-6 Vrais Sentiments

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00h00

C'était trop. Shoto n'était toujours pas revenu. Bakugo l'attendait, mort d'inquiétude. Il savait que c'était de sa faute, et c'était la première fois que lui, Katsuki Bakugo, se sentait coupable. Quelle horrible sensation.
Il regarda par la fenêtre. La pluie n'arrangeait rien. Et si il était arrivé quelque chose à Shoto ? Il pris une veste, chercha un parapluie, en vain, et, frustré d'avoir perdu du temps, sorti en trombe de l'internat. Le froid l'envahit d'un coup, mais il continua de courir. Il regardait autour de lui, mais aucune trace de Shoto. La pluie l'avait déjà trempé, si bien que ses cheveux commençaient à lisser. Il courut jusqu'à la ville, où il s'arrêta, essouflé. Il toussa un peu, et repartit en trottant, demandant à tous les rares passants qu'il croisait si ils avaient aperçu un garçon de son âge aux cheveux bicolores. Personne ne l'avait vu.
Il sentait ses larmes monter. Il avait peur d'avoir fait faire à Shoto quelque chose. Quelque chose d'horrible.

- "SHOTO !"

Il hurlait, tout en parcourant la ville, ignorant les plaintes des habitants.
Il s'arrêta, se massa les tempes, et réfléchit.

- "(Bon, je n'ai pas son numéro, il ne peux pas être au parc, c'est fermé. Il ne se balade pas en ville, personne ne l'a vu et il ne passe pas inaperçu. Au restaurant ? C'est fermé à cette...)"

Non. Bakugo se rappela. Quand le restaurant fut réparé, Haruse avait donné un double des clés à Shoto.
Shoto était sûrement là-bas. Bakugo n'y avait pas pensé avant, car Shoto n'était pas revenu au restaurant de la journée, et surtout, ils s'étaient donc tous les deux faits virer aujourd'hui... Mais, il n'était sûrement pas encore au courant. Il prit une grande inspiration, et repris sa course, vers le restaurant.

- "(Shoto. Pardon.)"

Le vent faisait voler ses vêtements trempés. Il se rappela tous les bons moments qu' il avait passé avec Shoto.
Il se rappela leurs combats il se rappela aussi le test du courage qu'ils avaient passé ensemble, que Bakugo avait peur, donc il avait pour une fois laissé Shoto passer devant ce soir là.
Il ne voulait pas que tout ça disparaisse, et c'était une des raisons pour laquelle il avait eu peur de ses sentiments, et de ceux de Shoto. Il se disait que si l'amour s'en mêlait, tout serais détruit. Qu'il ne pouvait pas aimer Shoto. Il se cherchait des excuses pour se rassurer.

- "(Au final, c'est moi qui ait tout détruit.)"

Finalement arrivé au restaurant, il hurla le nom de Shoto au rez-de-chaussée. Aucune réponse. Il ne pris pas la peine d'allumer les lumières, et gravit les marches de l'escalier, quatres à quatres. Arrivé à l'étage, toujours rien.

- "(Il est au troisième !)"

Il courut, essouflé, et poussa la porte.
Shoto était là. Assis sur le banc, à regarder la pluie tomber sur le toît en verre.

- "Shoto !"

Soulagé, Bakugo, s'assit par terre. Il avait imaginé le pire.

Le bicolore se retourna, et regarda Bakugo, les yeux rouges à force d'avoir pleuré. Les étoiles éclairaient son visage triste. Bakugo s'assit à ses côtés.

- "Shoto... J'ai eu peur tu sais..."

- "Bakugo. Tu m'as dit que tu te fichais de mes sentiments. Que je te dégoûtait. Pourquoi je devrais écouter ce que tu as à me dire ?"

- "Parce que... J'ai eu tord. J'ai eu tord, et je regrette tout ce que je t'ai dit."

Shoto était surpris, mais comme d'habitude, il arborait un visage neutre.

- "Ça m'a fait vraiment, vraiment mal tu sais... Surtout quand c'est la personne que tu aimes qui te dit tout ça... "

Bakugo le regarda, étonné.

Couverts En Argent -Todobaku // BakutodoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant