Multimédia: Hazel Brousset
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New York. Quelle genre de personne n'a jamais rêvé d'y aller? Certainement pas moi en tout cas. Des grattes-ciels à perte de vue, le Times Square dans lequel j'aurai l'occasion de me perdre à chaque fois que j'irais durant cette année, l'anglais dans toutes les bouches... et ces bouches! Le pourcentage de beaux gosses atteint des sommets ici. Je n'ai qu'à tourner la tête pour me régaler les yeux. Les Français sont de vrais ploucs à côté d'eux avec leur pantalons chino jaune moutarde et leurs petits polos Lacoste.
« Chérie, tu as l'intention de camper sur le trottoir ou on part découvrir ton studio?
- J'arrive maman, je réponds à contrecœur en suivant du regard un beau métisse qui vient de traverser la route.
- Ces valises pèsent une tonne! Qu'est-ce que tu y as mis? Des lingots d'or? Allez, trésor, tu auras tout le temps de découvrir New York, ce n'est pas comme si tu allais y passer l'année entière! »
Une année à New York. J'ai encore l'impression de rêver, que ce n'est qu'hier qu'on m'annonçait que dans le cadre de mes études, j'avais l'occasion de venir un an pratiquer mon anglais aux États-Unis. J'avais bien eu le choix entre ici et l'Angleterre, mais les bus londoniens et Buckingam Palace ne battront jamais l'American Dream de mes rêves les plus fous.
Ma mère, chargée de deux de mes cinq valises, ne cesse de commenter tout ce qu'elle voit, tandis que je l'écoute d'une oreille distraite, trop occupée à graver dans mon esprit chaque grattes-ciel, chaque voiture, chaque visage dans ce flot de modernité. Nous nous dirigeons activement vers mon futur petit studio, qui sera mon phare, mon refuge, dans cette grande aventure américaine. Je m'y vois déjà, à me lever le matin aux bruits des klaxons; à ouvrir mes stores devant ce paysage magique qu'est New York; à danser toute la journée sur Arianna Grande ou BTS; à passer mes soirées d'hiver dans mon canapé, confortablement emmitouflée dans ma couette, devant NCIS et une bonne part de pizza, tout en sirotant mon Cola; et à faire la fête toute la nuit avec mes amis. D'ailleurs, j'ai promis à ma meilleure amie, Éléonore, que je l'appellerai dès que je serai installée. Je la connais depuis le berceau et sais parfaitement qu'elle doit être en train de se ronger les ongles avec les yeux rivés sur son téléphone, attendant impatiemment mon appel salvateur.
Éléonore, je l'ai rencontrée quand j'avais très exactement 19 mois - nos mères sont meilleures amies depuis le collège et ont toujours refusé de se séparer - et ce jour-là, elles nous promenaient ensemble dans des poussettes le long des Allées de Pau. C'était la première fois que je voyais celle qui j'allais partager tous mes secrets, avec qui je ferais toutes mes bêtises, celle qui me consolerait quand je serais triste, celle avec qui j'aurais les gros fous rires. Mais cette fois-ci, on ne rigolait pas du tout. Moi, fatiguée de ne rien faire, j'avais décidé de l'embêter et lui avais tiré les cheveux de toute mes forces de nourrisson. Elle s'était mise à pleurer et moi, telle la sadique que j'étais, j'avais rigolé. Sa mère a préféré nous éloigner un peu à partir de là, mais on s'est retrouvé à l'école. Elle pleurait parce que sa mère lui manquait et qu'elle ne connaissait personne. Elle m'avait vue et même si elle s'était souvenue de ce que je lui avais fait, elle était quand même venue vers moi. Je ne voyais même plus ses yeux sous ce torrent de larmes et elle avait de la morve qui lui coulait du nez, je lui avais donc essuyé les yeux et le nez avec du papier toilette et lui avais cédé la moitié de ma banane: nous étions devenues meilleures amies. Quand je lui ai appris mon désir d'aller un an en Amérique, elle m'a sauté dessus, fait une clé de bras ( elle fait du krav maga ) et tenté de me faire rester. Mais rien n'aurais pu me faire changer d'avis. Nous avons donc pleuré dans les bras l'une de l'autre et passé des heures à regarder NCIS, notre série policière préféré dans son lit. Elle m'a accompagné jusqu'à Paris pour me voir m'envoler vers mon rêve, les larmes aux yeux qui avaient laissé d'affreuses marques de mascara, la faisant par la même occasion ressembler à un panda drogué. Ça ne fait que 47 heures que je suis partie mais elle me manque déjà terriblement. J'espère juste que je me ferais rapidement des amis aussi géniaux qu'elle durant mon séjour.
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Don't come closer
Storie d'amoreNew York. Quelle genre de personne n'a jamais rêvé d'y aller? Pas moi en tout cas. Alors quand on m'a annoncé que j'avais l'occasion de partir un an aux Etats-Unis pour un séjour linguistique, j'ai sauté sur l'occasion. Et me voilà enfin aux pays de...