Kamille et moi sommes donc dans mon lit, blottie l'une contre l'autre, je m'attends à tout moment à ce que notre petit câlin parte en live et que l'on finisse une nouvelle fois à moitié nues mais rien ne semble se passer pour le moment. Je me souviens que ma copine m'a dit qu'elle me ferait découvrir autre chose mais s'en souvient-elle, elle ? Je la regarde, admire ses taches de rousseurs éparpillées sur son joli visage rond, observe ses yeux, un peu plus sombres que les miens mais de la même teinte, elle regarde par la fenêtre, ce qui rend son regard brillant, ses lèvres, si douces, qu'elle a un peu éclaircie avec un rouge à lèvres de couleur rose pâle, malgré ça, j'aime toujours autant y poser les miennes, je me perds dans la contemplation de sa peau, ses joues, son cou, ses épaules... Elle finit par se sentir dévisagée et me regarde à son tour.
« Qu'est-ce qu'il y a bébé ?
– Je regardais à quel point tu es jolie.
– N'importe quoi, dit-elle en rougissant légèrement, je m'aperçois que c'est la première fois que je la vois rougir. Je suis pas si jolie que ça Titi, moins que toi en tous cas.
– Alors là, c'est toi qui délire... D'où je suis jolie ? J'ai la gueule de la petite fille à Pythagore, j'ai les cheveux aussi fins que du fil à coudre et des yeux trop petits aussi.
– Bon, j'ai une idée, on dira qu'on a chacune nos défauts que l'autre trouve jolis.
– On va dire ça comme ça.
– T'as pas l'air convaincue.
– Non, dis-je. Mais j'ai pas envie qu'on se prenne la tête pour si peu.
– Ah, moi non plus ! J'ai envie de rentrer en souriant, pas en tirant la tronche. »
Je n'ose pas lui dire dans quel état je suis à chaque fois que je la vois disparaître du pallier alors je me contente de hocher la tête et elle m'embrasse. Je sens ses mains s'infiltrer sous mon T-shirt et voilà enfin le moment que j'attendais et redoutais en même temps. Nous sommes rapidement nues, se câlinant, se frottant un peu partout à la fois dans cette fougue qui nous est propre. Plus de timidité de ma part cette fois, j'assume pleinement mon envie de coucher avec elle, de la gâter comme elle le fait aussi pour moi. Ce sentiment confirme la maturité nouvelle, je m'épanouis dans ma relation en pensant qu'il y a encore quelques jours, j'aurais été morte de honte de me trouver nue devant elle, aujourd'hui je suis à l'aise et la laisse me toucher partout où elle en a envie et ne me gêne pas pour le faire en retour. Elle me demande d'attendre une minute, je suis un peu déçue qu'elle rompe notre contact mais la laisse faire, aussi curieuse de voir quelle suite m'attend. Elle m'embrasse avant de se retourner vers mes pieds, chatouilleuse surtout de là, je prie intérieurement pour qu'elle les laisse tranquille, mais elle ne semble pas s'intéresser à eux, et pose son bassin sur mon visage. Je suis d'abord étonnée, puis un peu gênée de la vue qui s'offre à moi, avant de comprendre ce qu'elle veut faire quand je sens sa bouche se poser sur mon intimité. Nous nous câlinons ainsi un moment, je sens que ma partenaire prend du plaisir sous mes caresses, elle murmure quelque chose que je ne comprends pas et lui demande de répéter.
« Lape moi comme un petit chaton, me répète-t-elle alors. »
Je suis choquée et gênée de cette réplique, mais aussi bizarrement et terriblement excitée. Malgré moi je m'exécute donc, laissant les sentiments négatifs de côté, me disant que l'on parlera de ce genre de réplique après, pour le moment, il y a plus important à faire. Je l'entends et la sens prendre du plaisir sous mes caresses buccales, jusqu'à ce qu'un énorme frisson parcourt son corps durant de longues secondes et que la secousse la fait trembler de partout. Elle revient s'allonger à côté de moi et m'embrasse à pleine bouche.
« C'était génial bébé !
– Ouais, grave. Mais dis moi, il vient d'où le délire avec le chaton ?
– J'en ai pas la moindre idée, ça m'est venu comme ça. T'as pas aimé ?
– Je dirais pas ça... J'ai été surprise, c'est certain, être comparée à un chat c'est pas terrible, mais bon, si c'est ton délire.
– Pas spécialement mais sur le coup je me suis sentie hyper excitée. »
Je ne lui dis pas que pour moi aussi cette réplique avait fait son petit effet, je n'ai pas envie que ce genre de réflexion devienne une habitude entre nous. Nous nous faisons encore quelques bisous puis elle décide d'aller prendre une douche avant que ma mère ne fasse son retour. Nous sommes sagement allongées, habillées, lorsqu'elle rentre du travail. Elle vient nous voir, comme toujours et j'ai à nouveau ce sentiment de routine lassante. Après cette après-midi qui fut super et qui sortait de l'ordinaire, ces actions qui sont habituelles m'ennuient. J'aimerai qu'il se produise quelque chose qui puisse rompre cette routine. Ma mère profite de ce moment pour me donner mon argent de poche du mois, et y a ajouté les vingt euros dépannés à Olivier, comme elle me l'avait promis. Je range le billet orange et le bleu dans la petite boîte où je met habituellement mon argent, me fichant bien que Kamille m'observe, après tout, ce n'est pas un secret. Elle me taquine en me disant que maintenant elle sait où se servir, je la traite de vilaine voleuse et nous rions. Ma mère, qui n'a pas loupé une miette de la scène, nous sourit puis va s'occuper de ses affaires, nous laissant seules. Une nouvelle fois, ce sentiment de routine me revient.
« Cœur, dis-je soudainement, j'ai une sale impression.
– Laquelle bébé ?
– J'ai l'impression que tous les jours se ressemblent. Je trouve ça... »
Je ne trouve pas le mot juste, ennuyeux serait celui qui se rapproche le plus de mon état d'esprit mais j'ai peur qu'elle le prenne mal.
« Chiant, finit-elle par dire à force de me voir hésiter.
– Ouais. Cette après-midi c'était génial hein, mais en dehors de ça, tous les jours se ressemblent, on va en cours, on passe un moment ensemble le soir, tu rentres, je mange, on dort et on recommence.
– Ah là là, dix sept ans et être blasée de la vie... »
Je sais qu'elle dit ça pour me taquiner mais elle ne me met pas moins en colère.
« Je suis pas blasée ! Je dis juste que c'est répétitif.
– Et tu veux quoi ? Que l'on s'enfuie nous aussi et que tu finisse à ton tour chez ton père ?
– Carrément pas, mais j'aimerai sortir un peu de cette routine. Si on allait manger en ville demain ? Ou se faire une soirée quelque part vendredi, rien que toutes les deux ?
– L'idée me tente bien. On en reparlera. »
e jette un œil à mon radio-réveil et vois qu'il va bientôt être l'heure pour elle de rentrer. Je suis déjà triste mais essaye, en vain, de ne rien laisser paraître.
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Mes chroniques de lycée- épisode 2- Ma première fois
RomanceÀ la vue du titre ça ne va pas parler de glace alors les pucelles frigides et les coincées du fion... nextez. pour les autres, ceci est la suite de la vie de Titi et Kamille.