4

210 8 0
                                    


Je fais taire l'appareil puis me lève lentement. Je suis fatiguée d'avoir discut si tard avec ma mère mais quitte le lit malgré tout pour aller prendre ma douche. Cette dernière me réveille et me fait prendre conscience que je ne vais pas en cours aujourd'hui, je reste toute la journée seule avec ma chérie alors au lieu de l'ensemble classique, je prends des sous-vêtements au bord du tiroir, dans la liste de ceux qu'elle trouve le plus sexy, les enfile puis vais choisir une tenue plus décontracté que je jeans habituel. Je tombe sur le petit short que je portais samedi soir pour dormir, l'enfile à son tour et passe un des T-shirt que j'ai piqué à Olive. Je suis fin prête quand Kamille sonne à la porte. Ma mère l'informe que je ne vais pas en cours mais elle peut quand même passer me dire bonjour, j'entends ma copine lui répondre qu'elle va rester une heure avec moi avant d'aller au lycée, je la traite mentalement de menteuse. Elle arrive dans ma chambre et fais la folle, me sautant dans les bras tout en me disant bonjour à m'en faire exploser les tympans puis se recule, me regarde, me fais tourner sur moi-même et me dis que je suis terriblement sexy.

« Je le reconnais ce short, me glisse-t-elle à l'oreille. Il te va super bien. »

Je vais prendre mon bol de lait, ma mère a servi à Kamille un café et me demande ce que je vais faire ce matin. Je lui dis, mentant à mon tour que j'allais probablement réviser, elle nous regarde toutes les deux et répond ''Ouais''... Même elle n'y croit pas. Elle finit par partir au travail, je range mon bol après l'avoir nettoyé et vais me poser à califourchon sur ma petite amie qui se laisse faire.

« Alors comme ça tu as reconnue mon pyjashort ?

– Ton quoi ?

– Mon pyjama-short... Comprime les deux ça donne pyjashort.

– OK. Oui, direct ! »

On s'embrasse, elle put le café mais ça ne me gêne pas plus que ça, elle commence à me caresser le dos, je sens ses mains descendre, passer l'élastique de mon bas, je me relève.

« Du calme bébé, du calme. T'avais dit de cuisiner tôt mais je te rappelle que c'est pas moi le menu.

– Dommage, dit-elle, je me serais régalée ! »

Je lui souris et demande ce qu'on va manger ce midi, elle n'en a aucune idée mais me dit que contrairement à hier, son envie de grande cuisine est partie. Je suis un peu déçue et m'en veux d'avoir mis ce short affriolant. Kamille lave et range sa tasse à son tour puis me demande ce qu'on fait, je lui propose de regarder la télévision, elle me dit qu'il n'y a rien d'intéressant le matin, je lui propose d'écouter de la musique, elle met la télé sur l'une de ses chaînes à elle et me réclame la suite. Je n'avais rien prévu moi, j'allais le lui dire quand elle me propose se squatter la chambre. Pour le moment je ne vois pas quoi faire d'autre alors je la suis, elle se lance sur mon lit et me fais signe de la rejoindre. Je m'allonge à côté d'elle, elle se penche sur moi.

« J'ai parlé avec ma mère cette nuit.

– Ah bon ? En pleine nuit ?

– On arrivait pas à dormir. Mon géniteur doit venir samedi.

– Ton père ?

– Oui, il vient chercher mon frère et repart avec. »

Je la vois qui choque et me demande s'il est au courant.

« Non, ma mère m'a dit de ne pas le prévenir. Même là s'il passe ce matin il faut que j'envoie un texto et elle s'en charge elle même. Il a été trop loin ce coup ci Olive.

– Surtout qu'avec la mère que vous avez, vous n'avez pas à vous plaindre.

– Je me plains pas mais monsieur ne voit que sa meuf et le sexe avec sa meuf.

– Et toi, dit-elle d'une voix coquine, tu vois quoi bébé ?

– Toi, mes études, ma famille, mes amies... Pleins de choses cœur.

– Je suis contente d'arriver la première. Mais tu as raison faut pas se limiter à une seule chose sinon c'est comme manger toujours le même plat à force ça écœure.

