L'étincelle amoureuse

Chapitre 1

Comment sait-on que l'on plait à l'autre ?

Quels sont les gestes et les attitudes qui le trahissent ou le dévoilent ?

A quoi peut-on être vigilant pour détecter des signes, ces clins d'œil avants coureurs qui nous permettent d'affirmer « ce que je ressens est partagé » ? Ce soulagement, ce soupir de contentement...

Toutes les étapes de la construction d'une relation amoureuses sont particulières. Mais la phase en amont reste unique par son intensité et cette sensation d'être sur fil tel un équilibriste. Elle maintient tout son être dans une espèce de tension, d'attention et de perception de tous les instants passés avec l'être convoité.

Ce désir non dévoilé, caché, nous rend réceptif à l'esquisse d'un geste, un corps qui se penche vers soi, un regard appuyé, au point d'en perdre la raison. Nous interprétons et décortiquons chaque minute, chaque instant pour nous rassurer, nous donner le mince espoir d'un dénouement heureux.

Cet état affamé nous fait traverser de grands moments de doute, d'égarement émotionnel, où l'on peut renoncer pour se préserver, retrouver une sérénité de cœur.

Mais que serait la vie sans cette intensité ? Quel serait l'avenir d'une histoire sans ces tourbillons et ces prémisses ?

Est-ce que le 1er baiser aurait la même saveur, sans cette douce torture de l'attente, sans le supplice de ces questionnements amoureux ?

Cet instant où 2 cœurs à l'unisson s'avouent leur réciprocité, n'est-il pas plus délicieux, après cette période de trouble ? Cet instant où l'on est reconnu dans ses sentiments, accueilli et où la 1ère connexion charnelle se créée.

Mais le chemin pour parvenir à cette étincelle est loin d'être rectiligne, et prend l'allure de montagnes russes. Chacun dans sa tour d'ivoire, faite de peurs, de griffures du passé, avance à petits pas vers l'autre, pour mieux reculer par crainte de s'être trop dévoilé, dans sa fragilité.

Ce jeu de dupes donne l'occasion de s'approcher, de se humer, de s'apprivoiser, tels 2 animaux en rémission.

On croit éviter le danger, sait-on jamais, peut-être sait-on tromper sur les intentions de l'autre.

Mais baisser son masque et son armure n'en vaut-il pas la peine ? Celui de vivre pleinement ?