𝙸 𝙼𝙸𝚂𝚂 𝚈𝙾𝚄

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Plusieurs années déjà que cela est arrivé, je suis aujourd'hui en repas familial avec mon frère Wooyoung et mes parents. Mais aujourd'hui le passé à décidé de me rattraper d'une façon improbable. 

J'habitais Séoul maintenant, j'étudiais à l'université générale dans le secteur art et j'aimais ce que je faisais, j'étais d'ailleurs le seul. Ma famille n'avait jamais voulu m'accompagner ni m'encourager dans mes études, sous prétexte que ce n'était pas une voie stable. Mais je persévérais, et mes professeurs étaient impressionnés par ma détermination.
Wooyoung, mon frère non plus n'était pas emballé par ce que j'aimais, lui voulait être architecte, la fierté de mes parents. Il suivait son oncle, un architecte réputé, lui aussi la fierté de mes grand parents.

 C'était de famille on dirait, l’un des deux frères était la risée de la famille et le second celui qui était envié, celui que tout le monde appréciait et prenait pour exemple. J'étais donc aujourd'hui celui qui était la risée de cette famille, mais je n'en souffrais pas, je n'en souffrais plus.

Je lui avait promis.
 
"Je te promets de me servir de ça pour en faire ma force, ma détermination à leur prouver qu'ils ont tort. Je n'ai peut-être pas raison mais je veux pouvoir faire ce que je souhaite, faire ce qui n'est pas dans les critères de cette famille. Je ne souffrirais plus." 

Une promesse.

Avec elle.
 
Nous étions donc attablés discutant de tout et de rien. Mellodi était là aussi, j'avais oublié de vous le dire. Elle ne participait pas mais affichait un regard concerné, comme elle l'avait toujours fait. Elle avait toujours été une personne réservée, mais elle parlait avec moi, toujours avec moi et uniquement moi. Elle représentait tout ce que je n'aurais jamais, du courage, de la force.

Cette promesse je l'avais faite avec elle.

Tous les jours elle me regardait pour me dire d'être fort, pour me soutenir. Mais je me sentais tellement désolé de lui infliger ça. 

À sa naissance, mes parents l'avaient rejeté. J'étais le seul ici à l'apprécier telle qu'elle était, telle qu'elle avait toujours été. Elle voulait me dire tellement de choses et elle faisait de son mieux pour pouvoir tout me dire. Des mots, des phrases, des rêves, tellement de choses incapable de quitter son esprit. 

Je l'avais aidé. 

Économiquement, physiquement et mentalement, j'avais pris la place de mes parents pour elle. Je lui avais donné ma vie. 

Ce soir, autour de cette table, elle avait parlé.

Elle nous avait pour la première fois adressé une parole, une parole de fin.

Une fin qui avait eu lieu il y a plusieurs années. 

Un mouvement, un seul et un tableau brisé, un message caché et des paroles retrouvées.

"Ma chère famille, vous vous en doutez sûrement, c'est bien moi, c'est Mellodi.
Je ne peux m'exprimer que de cette manière pour que vous me compreniez tous. Si vous saviez à quel point j'ai rêvé de vous parler, j'ai rêvé de libérer tellement de choses. Toutes accumulées qui devaient être n'importe où sauf dans ma tête, je voulais libérer toutes mes pensées. Ces pensées devraient être appréciées par le monde, par vous. Jusqu'à aujourd’hui je n'ai pu que m'exprimer avec des regards, ou tout simplement…

L'écriture.

Une seule personne m'a permis ceci. Et je n'ai jamais pu lui dire merci.
L'écriture m'a sauvé. Je vous laisse ici ma vie, tout ce que je n'ai pu dire, que je n'ai pu aimer. Tout ce que j'ai raté ou que je n'ai pu avoir. L'étincelle de bonheur qu'on m'a donné, qu'il m'a donnée et que je n’ai sûrement plus. 

Lisez. 
Ne regrettez rien mais aimez. Aimez l'ancienne moi, aimez ce que j'ai été, sans pouvoir l'être totalement. Aimez ce que cette personne à fait de moi. Car au moment où vous lirez ceci quelqu'un manquera à l'appel..

Je m'appelle Mellodi j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui 18 ans, ne pouvant bouger sans l'aide d'une personne, ne pouvant manger sans l'aide d'une personne. Mais surtout sans pouvoir m'exprimer autrement que par un regard ou un stylo. 

La paralysie cérébrale. 
C'est ce que je suis et ce que je serais jusqu'à je suppose une crise fatale. Oui je suis cette maladie, nous ne faisons qu'un, je l'accepte, que puis-je faire d'autre? Je suis elle et elle est moi.

Si vous lisez ceci c'est que sa photo est tombée et s'est brisée. Peut-être avec des années de retard ou peut-être pas mais l'essentiel c'est que vous me lisiez. Que vous découvrez comment je pense et m’exprime. 
Je m'appelle donc Mellodi, j'ai vécu avec une paralysie cérébrale et je n'ai jamais remercié cette personne qui m'a aidé.
Je m'appelle Mellodi et je dis merci à mon frère qui s'est donné à moi, qui m'a fait vivre et sourire.
Il s'appelle San, Choi San et c'était mon frère. Mon frère à qui je n'ai jamais pu dire merci car il s’est ôté la vie." 

Des larmes et uniquement des larmes scellèrent cette soirée. 
Je m'appelle Choi san, je suis encadré sur une table ou maintenant brisé, mais toujours avec ce sourire, celui qui donne de l’espoir face à tous ces souvenirs. 
J’en suis un maintenant.

UN SOUVENIR.

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Voici mon tout premier Os, après l'avoir corrigé, j'ai décidé de vous le partager. Je veux aussi vous montrer mon évolution au cours du temps.

J'espère qu'il vous a plu. ♡

Je vous fait de gros bisous et on se retrouve bientôt les zous.

𝚁𝚎𝚌𝚞𝚎𝚒𝚕 𝙸𝚖𝚊𝚐𝚒𝚗𝚎 & 𝙾𝚂 ⁛⭑ᣟOù les histoires vivent. Découvrez maintenant