Chapitre 5 : Cauchemar éveillé

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Je pense que l'esprit humain en chacun de nous est incroyablement doué pour la survie". - Amanda Linthout.

Lieu inconnu, 4 juillet, 21 heures 53

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Lieu inconnu, 4 juillet, 21 heures 53

Vénus

Le cœur battant jusque dans les tempes, j'émerge difficilement du néant dans lequel je me trouve. Je cligne frénétiquement des yeux, un peu perdue, puis tente de me lever. En vain. Un martèlement douloureux m'assaille le crâne à la seconde où je pose une main sur le sol froid.

Déboussolée par les lieux, dont la couleur rose me laisse profondément perplexe, je puise tant bien que mal dans ma mémoire.

Un court instant s'écoule avant que le sang ne me quitte le visage.

- Mon dieu ! clamé-je, d'une voix blanche.

Paniquée, j'oublie instantanément la douleur que diffuse ma migraine et me remets très vite sur pied. Je vacille de droite à gauche un long moment avant de retrouver contenance et d'examiner silencieusement les alentours. Mon regard erre dans la petite pièce puante qui, visiblement, s'avère être une chambre. Rose flashie et sale, elle ne comporte qu'un vieux matelas crasseux, une fenêtre ainsi qu'une grande porte de la même couleur.

- Katy est revenue ? entends-je, de derrière celle-ci. Notre Katy à nous ?

- Oui, Jeanne ! Notre Katy est revenue, répond un homme, d'une élocution qui me semble tout particulièrement docile.

- Et où elle était ? hurle-t-elle de nouveau. Où l'as-tu retrouvé ?

- Elle était en boîte de nuit, déclare-t-il.

Un long silence s'ensuit, lors duquel je mords violemment l'intérieur de ma joue.

Quel est donc ce bourbier ?

- J'te demande pardon ? reprend-elle, d'un ton diamétralement différent.

- Elle était en boîte de nuit, Jeanne. Au Newtam.

- Ma Katy ?

- Oui, confirme-t-il.

- Ramène là ici, grogne-t-elle aussitôt. Ramène là ici, tout de suite !

Ces dernières paroles me tétanisent et ont pour effet de me faire très rapidement réagir. La gorge nouée, je traverse la chambre à toute vitesse, rejoignant d'un pas précipité la fenêtre située dans le fond, et attrape la vieille poignée en métal. Je tire. Violemment. Et ignore comme je peux les voix qui se rapprochent.

- Ouvre toi ! lâché-je, dans un cri désespéré.

À mon plus grand soulagement, le carreau s'ouvre à la volée.

Sans plus attendre, je me penche en avant pour évaluer la hauteur de la résidence. Je laisse échapper un soupir de détresse lorsque je constate, non sans frayeur, être bien assez haut pour mourir en cas de chute.

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