Chapitre Unique

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Bonjour. Je suis Sophie. Je suis une jeune femme de 21 ans. Je vis en Angleterre. J'aime mon dieu et mon dieu m'aime. J'aime mon pays et mon pays m'aime. J'aime ma famille et ma famille m'aime.

Je suis soutenue, je suis en sécurité, tout le monde me protège et tout le monde m'aime.


Et voilà qu'elle fixait le vide, écoutant cette voix lui inculquer dans le cerveau des ignominies, des mensonges, des idioties, des pourritures l'invectivant et la corrompant. Elle savait qu'on l'observait, elle sentait ces regards posés sur elle. Elle ressentit un engourdissement dans le poignet. Elle bougea lentement, comme une endormie, pour s'en débarrasser. S'il lui fallait se défendre mieux valait qu'elle soit en capacité de le faire. Et mieux valait que l'attaque vienne lorsqu'elle s'y attendait, en d'autres termes, à l'instant.


Bonjour. Je suis Sophie. Je suis une jeune femme de 21 ans. Je vis en Angleterre. J'aime mon dieu et mon dieu m'aime. J'aime mon pays et mon pays m'aime. J'aime ma famille et ma famille m'aime.

Je suis soutenue, je suis en sécurité, tout le monde me protège et tout le monde m'aime.

Pour les provoquer, elle gémit doucement, puis ne bougea plus. Doucement, lentement, sa main s'était glissée sous son coussin. Elle sentait la crosse dure et froide de la pointe de ses doigts et l'empoigna.Elle ouvrit les yeux à demi. Ils n'étaient pas encore arrivés mais elle les entendait à travers le voile de sa propre voix corrompue. Elle pesta contre elle-même de s'être laissée prendre.


Bonjour. Je suis Sophie. Je suis une jeune femme de 21 ans. Je vis en Angleterre. J'aime mon dieu et mon dieu m'aime. J'aime mon pays et mon pays m'aime. J'aime ma famille et ma famille m'aime. Je suis soutenue, je suis en sécurité, tout le monde me protège et tout le monde m'aime.


Enfin, le couloir s'illumina. Elle le vit sous la porte, un rai de lumière projetant les ombres de plusieurs jambes. Des chuchotements lui glacèrent le sang, mais la présence de son arme la rassura. Elle se mit à réfléchir à toute vitesse. Était-ce possible qu'ils aient escaladé le mur, qu'ils cassent les barreaux à sa fenêtre ? Qu'ils aient apporté un canon, une mitraillette ? Elle se prépara à ses éventualités. Peut-être étaient-ils venus lui apporter une preuve infondée sur le fait qu'elle ait tué quelqu'un, voulant ainsi la traîner devant le tribunal, l'emmener en prison.Mais on lui avait déjà fait le coup, elle s'en était toujours sortie. Leurs envoyés n'étaient pas de taille face à elle et son esprit hautement analytique. Hors de question qu'elle se rende pour un crime qu'elle n'avait pas commis.


Bonjour. Je suis Sophie. Je suis une jeune femme de 21 ans. Je vis en Angleterre. J'aime mon dieu et mon dieu m'aime. J'aime mon pays et mon pays m'aime. J'aime ma famille et ma famille m'aime. Je suis soutenue, je suis en sécurité, tout le monde me protège et tout le monde m'aime.


C'était eux qui avaient voulu la provoquer en leur envoyant cet agent. Elle revoyait le juge, marteau à la main, du haut de son siège, ses magistrats tous le visage sévère, leurs hommes déguisés en médecins qui, la mine jubilante, essayaient de l'entraîner vers le fond.Ils avaient voulu la provoquer, elle, en leur envoyant un enfant. Mais elle repassait dans son esprit l'expression vicieuse de l'agent quand elle s'était protégée. Il n'avait rien dit mais elle n'avait pas besoin de ses aveux, elle le savait coupable.Le brouhaha des murmures, derrière sa porte en fer, verrouillée à double tour, et le texte qui se répétait en boucle, inlassablement, lui donna le tournis. Prise d'un élan d'adrénaline, elle se leva, serrant de la main gauche la crosse de son arme, apaisée de sentir le poids de sa grenade à sa ceinture, de la main droite la clé pour ouvrir la porte.


