Ce n'est pas mon CORPS!

Chapitre 38

-C'est vrai que tu...Tu as persécuté cette fille, Blue ?

Nathan Prime

Je me figeais en entendant la question de Zara, je ne m'attendais pas du tout à ça, mes yeux parcoururent son visage alors que ses yeux ne me lâchaient pas. Je fini par me détourner, me perdant à nouveau dans les paysages qui défilaient, je ne savais pas par où commencer. Je sentais son regard sur moi et je fini par soupirer et sans la regarder, je répondis.

-Oui, je l'ai fait, je sentis son regard se détacher de moi, elle devait être déçue. C'est arrivé une seule fois, mais c'était la fois de trop, je suppose.

-Pourquoi as-tu fait ça ? je ne savais pas que tu étais ce genre de personne, c'est vraiment_

-Horrible ? Oui je sais, la coupais-je. J'étais vraiment con à ce moment-là, et même si c'est arrivé à peine l'année dernière, j'ai l'impression que ça fait une éternité... une éternité que je vis dans cet enfer.

Le bus arriva à l'arrêt près de la plage et je décidais sur un coup de tête de descendre, je fis signe à Zara qui me suivit sans rien dire. Nous marchions tous les deux en silence dépassant les stands et les endroits qui étaient trop fréquenté pour nous dégoter un coin tranquille un peu à l'écart. Je m'assis à même le sable en retirant mes chaussures et mes chaussettes, elle prit place près de moi et nous restâmes là pendant un moment sans rien dire. L'océan était d'une douceur inouïe en cette fin d'après-midi.

-Nous ne nous connaissions pas vraiment elle et moi, c'est ce que je croyais jusqu'à récemment. Aux faites, on a eu à trainer ensemble en maternelle et un peu en début de primaire, puis quand Katelyn est partie, nous n'avons plus joué ensemble. Au fil des années, je l'ai oublié et n'ai plus fait attention à elle. Nicolas a toujours été mon meilleur ami et ce, aussi loin que je m'en souvienne, on se connait depuis toujours et on a toujours été tous les deux mais les choses ont changé.

Zara m'écoutait attentivement sans m'interrompre.

-Je jouais au basket avant, j'étais d'ailleurs plutôt doué mais après la fin de l'année en 3e je me suis blessé, c'est à cause de ça que j'ai cette cicatrice sur les côtes. Je tenais le ballon et j'avais sauté pour marquer mais un joueur adverse à fait de même pour me stopper. On s'est percuter violemment et je me suis pris son genou dans les côtes, le choc était si puissant que j'en ai eu deux côtes de briser et l'une d'elle m'a perforé le poumon. A cause de la douleur je n'ai pas pu me réceptionner et je me suis aussi péter le genou en tombant. Fin de carrière.

Je ris d'un rire sans émotions.

-Notre équipe à quand même gagné et moi j'ai été opéré d'urgence. Je suis resté à l'hosto pendant presque trois mois. J'ai eu beaucoup de mal à accepter que le basket c'était fini pour moi, parce que même après ma rééducation mon genou ne pouvait plus redevenir comme avant. Bien sûr je pouvais jouer un peu mais pas en faire un métier, j'étais tellement dégouté que j'ai tout laissé tomber. Ma famille et Nico m'ont soutenu du mieux qu'ils ont pu mais je me suis peu à peu renfermé, je ne sortais plus et je restais la plupart du temps dans ma chambre. Et puis les cours ont repris, j'étais enfin au lycée.

Le soleil qui déclinait se trouvait maintenant à la limite de la surface de l'eau donnant l'impression de s'y être posé, il était d'un rouge envoûtant.

-Je n'avais jamais trainé avec eux mais Sam et sa bande sont venus me parler pour la première fois depuis le primaire, j'étais surpris mais j'ai fini par me dire que c'était l'occasion de faire de nouvelles choses et de rencontrer des gens, de m'ouvrir et qu'il n'y aurait plus seulement Nico et moi. Après tout « plus on est de fous, plus on rit » comme on dit. Mais Nico n'était pas du même avis, on a donc commencé à s'éloigner et c'est là que j'ai commencé à la remarqué sans la reconnaitre pour autant. Cette fille frêle aux cheveux blonds, elle était toujours toute seule et rasait les murs, la tête baissée à vrai dire je n'avais jamais vu ses yeux. Enfin quand on était enfant peut-être, mais je ne m'en souvenais plus.