/!\ oui il va sûrement y avoir des fautes ou des erreurs, j'ai modifié certains éléments historiques ou j'ai évité d'entrer dans les détails pour qu'il n'y en ai pas trop. /!\
-
Ils m'acclament.
Oui c'est moi qu'ils attendent.
Je vais sortir et me battre, c'est tout ce que j'ai à faire. Je dois me battre et gagner.
Autour de moi les autres sont silencieux, ils ont peur. Pas moi. Je sais que je vais revenir, je n'ai pas le choix.
Je croise le regard de Jin, même s'il est stoïque comme une statue je le remarque immédiatement. Il ne sourit pas, lui aussi est inquiet. Pas moi.
Enfin les portes s'ouvrent, la lumière de l'extérieur m'éblouie mais je n'ai pas le temps de m'y habituer. Je me rue dans dans l'arène, c'est le moment.
Un homme se dirige vers moi, rapidement j'aperçois le bouclier rond qu'il tient derrière lui mais c'est le poignard qu'il tend vers moi qui m'indique que c'est un ennemi. Je l'esquive malgré le soleil qui me brûle la rétine puis une fois derrière lui je le frappe à la tête avant qu'un casque à plume blanche l'achève d'un coup d'épée dans l'abdomen. Après un bref regard de satisfaction avec mon coéquipier je me retourne et poursuis mon avancée.
Je me baisse, accélère, évite les coups, en donne quelques uns et continue ma course. Enfin au loin Jin, il se débrouille bien malgré sa carrure lourde il déjoue les attaques les unes après les autres. Je me dirige vers lui, je suis rapide, mais tout à coup une brûlure glaciale me traverse le mollet. Ma tête frappe le sable sec, un homme déjà au sol, qui a mon sang sur son poignard, place son genou sur moi puis son arme sous ma gorge. Je suis assommé mais l'adrénaline me reprend, je roule sur le côté même si cela me coupe sous le menton puis me redresse. Et enfin.. de toute ma hauteur je le domine, l'homme qui s'était alors retrouvé à quatre pattes lève la tête pour me regarder, après avoir croisé son regard pour la dernière fois je détourne les yeux, lui attrape les cheveux et lui tranche la gorge à l'aveugle. Mais je sais que je l'ai achevé quand je vois l'ombre de son corps s'affaler de tout son poids.
La voie est libre mais j'ai perdu Jin de vue. L'amphithéâtre est grand, il y a des combattants partout, des combattants ? Des animaux, ici nous sommes des animaux, chacun defend le peu d'honneur qu'il possède. Puisque en dehors nous ne sommes pas plus que dans l'arène, des prisonniers de guerre, des esclaves.
Jin et moi étions dans la même armée, nous avons toujours été ensemble à chaque bataille, chaque guerre et aujourd'hui chaque combats. Puisqu'il y a de ça 14 mois nous sommes devenus des gladiateurs, les poupées de nos maîtres censées les honorer de nos victoires. Mais par dessus tout ces victoires nous laissent entrevoir la liberté, l'espoir de devenir un citoyen.
Et alors que je me suis arrêté pour le chercher du regard j'entends les métaux de nos armes s'entrechoquer derrière moi, lorsque je me retourne Jin me pousse à coup de bouclier pour m'écarter de son chemin, ainsi je me retrouve à mon tour spectateur de cet affrontement. Violent mais maîtrisé, Jin mène son adversaire comme dans une danse effrénée.
Puis c'est le dernier coup. Il le frappe à la tête et l'homme s'effondre dans une dernier craquement. Le buccin retentit, le combat est terminé. Les soldats restants s'alignent, parfois très amochés mais encore bien vivants.
Nous nous tournons vers la foule, un homme en tunique rouge avec une couronne dorée s'avance, ses bijoux tintent, je ne les entend pas mais le devine par leurs mouvements.
Après l'avoir salué nous écoutons ses quelques félicitations qu'il répète après chaque combat, puis il se tourne vers la montagne, cette fameuse montagne qu'ils semblent tous vénérer. Pendant ce temps moi, je cherche dans la foule la seule personne dont l'attention compte, le seul pour qui je me bat. Enfin j'aperçois sa chevelure noire couronnée de lierre, et ses yeux perçants qui même de loin semblent me faire signe. Oui il est là dans la première tribune et il a observé ma victoire.
Puis ses lèvres bougent et j'entends toutes les voix à l'unisson prononcer toujours la même chose; « éternelle et prospère soit Pompéi ».
Éternelle soit-elle si je puis être avec lui pour toujours.
