One shot

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Parce qu'il aimait son nom

Parce qu'il aimait son nom lorsque c'était lui qui le prononçait. Parce que tout avait un sens différent lorsque cela passait la barrière de ses lèvres. Les phrases, les mots les sons, accordés au son de sa voie, il était presque prêt à les croire, ses paroles que tant de personnes avant lui avait prononcé sans qu'il n'y accorde la moindre attention. Elles avaient une saveur nouvelle, une sonorité propre qui poussa Akaashi à les écouter. Il ne les aimait pas pourtant, ses mots qui se reliaient pour lui dire que tout allait bien.
Tout le monde n'avait que ses mots à la bouche, depuis toujours, dès qu'on le regardait. Ne t'inquiète pas Akaashi, papa va rentrer tard ce soir, il est allé boire avec ses amis. Ce n'était qu'un coup, Akaashi ce sera le dernier, il était de mauvaise humeur, ce n'est rien, rendors toi. C'est fini Akaashi, tu es en sécurité maintenant, papa n'est plus là les adultes s'occupe de tout désormais. Akaashi détestait ses mots, tissus de mensonges, qu'il avait depuis bien longtemps arrêté de croire. Il détestait l'illusion qu'ils donnaient et l'espoir qu'ils essayaient d'insuffler au fond de sa poitrine. Il détestait les adultes qu'ils les prononçaient en niant les peines et les malheurs qu'il le poursuivrait encore et encore. Et il détestait son prénom lorsqu'il empestait l'alcool dans la bouche de son père, lorsqu'il n'était qu'un murmure étouffé dans la voix éteinte de sa mère et lorsque les autres l'appelaient avec leur pitié qui lui donnait envie de vomir. Akaashi avait souvent voulu ne pas en avoir, n'être qu'une entité inaudible ne pouvant être nommé. Se fondre dans les murs de sa maison, disparaître devant tout leur regard qui se languissait de son malheur essayant de lui apporter un réconfort qu'il ne désirait point. Il aurait voulu n'être qu'une ombre, un murmure, une simple plume d'oiseau se perdant dans l'immensité du ciel. Ne plus être Akaashi keiji. Ne plus être tout simplement. Il était persuadé que cela aurait réglé un grand nombre de ses problèmes. Son père n'aurait aucune raison de crier sans cet enfant non désiré qui lui pourrissait sa vie. Sa mère pourrait enfin s'enfuir de cette cage doré sans sa présence qui agissait comme des chaînes la reliant à son bourreau des nuits. Les gens cesserai leurs murmures, lèveraient leurs regards, la policière ne perdrait pas son temps à s'occuper de lui, la prison aurait une place de libre en plus, le cimetières aussi. Sans lui tout irait bien, il en était convaincu.
Cela allait faire neuf ans qu'elle avait disparu. Un enfant de sept ans ne devrait pas assister à l'enterrement de sa mère, avait déclaré la juge au tribunal. Akaashi s'était dit que peu importe son âge, un enfant ne devrait jamais avoir à subir cette épreuve. Personne ne méritait de connaître cette douleur. Il y était allé pourtant, il n'avait pas pleuré, les larmes avait depuis bien longtemps déserté ses yeux, il s'était contenté de fixer le cercueil, l'esprit vide, il ne comprenais pas pourquoi les gens autour de lui semblait peiné à ce point. Cette vision n'était pas si terrible que cela par rapport à celles qui avaient parsemées sa vie. Pourquoi étaient-ils tristes maintenant que sa mère était enfin libre dans cette boîte de bois, eux qui n'avaient jamais levé le petit doigts lorsqu'elle les appelait à l'aide. On pleure pour les personnes que l'on aime et lorsque l'on aime quelqu'un on ne le laisse pas seul dans l'enfer qu'ils avaient connus, sa mère et lui. Personne ici ne méritait d'être là. Akaashi ne leur en voulais pas, il baignait juste dans une incompréhension qui resserrait son cœur bien trop froid pour un garçon de sept ans. Il avait cherché son père longtemps, parcourant de ses yeux secs les visages inconnus qui l'entouraient. Il ne l'avait jamais trouvé, il n'avait pas sa place ici de toute manière. Son père n'était pas là, il était enfermé dans une cellule bien loin de l'endroit où reposait sa femme. Bien loin de son fils, qui n'était jamais retourner le voir. Akaashi recevait des lettres de temps à autre, il ne les avait jamais ouvertes. Ce n'était pas par haine, il aimait son père malgré tout ce qu'il lui avait fait subir, il avait juste peur du monstre qui sommeillait en lui. Parfois il lui arrivait de regarder ce tas de lettres empilées dans un coin de sa chambre orné de ses douze lettres qui formaient son prénom. Son prénom qu'il détestait plus que tout, qui portait avec lui une histoire qu'il n'avait plus la force d'assumer . Son prénom qui n'était que murmure dans la bouche des personnes qui croisaient son chemin, accompagnées de mots qu'il ne voulait entendre, comme une malédictions que chacun avait peur de prononcer à voix haute. Son prénom qui était synonyme de souvenirs néfastes, qui rappelait à tous la tragédie que chacun souhaitait oublié. Un prénom que lui avait offert son père. Un prénom que sa mère ne prononcerait plus jamais.
Pourtant lorsque ces mêmes mots sortirent de la bouche de cet adolescent aux cheveux gris et décolorés, il se surpris à en aimer la sonorité. Ils semblaient libre, dénués de regrets, vivants. Ils étaient bien loin du murmure emplis de pitié avec lesquels il avait pris l'habitude d'être associé . Akaashi eut l'impression de l'entendre pour la première fois, et il le trouva beau à l'abri de cette voix sortie de nulle part. Alors ce fut à cette voix parmi toute les autres qu'il avait un jour rencontré, cette voix qui prononçai son nom d'une façon si sincère, qu'il décida d'accorder sa confiance.
Alors il le crut, lorsque ce dernier lui promis qu'il serait toujours là et que jamais il ne lui ferait du mal. Il le crut encore, lorsqu'il lui  murmura deux mots qui signifiait tout, un simple je t'aime qui voulait dire bien plus. Et il le crut enfin lorsqu'il lui déclara que tout allait bien et que plus jamais il ne lui laisserait prétendre le contraire.
Oui Akaashi le crut et il continuerai à le croire. Parce que tout allait bien. Il avait Bokuto maintenant.

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Parce qu'il aimait son nom [Bokuaka]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant