Nous sommes tranquillement installées à la table de cuisine à prendre notre petit déjeuner tout en parlant des événement de la nuit. Elle me promet un mercredi inoubliable et cette fois ci elle ne parle pas de cuisine précise-t-elle. Je m'en doutais bien mais la façon dont elle le dit me fait rire. Je vais, une fois le bol terminé, au petit coin et c'est à ce moment précis qu'on sonne à la porte d'entrée. Je me demande qui peut venir nous casser les pieds de si bon matin.
« Laëtitia ? (la voix est masculine) Tu as changée.
– Ah non, moi c'est Kamille, avec un K comme kimono. Vous êtes ?
– Oh, désolé. Je suis le père de Laëtitia.
– Je vais la chercher... Bébé ! Ton père est là !
– J'arrive cœur. »
Au moins, me dis-je, on annonce la couleur.
« Oh, reprend la voix de mon géniteur, vous êtes...
– Oui, le coupe ma copine, on est ensemble. »
Elle vient à ma rencontre dans le couloir.
« Y a pas l'air d'aimer les lesbiennes lui » me souffle-t-elle avant d'entrer dans la chambre. Je vais dans l'entrée et vois un homme, la trentaine bien passée, blond coupé court. Ce qui me frappe n'est ni son âge, ni sa couleur de cheveux mais sa minceur. Je suis certaine de pouvoir le casser en deux avec une claque.
« Bonjour.
– Laëtitia ?
– Ouais.
– Je suis ton père.
– OK Dark Vador. On va te mettre au salon, maman ne devrait pas tarder à rentrer. »
Je suis certaine que Kamille se tape des barres dans la chambre. Je montre au mec qui vient d'entrer le canapé, il s'y assoit et je le laisse là. Je vais dans ma chambre pour voir ma petite amie tordue de rire sur le lit, elle me regarde entrer et me mime ''Dark Vador'' puis lève ses pouces pour me dire super. Je prends mon téléphone et envoie un message à ma mère.
« L'autre est arrivé. »
Je m'apprête à poser l'appareil et aller voir ce qu'il fabrique, je ne suis pas rassurée de le savoir seul dans mon salon quand la réponse de ma mère vient.
« je suis en bas. Descend avec K pour prendre les courses, je m'occupe de lui. »
Merci maman. Je dis à ma petite amie de venir avec moi et nous descendons, on croise ma mère dans les escaliers.
« Je l'ai foutu au salon.
– Titi ! Un peu de respect c'est ton père tout de même.
– D'accord. Il est au salon. »
Elle râle en finissant de monter les marches mais je m'en fiche. J'ouvre le coffre de la voiture et vois les quatre sacs pleins à craquer. Connaissant ma mère, je me doute que ceux du bord sont les plus urgent à rentrer, avec tout ce qui va au frais. On se charge d'un cabas chacune et nous prenons l'ascenseur pour remonter. À la maison, ça gueule, je comprends directement pourquoi ces deux là sont séparés. J'entends mon géniteur se plaindre de l'accueil, du fait que je lui ai donné le surnom d'un méchant. Ma mère rétorque qu'il l'a bien cherché.
« Non mais attends, dis le frêle bonhomme blond, je crois rêver, je reviens dix ans après, mon fils est devenu un délinquant et ma fille est une gouine qui n'a plus aucun respect. »
À cette phrase je vois Kamille partir au quart de tour vers le salon, je l'attrape par le bras et la tire vers l'entrée.
« Il y a encore des sacs à monter.
– Bébé lâche moi s'te plaît.
– Viens je te dis ! »
Nous descendons, elle me demande pourquoi je l'ai retenue, la question est débile.
« T'as vu comment il est ? Tu vas lui mettre une claque il va se briser la mâchoire trois fois. Et de toute façon c'est un connard que tu ne verras qu'une fois dans ta vie alors laisse couler, qu'il aille chercher Olive et tchao.
– Heureusement que tu ne tiens pas de lui bébé.
– C'est clair, mise à part la couleur de cheveux, on a rien en commun. »
On prend les deux sacs restant et une fois que je me suis assurée qu'elle est calmée nous remontons. Je dis à ma mère que la voiture est vide, elle me remercie et je retourne finir de ranger les courses avec ma copine. Ils finissent de s'engueuler puis partent chercher Olivier. En arrivant dans le hall d'entrée de l'appartement une autre dispute éclate entre eux pour savoir qui prend sa voiture, on dirait deux gamins et j'ai honte que ce truc soit mon père. Je plains mon frère qui va devoir aller vivre là bas, j'ai même envie de le prévenir pour éviter ça mais je sais que si je le fais, c'est moi qui vais me faire pourrir. De plus, ma mère pourrait très bien interdire à Kamille de venir, ou un truc du genre et ça, j'en ai carrément pas envie, désolée frangin. Les courses rangées nous retournons dans la chambre, ma copine est toujours en rogne contre mon géniteur pour nous avoir insultées, elle me dit qu'elle ne supporte pas ce mot, de toutes les insultes qu'elle peut endurer, celle là est la pire. Je la comprends mais personnellement je me fiche de ce qu'il peut dire. Nous entendons la porte d'entrée s'ouvrir, je reconnais les voix qui parlent en entrant, il s'agit de ma mère et de mon frère, celle-ci lui dit qu'il l'a bien cherché et lui répond que c'est de sa faute à elle. Il semble y avoir un énorme malaise entre eux, je me dis que les éloigner un peu ne serait peut-être pas si mal en fin de compte. Il va dans sa chambre et je l'entends se prendre des affaires, ma mère lui dit qu'il ne ferait pas mal de prendre une douche avant de se taper une heure de voiture. Il va dans la salle de bain pendant que ma mère vient nous voir et demande si nous allons bien. Elle n'a pas l'air d'aller bien du tout, elle avait les yeux rouges et gonflés, comme si elle avait pleuré, et l'air d'avoir dix ans de plus qu'hier. Je me dis que pour elle non plus ça n'a pas du être facile de revoir notre géniteur. Olivier sort de sa douche, prend son sac d'affaires dans sa chambre et passe dans la mienne, il me serre simplement dans ses bras en me disant ''à plus petite sœur'' J'ai envie de pleurer à mon tour mais me retiens, fondre en larmes n'aidera personne, il serre ma copine aussi puis s'en va. Notre mère l'accompagne jusqu'en bas, je reste seule avec Kamille et là, mes yeux se lâchent.
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Mes chroniques de lycée- épisode 2- Ma première fois
RomanceÀ la vue du titre ça ne va pas parler de glace alors les pucelles frigides et les coincées du fion... nextez. pour les autres, ceci est la suite de la vie de Titi et Kamille.