Is it love ? Daryl - Elastic heart

Chapitre 1 - BOOM

PDV Enzo

22 décembre

Je la regarde dormir depuis plusieurs minutes maintenant, elle a l'air si paisible. Elle m'a encore rejointe dans mon lit cette nuit, non pas que je m'en plaigne, mais ça arrive de plus en plus souvent ses derniers temps et je sais que si elle le fait, c'est qu'elle ne se sent pas en sécurité. Elle est devenue une si belle jeune femme que les regards des hommes de Père sur elle ont changés. Ils sont passés du mépris, ou encore dans le meilleur des cas à l'indifférence, à un regard plus pervers, plus sombre. Même si je suis influent au sein de la Cosa Nostra, étant le fils du grand Vito Maccini, cela devient de plus en plus compliqué de la protéger, tout en faisant bonne figure devant Père.

Cela fait quelques semaines maintenant que j'organise son départ pour New York, mon plan aura lieu dans trois jours, pour son vingt-et-unième anniversaire. L'éloigner d'ici est de plus en plus urgent, la haine de Père à son encontre s'accroît chaque jour qui passe. Il ne supporte pas de la voir, elle lui rappelle son amour perdu, par sa faute d'après lui.

Je ne suis pas d'accord, Nora n'est pas responsable de la mort de Mamma, comment un bébé qui vient à peine de naître peut-il être responsable des complications lors d'un accouchement ? S'il y avait quelqu'un à blâmer, se serait lui, pour ne pas avoir été auprès de sa femme alors que sa grossesse approchait du terme. Elle a dû accoucher toute seule dans la salle de bain, sans aucunes possibilités d'appeler à l'aide étant donné que les hommes de père étaient dans leur famille pour Noël. C'est Maria, la gouvernante, qui a découvert le corps de Mamma baignant dans son sang avec son bébé dans les bras, en rentrant des courses et qui a, par la même occasion dissuadé Père d'abattre Nora sur le champ.

Toc toc toc

Je sors de mes pensées et essaye de sortir du lit malgré la position absolument comique que Nora a pris pendant la nuit et de ses grognements aux antipodes de la féminité.

J'ouvre la porte en faisant attention aux grincements dignes des pires films d'horreur de notre vieux manoir appartenant à notre famille depuis maintenant quatre générations.

C'est Maria qui se trouve sur le seuil de la porte, je lui fais signe de ne pas faire du bruit en lui indiquant que Nora se trouve dans mon lit, toujours endormie.

— Votre Père veut vous voir Enzo, chuchote-t-elle alors que je sors de ma chambre en refermant la porte.

Je porte mon attention sur elle et remarque que son habituel visage sévère a été remplacé par une mine soucieuse. Maria est une femme d'âge mûr aux cheveux grisonnants et à la peau marquée par le temps. Elle a toujours été très sévère pour notre éducation, mais elle n'en demeure pas moins une femme aimante qui a toujours pris soin de nous, Nora la première.

— Que se passe-t-il Maria ? Dis-je en commençant ma marche pour rejoindre le bureau de Père.

Elle m'arrête en posant sa main sur mon épaule.

— Je vous en supplie, dîtes-moi que tout est prêt pour le départ de mia piccola* Nora, me répond-elle en me regardant droit dans les yeux avec espoir

*ma petite

— Je ne peux pas en parler ici Maria, vous le savez.

Maria est la seule personne au courant de la fuite de Nora, même si elle n'en connaît pas le lieu. Je sais qu'elle ne mettrait jamais Nora en danger et qu'elle espère aussi une meilleure vie pour elle.

— Vous avez raison, pardonnez-moi, les murs ont des oreilles ici, je prie pour que tout soit prêt, réagit-elle avec empressement, ne faites pas attendre Monsieur je vous prie.