Transperce mon cœur...

Pardon, Hell

Quand Hellyssia se réveilla sur son canapé, elle constata qu'en face d'elle se trouvait la silhouette athlétique d'Abel, accroupie à son chevet.

« Hein ? marmonna-t-elle. Je croyais m'être réveillée...

- Mais tu es réveillée.

- C'est ce que tu dis toujours, et juste après je me retrouve toute seule.

- Pourtant je suis vraiment là, regarde... »

Il sera sa main avec force.

Hellyssia se dégagea rapidement, se levant d'un bond et massant sa paume.

« T-t-tu es vraiment...

- Oui, je suis là. assura-t-il en s'approchant doucement.

- Abel, tu ne devrais pas être ici ! C-comment es-tu arrivé chez moi ?!? »

S'approchant d'elle un peu plus, il emmêla ses doigts avec ceux de la jeune fille.

« J'ai le droit. Ils m'ont fait promettre de ne pas tenter de m'enfuir. Du coup... Je dois porter cette étrange chose. expliqua-t-il en montrant le collier explosif attaché autour de son cou.

- Tu veux dire qu'ils sont ici ?!?

- Ils encerclent ta maison.

- P-pourquoi as-tu fais ça Abel ? Pourquoi est-ce que tu... »

Abel posa doucement ses lèvres sur celles d'Hellyssia. Puis, s'écartant, il pencha la tête légèrement sur le côté, et la regarda droit dans les yeux.

« Je ne peux peut-être pas éprouver ce sentiment mais... »

Il approcha à nouveau son visage de celui de la brunette et, lui souriant, souffla :

« Je peux faire semblant... De savoir ce que ça fait. »

Le visage d'Hellyssia se ferma brusquement.

Dégageant sa main, elle s'éloigna de lui.

Abel la regardait, confus de ce brusque changement d'humeur.

« Ce n'est pas une bonne idée Abel. Nous savons tous les deux que nous en souffririons plus qu'autre chose. »

Cherchant ses mots, l'entité bégaya.

Hellyssia le coupa d'un geste de la main, avant de se diriger vers la porte d'entrée.

« Maintenant tu peux sortir d'ici Abel. Ça fait deux ans que je suis partie. J'ai plus la tête à ça. déclara-t-elle, en restant dos à lui.

- Tu... Tu ne peux pas...

- Abel... Ils m'ont virée. Et ils ne sont pas prêts de me reprendre, même si je le voulais. C'était dans mon contrat. »

Abel se crispa.

Faisant apparaître l'un des trous noirs dont il avait le secret, il en sortit un long poignard à la lame aiguisée.

Alors qu'Hellyssia se retournait, il s'élança vers elle, la plaqua contre la porte et leva son arme à bout de bras.

Pourtant, la regardant, les yeux agrandis par ce qui ressemblait à une profonde douleur, il ne bougea pas d'un pouce.

Son bras armé se baissait légèrement, mais il le remontait toujours un peu plus haut.

« Tu ne peux pas... Tu ne... Peux pas... »

Une expression de colère apparut sur son visage, avant qu'il ne ferme les yeux et, poussant un cri de rage, n'abatte son arme.

Hellyssia, terrifiée, tenta en vain de reculer la tête, pressant les paupières aussi fort que possible. Le poignard se planta violement dans la porte, juste à côté de la tête de la jeune femme.

Abel ne ratait jamais sa cible.

« Oh pardon... Je... Je suis vraiment... Je suis désolé ! »

Hellyssia le regarda, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, comme sonnée.

Abel l'approcha de lui et la serra dans ses bras, la berçant doucement.

« Je ne sais pas ce qui m'a pris, je... Excuse-moi Hell...

- Abel...

- Oui, je sais... Pardon, excuse-moi...

- Abel tu... Tu ne t'es jamais excusé ! »

Prenant conscience de ce fait, le SCP sembla surpris. Puis, riant légèrement, il leva la tête et regarda le plafond, tenant la tête d'Hellyssia, qu'il plaquait contre lui.

« Je ne... Je ne comprends pas trop non plus... C'est... Etrange. »

Il tomba à genoux, entraînant la jeune francophone dans sa chute.

Il prit Hellyssia par les épaules et l'éloigna brièvement de lui, la dévisageant avec un sourire qui paraissait bienveillant.

« Mais si je suis sûr d'une chose... dit-il doucement en l'enlaçant à nouveau. C'est... Que tu es mon défi. A moi, et à moi seul. Je ne veux pas que tu partes... »

Abel enfouit sa tête dans le cou d'Hellyssia, et murmura :

« Tu avais raison : sans toi, je m'ennuie beaucoup trop ! »

Entendant ces mots, Hellyssia rendit son étreinte à l'entité. Et, fermant les yeux, répondit :

« Je t'aime aussi Abel. »