Bonjour. Je suis Sophie. Je suis une jeune femme de 21 ans. Je vis en Angleterre. J'aime mon dieu et mon dieu m'aime. J'aime mon pays et mon pays m'aime. J'aime ma famille et ma famille m'aime. Je suis soutenue, je suis en sécurité, tout le monde me protège et tout le monde m'aime.


Avec un sourire triomphant, elle ouvrit la porte, plaça son majeur et son auriculaire sur sa plaque de reconnaissance digitale et effectua son code à 6 chiffres, pointant derrière l'entrée en métal la pointe de son pistolet.Elle les trouva scotchés. Des visages diaboliques, des expressions satanistes. Le couloir sentait le démon et le souffre. Les paroles empreintes du disque lui revinrent en tête. Elle pensa à son dieu. Son dieu ne l'aimait pas et elle ne l'aimait pas non plus. Elle pensa à son pays. Son pays ne l'aimait pas et elle ne l'aimait pas non plus. Elle pensa à sa famille. Sa famille ne l'aimait pas et elle ne l'aimait pas non plus. Elle n'était pas soutenue, elle n'était pas en sécurité, personne ne la protégeait et personne ne l'aimait.Mais rien de cela n'avait d'importance, car elle, Cara, prenait soin d'elle-même et de cette soi-disant protection que cette voix voulait tant lui offrir.Alors qu'elle se voyait attaquée par eux. Ils la traquaient, l'accusaient, la maudissait avec l'aide de Satan et Belzébuth. Mais le bien vainc le mal.


Bonjour. Je suis Sophie. Je suis une jeune femme de 21 ans. Je vis en Angleterre. J'aime mon dieu et mon dieu m'aime. J'aime mon pays et mon pays m'aime. J'aime ma famille et ma famille m'aime. Je suis soutenue, je suis en sécurité, tout le monde me protège et tout le monde m'aime.


Elle entendit leurs hoquets choqués, surpris. Elle avait gagné. En deux coups, ses agresseurs tombèrent, déversant leur butin sur le sol du couloir : trois jeux de société. Leurs noms affirmaient leur volonté de l'asservir ; Conspirations ; Chronicles of Crime et Minuit, Meurtre en Mer. Elle se félicita d'avoir gardé sa grenade pour une situation plus sérieuse, le jour où ils enverraient des extraterrestres ou des robots contre son opposition à la faire couler.Elle se sentit fière d'avoir paré l'attaque crapuleuse.Elle se sentit glorieuse de ne pas être une faible.


Bonjour. Je suis Sophie. Je suis une jeune femme de 21 ans. Je vis en Angleterre. J'aime mon dieu et mon dieu m'aime. J'aime mon pays et mon pays m'aime. J'aime ma famille et ma famille m'aime. Je suis soutenue, je suis en sécurité, tout le monde me protège et tout le monde m'aime.


Mais elle n'avait pas le temps de se déconcentrer. Elle rangea son flingue dans sa ceinture et attrapa le cadavre d'un des agents. Elle ne put s'empêcher de ricaner. Elle se rabroua aussitôt. Le combat ne serait jamais terminé et elle devait renforcer sa sécurité. Hors de question que leurs envoyés franchissent son palier comme s'ils entraient dans un parc d'attraction.Elle fut surprise quand la voix s'arrêta, lui permettant d'imaginer plus de scénarios encore. Ils l'avaient entendue ? Aperçue ? Peut-être que l'armée et la police étaient déjà à sa recherche ? Connaissaient-ils son adresse ? Elle jura. Plus le temps de camoufler le corps des agents.Grondant prudemment, elle pris le sac préparé pour ce cas et emprunta son passage secret. Cet appartement savait se rendre utile lorsqu'il le fallait, mais il ne pouvait pas la protéger. Elle seule le pouvait, et elle y arrivait très bien.Quel bonheur d'être protégée de Satan.Quel bonheur d'être intelligente.Et quel bonheur d'être normale.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 31, 2020 ⏰

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