Nous avons demandé à toutes les personnes dans l'immeuble de sortir. Elles sont maintenant alignées dans la rue, une centaine en tout. Cerbère les renifle une à une. Outre le fait qu'il n'arrête pas de me demander s'il peut croquer les ailes de ces gens, il est plutôt sage pour le moment. Le problème lorsque votre dépisteur est un chien monstrueux et géant, vous ne savez pas si les gens tremble de peur à cause de la bête ou parce qu'ils sont coupables.
Arrivé vers la fin de la ligne, il aboie. Il a trouvé. Mes ailes se tendent et ma mâchoire se crispe. Je ne peux empêcher mes yeux de se voiler de rouges. Mes iris en feu, j'approche de celui que mon Démon a désigné, le reste du Conseil est sur mes talons afin de m'empêcher de faire un geste que je pourrai regretter plus tard. Mon pouvoir de destruction me démange.
Arrivé face à l'auteur du mot, je me contrôle à peine.
- Est-ce toi, « Celui qui sait » ? je demande froidement.
Je vais bientôt sortir de mes gonds, je le sens. Je suis encore trop agressif, trop diabolique pour des situations nécessitant autant de self-contrôle.
- Je n-ne voi-ois pas d-de qu-quoi vou-vous parlez... bégaie-t-il.
Pourquoi les gens ne comprennent pas quand il est mauvais de mentir ? J'ai été le Diable, on ne me l'a fait pas à moi. Mes yeux gagnent encore en ardeur, je le terrifie. Il sait qui j'étais, il sait ce que je suis capable de redevenir. Alors que je suis entrain de perdre le peu de résistance qu'il me reste, une petite main vient se glisser dans la mienne. Je redirige toute mon attention vers mon fils qui sert aussi fort qu'il le peut ma main. Mes yeux retrouve leur bleu paisible et ma respiration reprend un rythme normal. Je me baisse à sa hauteur pour maintenir toute la concentration sur ce petit être que je chérie plus que tout au monde.
- Il faut que tu te calmes, papa. Sinon, c'est le méchant qui sait qui va gagner.
Il a raison. En agissant ainsi, en perdant le contrôle, je donne raison au crétin qui a osé me menacer. Nous menacer. Et aujourd'hui j'ai une famille, bientôt deux enfants, je ne peux plus me permettre d'exploser comme bon me semble. Je me dois d'être responsable.
- Tu sais quoi ? Tu as parfaitement raison. Je dois garder mon calme. Et toi tu peux m'aider pour ça.
Je le soulève de terre et l'assoit sur mes épaules. Il pose ses mains dans mes cheveux se servant de ma tête comme d'une petite table et prend une voix autoritaire (ou plutôt essaie ce qui donne un rendu tout bonnement trop mignon). Il sera ma voix, il donnera les ordres pour moi. Je n'ai pas le contrôle pour mener l'interrogatoire, mais ce mini-moi, si.
- Papa t'as posé une question ! C'est un Conseiller et tu dois lui obéir ! Nous savons quand tu mens alors essaie pas !
Trop chou. Ma femme est toujours sur le dos de Cerbère et tant mieux, elle est en sécurité là haut.
- Ce n'e-est pas m-moi. Je ne sui-suis qu'un-n inter-termédi-diaire...
Il a tellement peur que ses propos sont quasiment inintelligibles. Je veux bien, je suis terrifiant, mais avec un gamin, mon fils, de cinq ans sur les épaules je ne suis plus très menaçant.
- Alors c'est qui qui sait ? exige mon fils.
Je lui transmets les question par télépathie et, après les avoir reformuler à sa guise, il les pose pour moi. (Eh ouais j'en profite pour entrainer mon fils à se servir de ses facultés hors normes ! Je suis un grand pédagogue.)
- Un-n An-ange. Il ne m'a-m'a pas di-dit son-n n-nom et je-e n'ai p-pas vu-vu son visa-sage.
- Tu ne nous aides pas beaucoup ! Comme tu as fais le petit mot pour lui, tu seras jugé par le Conseil. Tu nous donneras tes raison et tout le bla-bla plus tard, on doit encore retrouvé le méchant, nous. Sais-tu quelque chose d'autre qui peut nous aider ?
« Tout le bla-bla »... Je me retiens de rire. On voit clairement qu'il a hérité de son père son intérêt pour la paperasse. Nous somme des hommes d'actions, nous.
- Il-l vou-vous dét-tes-ste Cons-seill-eiller Lu-Lucifer. Il veu-veut votr-votre fe-femme. Et il-l est cer-certain que vous êtes mau-mauvais, dit-il laborieusement.
Je suis mauvais ? Possible. Enfin j'ai quand même sauvé les humains. Au fond je suis quelqu'un de bien, sinon je ne serai pas un Ange, mais mes longues années de services aux Enfers ont laissé leurs marques, c'est évident.
Cerbère me demande une fois de plus s'il peut dévorer cet Ange. J'ai une incommensurable envie de dire oui mais je refuse une fois de plus en ajoutant que s'il le faisait, nous n'aurions plus aucune chance de le faire vivre aux Cieux (oui, oui, lui et moi n'avons pas abandonné l'idée de le faire vivre dans une grange). Il pense à Alexia et accepte de laisser toutes ses plumes à cet « intermédiaire ». Si seulement il était humain je pourrai faire en sorte qu'il soit torturé pour l'éternité ! (Oui, j'en veux à cet Ange qui a porté le message.)
Dylan tapote sur ma tête, sa présence aussi près de moi m'empêche de commettre toutes les atrocités qui tourbillonnent dans mon esprit. Je me plonge dans une réflexion profonde. Mon seul lien avec l'extérieur devient le jeu de tam-tam qu'effectue mon fils sur mon crâne.
Une personne, un Ange mâle, est persuadé que je ne tiendrai plus très longtemps ma condition d'Ange. Il pense également que mon fils me suivra dans ma chute (ce qu'au passage je ne permettrai jamais). Il veut ma femme pour lui (et ma fille qu'elle porte par la même occasion). Ce qui me laisse penser qu'il veut occuper ma place dans la société des Anges. Je ne suis pas certain qu'il veuille ma place de Conseiller mais il compte bien devenir le mari et le père que je suis. Il exclue Dylan car il croit que mon jeune fils a déjà passé trop de temps avec moi.
Ces informations ne me mènent malheureusement à rien. Quelque chose m'échappe... Celui qui sait, mais celui qui sait quoi ?
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Une âme pure pour Lucifer
Paranormal/!\ Ceci est le tome 2 lire au préalable le tome 1 : Une âme pure pour le Diable https://www.wattpad.com/story/232440110-une-âme-pure-pour-le-diable /!\ Lucifer et Alexia règne sur les enfers en alliance avec le paradis depuis maintenant 5 ans. La s...