Pour des raisons qu'on ne sait pas
Un jour nos chemins se séparent
PDV IRIS
Ce jour-là, il était 17h30 lorsque je suis sortie du lycée. La prof de philosophie m'avait endormi tout le long de son cours et la seule chose dont j'avais réellement envie c'était de terminer cette sieste dans un lit, un vrai. Une fois le portail du lycée franchi, je saluais mes trois meilleurs amis et rentrais chez moi. Sur le chemin, c'était bien une des seules fois où j'étais « heureuse » de rentrer à la maison. Devant l'immeuble, je me demandais tout de même si je ne devrais pas filer mon chemin et faire cette sieste chez mon frère. Finalement, je tapais le code et entrais. Je montais les escaliers et sortis mes clés. La porte n'était pas fermée. Je l'ouvris.
Il était.
Assis dans le canapé, devant la télé, une bière à la main et deux autres vides posées sur la table basse du salon.
Je refermais la porte le plus doucement possible pour ne pas qu'il me remarque.
Trop tard. Ma chaussure couina et il se retourna. Le visage fermé. Les joues rouges.
Je posais mon sac au sol et accrochais ma veste au porte-manteau dans l'entrée. Le son ne la télé ne me parvint plus aux oreilles. Il l'avait éteint. La bière s'était posée. Je le vis se lever et se dirigeais aussitôt vers moi. En cet instant, j'aurai aimé fermé les yeux et ne les rouvrir que lorsque ça serait terminé. Il s'arrêta devant moi et me regarda avec dégoût.
Soudain, il saisit mon bras et sans que je ne puisse réagir me balança contre le mur du salon le pus proche. Ma tête heurta violemment le mur. Je me sentais étourdie et ailleurs mais malheureusement pour moi, j'étais consciente.
J'étais encore consciente que ce monstre se trouvait devant moi et qu'il n'ne avait pas fini.
J'aurai préféré perdre connaissance. Au moins, il m'aurait laissé là, à terre.
J'aurai préféré perdre connaissance et ne pas avoir cette rage en moi qui montait. Elle montait et allait exploser d'une minute à l'autre.
Lui, il était debout face à moi et me regardait un petit sourire aux lèvres.
Quand je me sentis capable de me redresser, je le fis. Je le fis, je me relevais et la seconde d'après je me jetais sur ce monstre qui me répugnait. Il ne réagit pas de suite alors j'en profitais pour lui cracher au visage tout en lui mettant un bon coup de pied dans son paquet.
Il se tordit de douleur et pour la première fois, je jubilais. Je me sentis complètement folle de jubiler ainsi.
Mais c'était la pure vérité. J'étais heureuse de le voir souffrir. Heureuse de le voir souffrir comme il me faisait souffrir.
Seulement, après la douleur, la rage est revenue sur son visage. Elle avait redoublé d'intensité.
A ce moment-là, je compris. Je compris que je ferais mieux de quitter cet endroit immédiatement. Je le regardais dans les yeux et la seconde d'après, je me mis à courir hors de l'appartement. J'ouvris la porte à la volée et dévalais les escaliers.
Il me suivait. Il n'était pas tout proche mais j'entendais ses pas lourds dans l'escalier.
Une fois en bas, je sortis de l'immeuble. Je pensais être en sécurité, je pensais que jamais il n'oserait me poursuivre dans la rue, devant des témoins. Pourtant, à peine il fut arrivé en bas, qu'il déboula dans la rue et se mit à me courir après. Je dus reprendre ma course en redoublant d'effort. Je bousculais plusieurs personnes sur mon chemin.
J'aurai voulu crier.
Crier qu'il fallait l'arrêter.
Que ce monstre voulait ma peau et qu'il voulait probablement me tuer.
Mais personne ne vola à mon secours.
Tout le monde me vit.
Tout le monde le vit me courir après.
Tout le monde vit mon visage apeuré.
Personne ne vint à mon secours.
Personne ne me proposa son aide.
Personne n'arrêta le monstre.
C'est là, là que je me dis que si je voulais le semer, je devais traverser. Traverser au bon moment.
Alors, sans même regarder je descendis du trottoir et traversais la petite rue. J'allais regagner l'autre trottoir quand je fus percutée de plein fouet par une voiture. Je roulais sur plusieurs mètres avant de m'échouer sur le goudron parisien.
Je ne sentais plus rien.
Plus mes jambes.
Plus mes bras.
Plus la douleur.
Je me dis alors que c'était peut-être fini et que c'était probablement mieux ainsi.
Je quittais cette vie.
Je la quittais pour le mieux. Pour ne plus souffrir.
C'était ce que je souhaitais.
Mes dernières pensées furent pour Ken et Idriss.
Au revoir.
Une lumière blanche vint à moi et m'emporta.
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La sœur de mon frère, c'est ma sœur // FRAMAL [TOME 1]
FanficIris Samaras est la sœur du célèbre rappeur Nekfeu. En 2013, à la suite d'un drame, elle décide de partir se ressourcer et se retrouver en Grèce, son pays natal, le pays de son cœur. Mais lorsqu'elle revient sur Paris, deux ans plus tard, elle ne s'...