– Drôle de comparaison mais dans le fond c'est ça. J'expliquais à ma mère cette nuit, quand elle me l'a demandé, ça fait mal au cœur de te voir rentrer tous les soirs mais je sais qu'on va se retrouver le lendemain et que la nuit aura vite passée.

– Oui, moi non plus j'aime pas trop remonter... Mais j'adore descendre !

– Alors dis toi que si tu ne remontais pas, t'aurais pas le plaisir de descendre.

– Ah ah ! T'en as d'autres des comme ça ? »

Je viens de comprendre la stupidité de ma phrase, alors que dans ma tête, ça me semblait une remarque pertinente. Elle me fait enfin le baiser qu'elle comptait me donner avant que je ne me mette à parler. Une mèche de ses cheveux me chatouille la joue depuis tout à l'heure et elle commence à me rendre folle, j'attends qu'elle termine puis me lève lui chercher un chouchou ou une pince. Je trouve un élastique sur mon bureau, je lui donne, elle rit en me disant que ça marchera pas, la mèche n'est pas assez grande pour être prise dedans ou alors il lui faut une brosse. Pas difficile la fille ! Je vais lui en chercher une dans la salle de bain, or de question que sa mèche m'emmerde toute la journée. Elle prend du temps pour se coiffer, beaucoup de temps. Je reçois un message d'Amélie me disant qu'elle est en pause et qu'elle se fait chier, seule avec Clément, les marches ne sont pas pareilles, je le montre à ma petite amie qui sourit et me demande de s'excuser à sa place, ayant les mains prises. Je dis à notre amie que nous sommes en mission pour ma mère mais que nous serons fidèles au poste demain matin, qu'elle en profite qu'il n'y ait personne pour se rapprocher de son petit ami. Sa réponse me fait éclater de rire et intrigue Kamille qui galère vraiment avec ses cheveux.

« Elle me demande si elle peut passer vite fait après le lycée pour ''Apporter les devoirs''

– Elle se croit en primaire mémère ?

– À voir. Mais je lui dis oui ou non ?

– C'est chez toi. »

Je m'approche d'elle, l'embrasse sur la tempe qu'elle venait de dégager et lui souffle qu'aujourd'hui et jusqu'à ce que ma mère revienne, c'est chez nous.

« Oh un jeu de rôle !

– Je le vois plus comme une répétition on va dire. Y'a pas que mon frère qui a besoin de construire son petit nid, moi aussi. Je vais simplement moins vite.

– T'as bien raison bébé. Oui, dis lui oui, j'ai envie de voir la tête de son mec quand JE leur servirai le café. »

Nous rions et je réponds à mon amie que je suis d'accord pour qu'elle passe boire un café mais pas plus, elle me dit qu'elle comprend et me promet de ne pas rester dix mille ans. Kamille a enfin fini de se coiffer, je lui dis que je croyais qu'elle attendait les épreuves du CAP, elle me tire la langue en me rendant la brosse.

« J'ai pris le temps de bien faire, comme ça Madame ne sera plus dérangée par une de mes mèches rebelles.

– Bien, parfait. Alors avant le moment coiffure, on se disait quoi ? »

Je reprends ma place sur le lit et elle revient pencher sa tête au dessus de la mienne. La question de savoir si ma témérité serait différente de jour où de nuit, j'ai envie d'essayer quelque chose, je la pousse délicatement pour qu'elle s'allonge à son tour, elle semble comprendre puisqu'elle se met sur le dos, exactement comme je le voulais et je me place sur elle, casant ses jambes de chaque côté de ma taille. Elle reprend sa voix coquine pour me dire que je me réveille enfin, je la fait taire en posant mes lèvres sur les siennes. Durant ce baiser, je sens ses mains passer dans mon dos, sur mes flancs, les caressant doucement, j'aimerais bien lui en faire aussi mais je me maintiens appuyée sur mes deux bras, placés de chaque côté de sa tête. Je suis contente d'avoir trouvé l'élastique, elle aurait eu mal avec une pince. Cette pensée capillaire fait chuter la douce chaleur qui avait fait son retour en moi, je suis déçue et en même temps rassurée, je n'ai pas envie d'aller plus loin que le baiser pour le moment. Les mains de ma copine se baladent toujours dans mon dos, on dirait qu'elle non plus ne veut pas aller plus loin et cela me convient parfaitement.  

Mes chroniques de lycée- épisode 2- Ma première foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant