Retrouvailles [L.S]

3 . H

Quand je me suis réveillé le lendemain, ma soeur était déjà partie travailler. Elle est fleuriste et partage sa boutique avec quelqu'un, mais je n'ai jamais eu l'occasion de le croiser.

Pourtant, je pars toujours avant elle le matin... En regardant l'heure, je comprends mieux... Je suis carrément en retard... Il est déjà dix heures... Je me dépêche de me préparer et file dans ma voiture. Je connecte mon téléphone à la voiture et appelle ma soeur. 

- Allô ?
- Gemma ! Pourquoi tu m'as pas réveillé ? Tu sais très bien que je travaille le vendredi matin !
- J'ai prévenu que t'arriverais en retard. 
- Mais... Bon, on en parle plus tard, j'y suis presque.
- OK, à plus tard ! Oublie pas de me raconter la soirée de ce soir !

Elle perd pas le nord, celle-là... Je lui dis que je le ferai et raccroche. En vérité, je ne suis absolument pas presque au centre, c'est juste que je n'ai pas envie de débattre maintenant sur si oui ou non elle devait me réveiller ce matin. 

Quand j'arrive, je me dépêche de rejoindre le bureau de la directrice du centre pour m'excuser. Je frappe et entre dans la pièce, voyant qu'aucun client n'est avec elle à travers la porte vitrée. 

- Bonjour, Esther, je suis vraiment désolé pour me retard. 
- Harry, ce n'est rien. Je me suis arrangé avec les autres, John s'est occupé des chevaux. Par contre, une jeune femme est passée et m'a demandé si deux jumeaux pourraient faire une courte balade, pour essayer de monter. J'ai proposé que tu t'en charges. Elle passe les déposer à seize heures trente. 
- Mais j'ai un autre cours, à cette heure-là... 
- Un autre moniteur s'en chargera. Tu t'occuperas de les aider à préparer les poneys. D'après leur mère, ils adorent les chevaux et auraient voulu faire un cours, mais elle préfère attendre qu'ils soient plus grands et je n'aurais pas préféré qu'ils montent pour un cours à quatre ans. 
- D'accord. Je suppose que c'est à moi d'attribuer les poneys ? 
- En effet. Bon, je te libère, va finir de t'occuper des chevaux ! 
- Bien. Bonne journée. 
- À toi aussi.

Je sors du bureau et me dirige vers l'écurie, croisant quelques employés. En apercevant John dans la carrière, je l'interpelle. 

- Salut Harry, je pense que tu es déjà passé voir Esther ?
- Oui. Je prends la relève, quand tu auras fini avec Ghost. 
- Pas de problèmes. J'ai presque terminé. 

J'acquiesce en me dirigeant vers les box. La journée va être longue. Enfin, peut-être plutôt courte, si j'appréhende ce soir comme maintenant. 

¤ 

Quand Esther vient me chercher dans la carrière, accompagnée d'une femme et de deux petits, je reconnais immédiatement l'adulte.

- Jay ? 
- Harry ? Quelle bonne surprise ! Je suis contente de te voir !
- Moi aussi.

Je mets pied à terre, passant les rênes par-dessus la tête du cheval, détache ma bombe, sors de la carrière et m'approche. Johanna vient me prendre dans ses bras, je lui rends son étreinte comme je peux. Elle me chuchote que je lui ai manqué et je lui réponds que c'est réciproque. Quand nous nous détachons, je lis l'incompréhension de ma supérieur.

- Esther, voici Johanna, la mère d'un ami. Jay, tu connais déjà ma supérieur. 
- Je comprends mieux ! 

Esther nous sourit et me demande de lui donner les rênes du cheval, me disant qu'elle va s'en occuper, qu'il faut que j'aille aider les petits à préparer les poneys. 

Johanna nous accompagne alors que les jumeaux me dévisagent, ne me connaissant pas. Quand le petit garçon demande à sa mère qui je suis, Jay se souvient qu'ils ne m'ont jamais rencontré. Elle le prend dans ses bras en répondant.