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L'ombre observe.

Elle est là haut, en haut de ce building.

Cette tour de verre semble, baignée dans le crépuscule, être une seule unité composée de millier de miroirs, ondoyant sous la lumière orangée du soleil couchant.

La lumière du soleil meurt peu à peu. Cependant l'ombre cherche la lumière des étoiles. Elle est incapable de les discerner, dans la masse noire et floue du ciel.

Pourtant, la ville elle brille de milles astres, néons et lumières artificielles mêlées dans un ballet écœurant et mouvant indéfiniment.

L'ombre semble désemparée. Où étaient ces si belles étoiles ? Elle comprenait sans donc mieux que tous le terme " pollution lumineuse " euphémisme terrible pour une telle disparition. Pour elle, mange rêve convenait mieux. Ou cage d'éclats. Elle ne comprenant pas. Comme un être humain acceptait l'idée de ne jamais pouvoir montrer à un enfant la magie de ces petites lanternes vivantes et lointaines, berçant les nuits d'été de leur lumières diffuse et oniriques.

L'ombre ondoya. Et se réfracta face à ces lumières empoisonnées. Elle descendit le long de cette lance de verre qui lui servait de perchoir, comme un oiseau nocturne entrant dans un arbre creux.

Elle se mit à errer dans cet endroit si grand, et si vide. Elle s'étonnait de voir des gens dormir dans des cartons, là dehors. Mais ces allées, ces centaines de bureaux, étaient parfaitement vide, parfaitement propres. Tant de perfection les rendaient ignobles. Inhumain.

Elle continuait d'errer. Voyant les bureaux des hommes, des femmes, souvent moins bien fournis que ceux de leur collègues. Elle observe, cette ombre, elle observe avec attention. Mais elle ne comprend pas.

Quel est le but, de venir dans cette cage de verre ? Passer la journée, baignant dans la sainte lumière ambrée du soleil, non au dehors, mais ici dans cette obscurité pesante. Pour ne rien faire d'utile pour ses pairs, mais uniquement les harasser, suiciter un désir pour tel ou tel objet consommable, qui sera remplacé dans quelques mois, un an tout au plus.

Pourquoi ces gens venaient s'enfermer, huit heures par jours, dans cette cage de verre, pour tirer l'humanité vers les plus grandes bassesses de son caractère. La tirer vers son antique et terrible forme, de reptile rampant dans l'ombre. Ses yeux d'onyx s'étaient voilés au fil des siècles d'obscurité d'une peau blanchâtre, il se guidait dorénavant grâce à sa langue fourchue humant l'air ambiant, se dirigeant vers les conflits, l'envie, l'orgueil se diffusant comme un parfum acre teinté de souffre dans ce qui est dorénavant dans ce que nous appelons société.

L'ombre refusait d'appeler cela société. Une société était composée de lien, de personnes s'entraîdant les unes les autres pour s'élever. Ici, les hommes ne sont plus que des nombres, classés et organisés afin de mieux établir leur propre destruction.

L es premiers rayons de soleil perçaient les plaques de verre, créant à intérieur de la tour un jeu de lumière léger et aérien, se diffusant d'une surface réfléchissante à une autre, comme de légers filaments d'une immense oeuvre de broderie invisible à l'œil nu.

Le temps de l'ombre était venu... pleine d'amertume et d'incompréhension, elle retourna là où le soleil ne se lève jamais, loin de l'esprit humain, mais pourtant si prés. Là, derrière notre perception, comme un esprit errant dans les méandres de notre subconscient.


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⏰ Last updated: Jul 27, 2020 ⏰

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Une ombreWhere stories live. Discover now