Chapitre 33

11 0 0
                                    

Ce chapitre fait mention d'alcool, alors je vais être brève parce que vous l'avez déjà entendu trente-cinq mille fois, mais faîtes pas les inconscients comme notre héroïne, consommez avec modération. 

J'avais trouvé le lieu où allait se dérouler le banquet plus facilement que ce qu'on aurait pu croire. Non pas que j'avais un sens de l'orientation extraordinaire ou la capacité de trouver un endroit que je ne connaissais pas, mais plutôt une bonne vue. En même temps, difficile de passer à côté de la ribambelle de serviteurs qui s'agitaient dans tous les sens à l'intérieur et à l'extérieur du manoir. J'avais donc suivi discrètement une femme qui portait un plat qui m'était encore inconnu et étais arrivée dans une immense salle au fond du manoir où je me fondis dans la masse pour y circuler sans me faire remarquer.

En prêtant un peu d'attention à ce qui m'entourait, je remarquait que la pièce avait été aménagée de façon à ressembler, au vu de la disposition des tables, à la Grande Salle de Poudlard, avec de longues tables rectilignes parallèles les unes aux autres, à l'exception de celle du fond, qui leur était perpendiculaire et en forme de U inversé. Les seules différences notables avec celle de l'univers du célèbre sorcier était, qu'ici, il n'y avait ni plafond magique, ni bougies en lévitation, et ni vitraux sur les murs. À part ça, la fan que j'étais y voyait un bel air de ressemblance.

Les odeurs de viandes grillées embaumaient l'endroit et je dû me retenir de me jeter sur l'un des plats posés devant moi, me contentant de saliver le plus intérieurement possible. Ce fut sans compter les gargouillis que décida de lâcher mon ventre d'une façon tout sauf discrète, m'obligeant finalement, après avoir vérifié que personne ne regardait dans ma direction, à céder à la tentation. J'avalai rapidement quelques morceaux de viande, assez peu pour qu'on ne remarque pas que quelqu'un s'était servi, quand une main agrippa fortement mon poignet, et je sentis des ongles s'enfoncer lentement dans ma peau. 

- Je ne suis pas certain que vous aillez reçue la permission de venir jusqu'ici avant le début des festivités, Tímadóttir. fit le détenteur de la main sur un ton neutre. Veuillez retourner dans vos appartements et n'en sortir qu'à l'instant où l'on viendra vous chercher.

Je sursautai, ne l'ayant pas vu arriver, puis me retournai pour tomber nez-à-nez avec l'elfe qui était avec Nzey quand je l'avais rencontré. Astaldo, si je ne me trompais pas...

Prise sur le fait, je baragouinai un "hmj'ai mhm faim...", ayant encore en bouche des morceaux de viande, ce qui lui fit lever les yeux au ciel, avec l'air de trouver ça pathétique.

- Tu peux la laisser, As', entendis-je Nzey dans mon dos. Les vivants ont besoin de se nourrir en plus grande quantité et plus régulièrement que nous, après tout. Je m'occupe d'elle et je te rejoins après.

L'elfe le regarda, relâcha sa prise et soupira un "Fort bien." avant de partir. Je me tournai vers le berserk et le remerciai en terminant d'avaler ce que j'avais en bouche.

- Pas très commode, ton collègue... commentai-je quand j'eus fini.

- Je vous l'ai dit,  ne jugez pas les gens sur leurs premiers abords, fit-il en souriant. Quand on passe plusieurs siècles à ses côtés, on se rend compte que c'est un vrai ange, au fond. Un peu froid, je l'admets, mais un ange quand même.

- Froid ? J'aurai dit congelé, moi.

- Passons. Comment c'est passé la réunion avec le Conseil ? me demanda-t-il en changeant de sujet.

- J'imagine que ça aurait pu être pire...

Son regard se posa sur les deux bracelets qui m'avaient été apposés, et il me regarda comme pour me dire "Mais encore ?".

Laïra, la fille du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant