Mes chroniques de lycée- épisode 2- Ma première fois

25

Elle repart donc chez elle, me laissant seule avec ma mère, je me dis que nos soirée étaient plus animées quand Olivier était avec nous, soudainement mon frère me manque. Inutile d'essayer de l'appeler, je sais pertinemment bien qu'il est au téléphone avec sa copine. Je ne lui envoie pas moins un message pour savoir s'il va bien, il me répond tout de suite. Je lui demande comment il fait pour être au téléphone et me répondre si vite en même temps.

« Kit main libre, tu connais sœurette ?

– Ah ouais, j'y avais pas pensé. Dis Olive, je peux te demander un truc ?

– Tu t'es encore disputée avec ta chérie ? »

Je suis vexée qu'il puisse penser à ça directement, ai-je l'air d'une fille aussi chiante que ça ?

« Non ! Tout va super bien entre nous t'inquiète pas frangin.

– Alors c'est quoi ta question ? Si ça concerne le cul, je peux pas t'aider.

– Mais non ! (il m'énerve) Je me demande juste de quoi vous pouvez bien parler So et toi toute la journée au tel. Je sais aussi qu'elle t'envoie des message en cours. »

Sa réponse tarde à venir cette fois, je me demande s'il hésite à me le dire ou s'il m'écrit un pavé. J'ai le temps d'aller manger alors que je n'ai toujours pas de nouvelles d'Olivier. Je vois qu'il m'a répondu quand je regagne ma chambre et à voir le temps de chargement du message, je me doute qu'il n'est pas court.

« On se parle de tout, de rien, de notre avenir. Même si je suis un peu loin pour le moment, on ne lâche pas l'affaire de finir par vivre ensemble. Je vais t'avouer un secret mais va pas le répéter à la vieille, je ne cherche pas à retourner au lycée, même par ici, je cherche un travail, avoir mon propre logement et que Sophie vienne m'y rejoindre au plus vite. Elle pourra continuer ses études et moi je bosserai pour qu'on puisse vivre un peu confortablement. On abandonne pas notre rêve, bien au contraire, on fait tout pour s'en approcher. Elle n'était pas trop d'accord que je bosse au début mais elle a finit par se dire que c'était la meilleure des solutions car elle l'accepte maintenant. On se parle aussi de ce qu'on fera ce week-end quand elle viendra me voir, j'en ai pas encore parlé au vieux car je sais qu'il ne sera pas d'accord, mais mis sur le fait, il ne pourra pas la laisser dormir dehors. Ça c'est pour les conversations les plus constructives que l'on puisse avoir mais en fait, la plus part du temps elle me dit qu'elle m'aime et que je lui manque et je lui en dit autant car c'est vrai. »

Je ne m'attendais pas à recevoir un message aussi sincère de la part d'Olivier, je suis touchée de sa franchise et de la confiance qu'il me porte en me disant tout cela. Je suis surprise aussi de voir que lui aussi veut vraiment faire sa vie avec mon amie, même si ça veut dire la voir partir loin, je suis contente pour elle, finalement les années où elle a couru après mon frère sont loin maintenant et ils avancent sur leur propre route. Je ne saurais dire si le chemin qu'ils ont choisi est le bon mais je constate qu'il est différent du notre. Kamille et moi privilégions nos études alors qu'eux mettent en avant le fait de vivre ensemble. Je ne me vois toujours pas avoir mon appartement à moi, vivre avec ma petite amie, partager chacune de nos secondes de vie ensemble, elle a beau me manquer quand elle part, j'ai beau vouloir désespérément qu'elle reste tous les soirs, parfois, comme c'est le cas ce soir, ça fait du bien de se séparer un peu. Je pense que je n'aurais pas eu de conversation si franche avec mon frère s'il savait que Kamille est là. Pourtant je les jalouse un peu, moi aussi j'aimerais bien avoir quelques projets d'avenir avec ma petite amie, cela pourrait peut-être rompre ce quotidien dans lequel j'ai l'impression d'être enfermée. J'ai brusquement envie de savoir ce qu'elle en pense et brûle d'envie de lui demander, mais pas par message, je suis encore en pleine conversation avec mon frère, je n'ai pas envie de taper sur mon écran comme une tarée. Je me demande si on pourrait en parler directement au téléphone, mais me souviens que ses parents ne sont pas au courant de sa sexualité, je l'imagine mal alors me dire qu'elle aussi a envie de vivre avec moi, ou pas, de vive voix. Il va falloir attendre demain et la route du lycée pour avoir son avis sur la question. Olivier me demande comment ça se passe à la maison, je lui réponds sincèrement qu'il me manque et que nos soirées sont triste depuis qu'il est parti. Je lui parle aussi du début d'alcoolisme de notre mère que j'ai finalement réussi à lui faire éviter, de ma relation qui évolue et de l'autre couple de ma classe qui progresse aussi à son rythme. Il est content d'avoir des nouvelles de nos amis, Sophie ne doit pas lui en donner de son côté, je me demande à quel point leur situation contrarie tout ce qu'elle avait prévu, elle qui avait déjà décidé où ils allaient vivre, ce qu'ils allaient faire de leur vie. Était-elle si contrariée qu'elle ne parlait que de l'avenir qu'elle a avec mon frère ? À voir la réaction de ce dernier, je pense que oui, je le plains alors un peu, ça ne doit pas être facile de discuter avec quelqu'un qui ne parle que du futur, je sais que moi ça m'aurait prit la tête depuis longtemps. Je me dis aussi que j'ai de la chance, avec Kamille nous profitons de l'instant quel qu'il soit et n'aimons pas trop tracer notre avenir, de toute façon, rien ne se passe jamais comme on le prévoit, mon frère en est un exemple vivant. Je finis par lui dire de passer une bonne soirée et discute un peu avec ma petite amie, tout en m'excusant de l'avoir laissée un peu de côté au profit de mon frère. Je lui fait un résumé de notre conversation sans pour autant trahir ses projets, je lui demande cependant si elle croit Sophie capable de tout quitter pour aller le rejoindre, elle me répond que notre amie n'attend que ça. Bien qu'elle ne soit pas bavarde, Sophie n'a jamais été douée pour cacher ce qu'elle ressent, de plus, ma copine l'a aussi grillée à envoyer des messages pendant les cours, je ne le savais même pas. J'aurai pu lui reprocher de ne pas me l'avoir dit mais une question plus importante me vient à l'esprit, je ne peux m'empêcher de lui poser.