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Les Cousins-partie 2

Sur la table au centre de la pièce était posée un plat rempli de fruits de toutes sortes. Colorés et juteux, frais et appétissants. Mais l'un d'eux seulement avait retenu leur attention.

Un durian.

Ce qu'on pouvait bien faire d'un fruit aussi étrange, seul la Mère le savait. Mais les enfants ne s'attardèrent pas sur ce détail. Il fallait qu'ils se débarrassent d'une telle abomination, et quelle meilleure façon de le faire qu'en essayant un tas d'expériences dessus ?

 Il commença par prendre un bain dans un bol rempli d'eau chaude sous la direction de Laurent. Face au scepticisme de Céline sur la réaction attendue, il rajouta une traînée de sucre blanc.

-Laurent, je crois vraiment pas que ça fasse quoi que ce soit. C'est juste de l'eau... et du sucre.

Pour toute réponse, il rajouta des bouts de sucre roux. Un temps passa en silence, durant lequel deux paires d'yeux concentrés ne quittaient pas le bol.

Enfin, le garçon se résigna et sorti le fruit dégoulinant en soupirant.

-Qu'est-ce qu'on peut faire alors ? Le découper et...

-Quoi ! Ça pue déjà assez comme ça, pas la peine de le découper en plus, objecta-t-elle en fronçant le nez.

-Bon... j'ai plus d'inspiration. Je veux jouer à la console.

-Ça marche.

Abandonnant le fruit mouillé sur la table, ils partirent installer le jeu sur la télévision dans le salon. Ou plutôt, Laurent flânait sur le canapé pendant que Céline allumait les manettes.

-Ah, celle-là n'a plus de piles. Je vais en chercher.

Elle couru hors de la pièce.

Comme elle ne revenait pas, Laurent l'appela ; sans obtenir de réponse.

Il se leva alors, et se dirigea doucement vers une pièce reculée qui servait de bibliothèque, de bureau et de salle de jeu à ses heures perdues. Les piles étaient rangées ici ; mais lorsqu'il ouvrit doucement la porte, la pièce était plongée dans le noir sans trace de présence. La maison était toujours silencieuse.

Il tendit la main vers l'interrupteur  ; et enfin la lumière révéla le visage de sa cousine relevé d'une boite vers lui avec une expression étonnée, à l'autre bout de la pièce.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Pourquoi tu me répondais pas ? Et qu'est-ce que tu fais dans le noir ?

-Je t'ai pas entendu. Et j'étais pas dans le noir, j'avais allumé la petite lampe, là.

Dissimulée par des étagères, la lumière éclairait seulement Céline.

-Enfin en tout cas... y a plus de piles. Donc on n'a qu'une seule manette. Donc on peut pas jouer.