Chapitre 5

11 2 0
                                    

C'est en possédant les votes pour d'Adrien et Nino qu'elle se coucha, sûre de pouvoir faire plier Alya sur sa demande.

***

Tout son être lui criait de partir. Elle quitta son domicile comme si une urgence la frappait. Une voix rauque l'incitait à fuir en pleine nuit sa propre maison. Quelque chose dehors l'attirait. L'interdiction de sortie était désormais à partir de 21h, et la voilà à courir dans les rues, pivotant sa tête de droite à gauche. Elle était perdue. Pourquoi courait-elle ? Qu'est ce qu'elle poursuivait ? Ou qui la poursuivait ? Sa propre ombre l'effrayait car elle savait qu'elle n'était pas la seule ombre dans la rue. Elle se sentait suivie. Des sueurs froides lui traversaient le dos, sa figure de nature pâle et sensible était devenue rouge.

Elle se rassura. Rien ne pouvait lui arriver. Elle avait Adrien et sa promesse de la protéger. Pourtant il était absent au rendez-vous alors qu'elle marchait dans un Paris, froid, sombre, et marqué aux fers rouges de meurtres sanglants. Un chat de Nabeshima pouvait faire face à un tueur en série.

Elle vit le parc et se dirigea instinctivement vers ce lieu. Elle y serait peut-être en sécurité ? Pourquoi allait-elle vers le parc ? Elle fronça les sourcils, une lueur de panique dans son regard lagon. Elle ne voulait pas y aller. Sa peur lui nouait l'estomac. Elle était comme dans un étau, c'est presque de force qu'elle se traîna dans le parc auquel elle n'avait aucunement confiance. Pourquoi y aller si sa raison lui hurlait de se terrer comme un animal effrayé dans un coin ?

Prudemment, et à pas de coyote, elle se força à faire le moins de bruit possible. Sur la pointe des pieds, elle suivait le chemin du parc avec sa lampe de téléphone. Sans cette lumière elle aurait viré à l'hystérie ou aurait hurler à la mort. Elle fixait les marquages au sol avec détermination, elle allait sortir de l'autre côté s'il le fallait. Marinette relevait la tête en tremblant légèrement lorsqu'un bruit se faisait suspect. Un miaulement, un battement d'aile, un oiseau chanteur pas décidé à fermer son clapet, ou le simple son d'un pas s'éloignant.

Elle sursauta, regardant aux alentours. Quelqu'un était avec elle. Une fois de plus Tikki n'était pas là pour la rassurer, enfin une peluche coccinelle qui la rassurerait de mots doux comme quand elle avait cinq ans et toujours peur du noir. Une odeur infecte lui prit au nez. Elle avançait, tournant sa tête de tous les côtés, s'assurant de bien regarder derrière elle. Elle marcha sur une flaque d'eau et pria pour que ses baskets blanches ne deviennent marrons.

Elle plissa les yeux sur ces chaussures qui pataugeaient dans une eau semblant provenir des égouts. Elle ramena la lampe torche vers ces saintes baskets.

_ AAAAAH-

Elle étouffa son cri dans sa main. Les pieds emprisonnés dans un liquide rougeâtre, visqueux et collant. Une trainée d'hémoglobine dans lequel elle avait marché. Elle pleura silencieusement, priant tous les dieux possibles que ce ne soit qu'un cauchemar, ou au moins que la quantité phénoménale de ce qu'elle avait sous les yeux soit à un grand grand chien.

Dans un mantra vain, elle marmonnait tout bas d'une voix chargé d'angoisse une phrase en répétition, "je vous en supplie".

Elle était bonne pour se faire enfermer dans un asile. Elle mit le contact d'Adrien, maudissant ce dernier s'il avait osé s'endormir. La jeune fille au courage évanoui, prit le trajet de la trainé de sang, tout calme l'avait quitté, elle sanglotait, ne pouvant empêcher quelques petits reniflements plus bruyant.

Tout s'arrêta derrière un arbre. Elle n'avait qu'un pas à franchir pour regarder derrière ce qu'il s'y trouvait. Elle savait déjà à quoi s'attendre. Un bras de la taille d'un ours ensanglanté dépassait du tronc. Ce fut de trop, elle appuya sur le bouton appeler, et elle fit le dernier pas.

Le Chat de NabeshimaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant