BODYGUARD [T1]

- XIV -

BODYGUARD - TOME 1
Quatorzième partie : « Téléphone »

Nous nous retrouvons dehors.

— Et mon téléphone ?

— Il faut que je nous en débarrasse.

— Quoi ? Mais non !

— Si.On pourrait te traquer à partir de l'appareil.

— Mais il faut au moins que je dise à Hannah que je vais bien !

Warren réussit à désassembler le téléphone avant même que je n'aie fini de protester.Et je le vois , impuissante , sortir la carte SIM et la casser en deux.Je tente en vain de récupérer mon téléphone , mais il m'empêche aisément de l'atteindre.Il sort ensuite un briquet de sa poche , et fait rapidement fondre la carte SIM sous les flammes.Il jette les morceaux mutilés dans la poubelle , puis casse en deux le téléphone comme si c'était un simple bout de carton.Je n'arrive pas à y croire.

Sans un mot , je lui tourne le dos.

— C'est pour le mieux.Je ne fais pas ça pour te blesser.

Je l'ignore en m'en vais sans un regard en arrière.Comment il peut me faire ça ? Il ne sait absolument pas toutes les choses importantes que j'ai sur mon téléphone , ou que je pourrais avoir ! Comment est-ce qu'on aurait fait si je n'avais pas eu de sauvegarde en ligne ? Je suis peut-être folle , mais me couper totalement du monde extérieur me met très mal à l'aise !

Soudain , mon estomac gronde de faim.Un coup d'œil à l'horloge m'indique qu'il est midi passé.J'ouvre un tiroir et regarde des boîtes de céréales avec dédain.

— Je peux nous préparer à manger , si tu veux.

Je sursaute , le cœur battant à mille à l'heure.

— Ne te faufile pas comme ça près de moi quand je suis en colère contre toi , c'est pas sympa !

— En colère contre moi ?

— Oui ! Alors ouste.

— J'en déduis que ... ça ne te tente pas que je te prépare un bon repas ?

Mon estomac gronde de plus belle.Je meurs de faim !

— Je n'ai pas dit ça , je t'ai juste dit « ouste ».

Il pouffe de rire.

— Et un sauté de poulet au miel , est-ce que ça conviendrait à Madame ?

— C'est la première fois que j'entend parler de ce plat.

— C'est une de mes spécialités.

— C'est vrai ?

Mes yeux , malgré moi , se retournent vers lui , et je vois qu'il arbore un grand sourire taquin.Qu'il est mignon...mon coeur manque de se figer à cette vue.Il est vraiment incroyablement bel homme , surtout quand il sourit.

— Toujours en colère ?

— C'était pas cool , ce que tu as fait.Tu en es bien conscient n'est-ce pas ?

Avec un soupir , il se frotte la nuque.

— Peut-être ai-je réagis de manière un peu exagérée... j'essaye juste de te protéger.

— Je comprends bien , mais il y a de meilleures façons de le faire.Tu n'étais pas obligé de l'exploser et de le brûler devant moi.

— C'était un peu dur , je sais.Donne moi une chance de me rattraper , d'accord ? Je vais te préparer mon saute de poulet au miel , puis tu me diras si tu es toujours en colère contre moi.

— Ce n'est pas aussi simple Warren.

— Je ne peux me permettre qu'il t'arrive quoi que ce soit de mal.Et réaliser que j'ai manqué un détail aussi crucial m'a  vraiment pris par surprise.Je te promets que je n'essayais pas de te faire de mal , Jade ...Je comprends pourquoi tu es en colère , j'aimerais simplement trouver une façon de me rattraper.

— J'accepte tes excuses.Désolée de ne pas avoir réaliser plutôt qu'on pouvait se servir de mon téléphone pour me traquer...

— J'aurais dû t'en parler avant notre départ.Désolé de t'avoir bousculée.

— Je ne sais pas comment tu as fait pour découvrir ma plus grande faiblesse si vite.

— Ta plus grande faiblesse ... ?

— C'est avec toi que j'adoucis mon coeur le plus aisément.

Le soulagement qui se peint sur son visage est évident.Il sourit , puis tourne sur les talons pour sortir des ingrédients du réfrigérateur.

— Oh ... et Warren ?

— Ouais ?

Je m'approche et l'embrasse doucement.

— Merci de veiller sur moi comme tu le fais.

Les joues rouges , il me contemple d'un air pensif , comme s'il était à court de mots.

— Je vous laisse travailler , chef.Appelle moi quand ça sera prêt.

Je le dépasse en le frôlant sensuellement , puis me dirige vers le salon.Ce Warren ébahi est un Warren que j'aimerais voir plus souvent.