Chapitre 4

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Plutôt contente d'être guidée dans ce labyrinthe Braalaka approuva et suivit une nouvelle fois l'infirmière. Celle-ci ne manqua pas d'interpeller quelques-unes de ses collègues qu'elles croisèrent devant les chambres en les taxant amicalement de "sombres feignasses" pour ne pas avoir rechargé l'imprimante en feuilles. Lorsqu'elles passèrent par le pont afin d'emprunter le passage de droite la rousse relança une discussion :

« Tu vas écrire quoi si on arrive au bout de la quête du papier ? Ou dessiner peut-être ? demanda-t-elle avec curiosité.

- Rien de très passionnant, c'est simplement pour faire un mémo de mes dernières journées.

- Ah, un journal personnel ?

- Ouais c'est un peu l'idée.

Elles s'engouffrèrent dans le couloir, celui-ci était longiligne : pas de dédales, pour une fois la jeune femme apercevait le bout du tunnel.

- C'est petit comparé à l'infirmerie, commenta-t-elle étonnée.

- Oui, ces pièces ne demandent pas énormément d'espace. Là bas c'est un local pour stocker les instruments de navigation, expliqua-t-elle en pointant une porte du doigt, et celle-là c'est pour la timonerie, là où on trace les cartes et les itinéraires.

- Et l'escalier au fond ? demanda la brune tandis qu'elles marchaient vers la porte de la timonerie.

- Ça mène à l'étage où on range les cartes et les livres qui viennent d'îles du monde entier, tous ces trucs là.

- Une bibliothèque ?

- Oui. Par contre pas question d'y aller sans autorisation, personne ne pose ses pattes sur les travaux du commandant ! ria la rousse.

La brune devina qu'elle parlait de Marco et cela lui rappela qu'elle allait devoir négocier avec lui pour grappiller de quoi écrire. Ses lèvres se pincèrent légèrement d'appréhension tandis que son accompagnatrice pressa la poignée de la porte.

- Commandant ? appela-t-elle en passant sa tête par l'entrebâillement.»

Une voix masculine légèrement atténuée lui répondit et elle entra en faisant signe à Braalaka de la suivre. Elles trouvèrent le phœnix penché au dessus d'un gros coffre rempli d'outils soigneusement emballés dans des tissus, il grommelait inaudiblement en farfouillant, le nez dans ces affaires. La brune sonda rapidement la pièce et fut admirative de l'organisation impeccable : les parchemins étaient parfaitement alignés dans les étagères, les cartes proprement affichées aux murs, rien ne dépassait des grandes malles en bois. Mêmes les compas étaient alignés par taille croissante sur la table de traçage.

«- Oye mais qu'est-ce qu'ils ont fait de cette foutue équerre ?! pesta Marco en se penchant encore plus dans le coffre.

- T'as perdu un truc ? Holala... le taquina Artie en s'approchant.

- Tss ! Ça m'apprendra à ne pas surveiller quand les gars font les calculs, ronchonna-t-il en se redressant. Dis moi plutôt ce que tu veux au lieu de me charrier, parce que je... !

Il s'interrompit en remarquant Braalaka aux côtés d'Artie et plissa les yeux. La brune lui adressa néanmoins un signe de tête poli même si elle se doutait qu'il ne devait pas être ravi de la recroiser vu leur altercation du matin.

- Je viens chercher des feuilles pour l'imprimante, précisa la rousse.

Marco hocha la tête sans lever son regard suspicieux de Braalaka :

- Et toi ? demanda-t-il sèchement.

- C'est pour du papier à écrire.»

Le commandant de la première flotte n'ajouta rien et tourna les talons pour se diriger vers une armoire au fond de la pièce. Il en sortit un carton contenant une quantité impressionnante de feuilles blanches et de papier millimétré, puis il saisit une rame de chaque sorte. Il réitéra l'opération avec une autre boîte qui contenait, elle, de grands parchemins vierges au grain légèrement jauni. Il en prit une dizaine et retourna auprès des jeunes femmes pour tendre les feuilles rames à l'infirmière et les parchemins à la brune :

Aux Grands Maux Les Grands Remèdes [Barbe Blanche x Oc]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant