⋋ Doudou d'amour ⋌

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Kuroo respira un grand coup et alluma l'écran de son téléphone pour regarder l'heure

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Kuroo respira un grand coup et alluma l'écran de son téléphone pour regarder l'heure. Il faisait nuit noire et cette soudaine lumière aveuglante lui fit mal aux yeux. Quelle idée de mettre une luminosité aussi forte.

23h48.

Lui-même ne savait pas pourquoi il était sorti aussi tard alors qu'il aurait tout simplement pu le faire plus tôt. Du moins, s'il admettait être angoissé, il l'aurait son explication.

Le vent froid lui donna des frissons en s'insinuant dans les mailles de ses vêtements. Il resserra son écharpe autour de son cou. Il allait finir par attraper mal avec ses idées plus que discutables. Et au vu de toutes les situations, pour le moins particulières, dans lesquelles il se mettait avec son bro de toujours -comprendre ici Bokuto Kotaro-, il s'étonnait d'être toujours en vie.

Avoir escaladé les murs du lycée de Nohebi pour s'installer sur le toit et avoir la satisfaction d'envoyer sur Daishou, un mec insupportable à la coupe douteuse, un seau entier d'eau croupie sur sa chère chevelure. Si cela avait été le jour où il avait certainement couru le plus vite de sa vie en compagnie de son bro, c'était également l'un de ceux où il avait le plus ri. Et cela continuait encore quand il ressortait le magnifique cliché de la tête de Daishou dégueulasse, levée vers le ciel, les traits durcis par la colère et l'incompréhension.

Il mit la main dans sa poche, écartant d'un doigt les clés de la voiture qu'il avait reçue pour ses dix-huit ans il y avait quelques jours de cela. Son majeur tapota la lettre de ses doigts alors que son ventre se tordait d'appréhension. Il devrait bien se décider. Il n'allait quand même pas rester indéfiniment devant cette boîte aux lettres de malheur. Sa deuxième main se crispa sur les anses du sac qu'il tenait.

Kuroo sortit le papier et l'observa sous toutes ses coutures. Elle était toujours propre quoi qu'un peu froissée sur les côtés. Montre en main, il avait mis une heure entière à écrire deux pauvres mots. Et il en avait jeté des feuilles à la poubelle. Peut-être plus que pour n'importe quelle dissertation de japonais.

Son souffle forma de la bouée autour de son visage. Il tremblait de froid à présent. S'il avait pensé à prendre une écharpe et un manteau, les gants et le pantalon étaient passés à la trappe. Enfin il n'était quand même pas en caleçon mais en short de volley ce qui en revenait au même pour se protéger du froid.

La boîte en ferraille lui donnait l'impression de le narguer. Kuroo renifla avec mépris.

« Une pauvre boîte aux lettres va quand même pas me foutre la trouille ! se convainquit-il. »

Il inspira profondément par le nez puis finit par laisser la lettre se faire avaler par l'interstice de la boîte de métal. Alors qu'il allait essayer de faire passer le sac par l'interstice, il se rendit compte que ce dernier ne pourrait pas du tout passer étant bien trop gros. Kuroo jura. Il n'avait vraiment pas les yeux en face des trous. C'était évident à bien y réfléchir que cela n'allait pas rentrer.

Doudou [KUROKEN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant