuzzi, déclarais-je en m'avançant un peu plus vers le dealer.

- Je vous ai dit ce que j'ai vu. J'ai trouvé le corps au sol, quand je l'ai vu, j'ai paniqué et je me suis barré. Je veux mon fric, maintenant, cracha le dealer en empoignant le sac qui étais dans ma main.

- C'est impossible, murmurais-je.

- Sauf si le vrai tueur était encore chez toi lorsqu'il est arrivé, répliqua Arthur.

Je resserais ma poigne autour du sac. Il mentait. Il était le tueur. J'en étais certain. Je jetais le sac au sol et atrapai son col en le plaquant au mur, je sortais le pistolet qui était dans mon pull et le pointai sur sa tempe.

- Tu crois vraiment que je vais croire tes conneries! Criai-je en enfonçant un peu plus le pistolet contre sa tempe.

- Putain, Brad! What the fuck! Hurla Cameron.

Le dealer avait fermé ses yeux et levait ses deux mains en l'air pour me signifier qu'il battait en retraite. J'attrapai fermement son col et le battait encore une fois contre le mur.

- C'est toi qui l'as tuée! Dis-le! Hurlais-je à pleins poumons.

Je plaquai le pistolet sous son menton, une profonde rage montant en moi. Soit il avouait qu'il avait tué ma sœur, soit je lui faisais exploser la cervelle.