Introduction

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Kate... mais que fais tu ici ? Qu'est-ce qu'il m'a pris... bonne ou une mauvaise idée ? En cet instant je ne sais plus vraiment et je risque très certainement de le regretter.
Voilà déjà trois semaines, que je fais miroiter à cet homme la naissance d'une éventuelle relation entre nous, alors que je ne suis pas sûr moi même d'y être réellement préparée...
Pourquoi est-ce toujours si compliqué ? Nous n'en sommes pourtant qu'au début et je m'imagine d'ores et déjà la fin de notre histoire... Ce jour où il me laissera seule, ce jour où il trouvera le bonheur dans les bras d'une autre que moi.
J'ai beau me regarder dans ce miroir pour me donner la force de faire face, dans les toilettes de ce magnifique restaurant qu'il  à choisi pour nous ce soir, mais rien n'y fait... je me sens si perdue... dans un état si étrange... peut être est-ce la peur de me retrouver de nouveau dans les bras d'un homme, de réapprendre à lâcher prise ou bien peut être est-ce ce drôle d'apéritif que me donne des aigreurs d'estomac tout bêtement.

- Aller, ressaisie toi Kate ! interdiction de se défiler cette fois-ci! » dis-je à haute voix.

Il est si attentionné, si patient et tellement gentil avec moi, qu'est-ce qu'il te faut de plus bon sang...? Peut-être que cet homme sera le bon, peut être cette fois les choses se passeront sans complications, sans tromperies et sans déceptions... Je dois arrêter de fuir.
Je me décide finalement à sortir de la pièce, quelques pensées m'échappent encore le temps de ces quelques pas... puis je relève le regard en direction de notre table, il est là attablé à m'attendre, souriant, il laisse s'échapper ce regard si doux et tendre que j'aime tant...
Je me pince alors les lèvres lorsque nos regards se croisent, mes craintes qui me tourmentaient il y a de cela encore quelques secondes s'évanouissent... son sourire... je sens mes joues rosir et ce sentiment de quiétude m'envahir.

Arrivé au niveau de notre table, je m'assoie, le regard toujours plongé dans le sien. A cet instant il prit la parole tout en me regardant.

- Tu sais que j'ai posé une question un peu curieuse à l'acceuil quand j'ai téléphoné pour réserver notre table ?
- Ah non. C'est à dire ?
- Est-ce que les toilettes comporte des fenêtres ? Il m'ont répondu que non. Mais j'avais vraiment peur qu'il m'ait menti et que tu es fini par te sauver comme la dernière fois.

Je me retrouve un peu idiote et surprise par cette déclaration... mais je ne peux lui en vouloir d'avoir eu cette pensée. J'étais si anxieuse lors de notre précédent rendez-vous, qu'après avoir manger notre entrée, je me suis esquivée aux toilettes. Prise de panique  et de doutes. J'ai fuis par la fenêtre se trouvant dans la pièce... quand j'y repense, qu'elle honte...

- Excuse-moi encore pour ça... je ne sais vraiment pas ce qu'il m'a pris ce soir là... je n'ai pas réfléchie, mais je suis là ce soir et je n'ai pas filé en douce. » lui répondis-je avec un léger sourire en coin tentant tant bien que mal de noyer le poisson...

A cet instant précis, j'entends le son de sa voix qui résonne agréablement à mes oreilles mais je ne parviens pas à déchiffrer le moindre mot... un bourdonnement prend place de manière exponentielle, je n'entends plus que ça. Ma vision se trouble, une brume envahie alors son visage et je sens mon corps m'échapper... comme si il dégoulinait sur ma chaise, comme ci je m'évaporais lentement... et puis c'est le noir total.

Un fragment de seconde plus tard, un sifflement vint me percer les tympans. Mes paupières sont encore closes, comme celées, je parvins finalement à les entre-ouvrir difficilement et je vois alors quelques formes encore très floues, telles un jeu de lumières qui m'éblouirait, puis je perçu cette odeur si oppressante qui me prit soudain  à la gorge, telle une forte émanation d'alcool qui aurait tourné et me donnerait presque l'envie de vomir...
D'ailleurs ce n'est plus une éventualité, je vais réellement vomir... ma tête baissée vers le sol j'entrevois cette moquette bordeaux qui va d'ici quelques secondes se trouver envahie d'immondices... je ne peux plus me retenir... et voilà ! C'est sorti... je me sens si mal, mon regard constate les dégâts et me  rend compte que tout à atterrit sur une paire de chaussure qui n'est pas la mienne de toute évidence.

À travers nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant