C'est l'heure.
La nuit s'impose et contraint toute âme à l'effroi.À travers la fenêtre, la lumière profuse de la lune m'aveugle et s'inocule lentement dans mes veines; un doux venin préparé par les anges, un mélange de nostalgie, de langueur et de toi.
Je me projette dans ses consolations oniriques et je nous retrouve dans ses yeux.
Ces moments opulents, crus naufragés, reviennent triomphants au rivage. Contre mon gré, j'aborde notre ancien paquebot et je me berce, seule, sur le rythme du roulis du port.
Que c'est difficile de naviguer seule après avoir connu la candeur de ta main dans la mienne...