Elle avait fait une promesse à Anna, il y a longtemps.
Elles étaient enfants alors, et elle lui avait promis que, quoi qu'il arrive, elles resteraient toujours ensemble.
Et elle l'avait crue, sa petite sœur était persuadée qu'elle lui disait la vérité, et le fait est qu'Elsa elle aussi pensait que c'était vrai, l'avait sincèrement pensé à l'époque.
L'ancienne reine d'Arendelle, qui n'était désormais plus que l'ombre d'elle-même, conservant toujours un air royal malgré tout, fit quelques pas dans son palais, avant de poser ses yeux sur la statue de glace qui se trouvait juste derrière elle.
N'importe qui d'autre ne connaissant pas la vérité aurait simplement pensé qu'il s'agissait d'une statue extraordinairement réaliste et bien faite, bien que peut-être ornée de détails superfétatoires et un peu superflus, et que cela lui permettait de « faire humain » en quelque sorte, d'une manière presque dérangeante.
Mais Elsa...
Oh, Elsa savait qu'il n'en était rien, et qu'il y avait bien une raison à cette impression qui se dégageait de la statue, ainsi que de toutes les autres qui se trouvaient dans son palais de glace (ils l'avaient attaquée, avaient essayé de la tuer, elle n'avait pas le choix, ce n'était pas de sa faute, elle s'était sauvée elle-même alors, elle serait morte sans ses pouvoirs, et ironiquement, c'était à cause d'eux qu'on avait tenté de la tuer).
Cela faisait cinq ans maintenant, cinq longues années depuis que la tragédie était advenue, et elle ne s'en était toujours pas remise, faisait encore son deuil, le ferait sans doute toujours.
Désormais, la jeune femme vivait loin de son ancien château et d'Arendelle (la neige avait fini par y fondre avec le temps, contrairement au château qu'elle s'était construit) non loin des bois, dans une demeure entièrement faite de glace, palais somptueux constamment entouré d'une tempête de neige inarrêtable (et ce n'était pas faute d'avoir essayé de la stopper, vraiment), les mains en permanence dissimulées sous les gants magiques donnés autrefois par son père.
Elle était mal vue de tous maintenant, de la société entière, détestée, haïe, crainte aussi, attaquée parfois, bien que moins désormais.
Sa sœur l'aimait autrefois, essayait-elle de se rappeler, et pourtant, ça n'avait pas été suffisant.
« L'amour est aussi délicat qu'une flamme, lui avait dit un jour un des trolls, une fois qu'elle s'est éteinte elle ne se rallume jamais. »
Elle avait gelé tout cela, elle avait gelé l'amour, elle avait gelé la vie.
La flamme de vie dans les yeux d'Anna s'était éteinte le jour où elle s'était changée en glace, par la faute d'Elsa elle-même.
Et plus jamais elle ne s'était rallumée.
Elsa posa enfin le regard sur la statue sans le détourner cette fois, et des larmes se répandirent une nouvelle fois sur ses joues, sans qu'elle puisse les en empêcher, sans doute se seraient-elles gelées sur sa peau si elle n'avait pas eu le pouvoir de contrôler (enfin, contrôler... Quand avait-elle jamais réellement eu le contrôle sur quoi que ce soit dans sa vie ?) la glace.
Peu importe après tout.
Le froid ne l'avait jamais dérangée de toute façon.
Elle songea que, en un sens, elle avait honoré sa promesse faite à Anna.
Elles seraient ensemble pour toujours désormais...
§§§§
Belle était sincèrement heureuse.
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Le jour où je me suis libérée de mes chaînes.
Fanfiction[La Reine des neiges/La Belle et la Bête] : UA. Elsa ne pensait pas retrouver le bonheur un jour, pas alors qu'elle vivait seule et isolée, et qu'elle ne contrôlait toujours pas ses pouvoirs. Elle avait définitivement eu tort. Belle/Elsa.