• Vingt-cinquième chapitre •
« Quand je t'ai dit que j'étais "normal", j'ai peut-être un peu abusé... » ConfidentElles.
***
J'hyperventilai.
Effectuant un nouveau pas sur le chemin ténébreux qui m'aveuglait, une main tendue devant moi, je tentai de rester calme. L'impact fracassant de mon pouls contre mes oreilles amorçait un début de migraine. Je serrai les dents, frissonnante de peur et avançais à tâtons.
— Katia ? Tu es toujours là ? chuchotai-je la voix nouée par la peur.
Je priai intérieurement qu'elle me réponde rapidement.
Ou bien qu'elle me rejoigne miraculeusement, peu gênée par l'obscurité implacable ?
En plus de l'inconfort qui me creusait le ventre, l'appréhension et la crainte s'étaient malicieusement insinuées dans mes veines. Elles circulaient à travers mon anatomie grâce à mon flux sanguin, voguant à toute vitesse, conséquence de ma transe effrayée.
Alexendre m'avait poussée et enfermée dans ce que je supposai être un sous-sol, sans que je ne comprenne rien à ce qui se passait. J'avais immédiatement paniqué, victime d'une crise de sanglots déchirants dus à ma terreur. Mais ça, c'était avant que je ne me rende compte que je n'étais pas seule.
Katia et le reste de ses amis s'étaient également reclus parmi l'obscurité.
Là-haut, aucun son ne me parvenait.
Peut-être était-ce la faute au bourdonnement assourdissant de mon propre cerveau ?
Ou peut-être était-ce celle de mes pensées incohérentes qui se fracassaient les unes contre les autres ? Quoiqu'il en soit, je ne réussis qu'à m'entendre moi-même et cela me terrifiait. Alexendre avait-elle été arrêtée ? Les forces de l'ordre l'interrogeaient-elles en ce moment ?
Je ne savais rien et cela me tuait.
— Par ici, Roxane, me répondit l'intonation rocailleuse de mon amie, lointainement.
— Je ne vois rien, gémis-je, posant un pied maladroit devant un autre.
— Continue tout droit, m'ordonna-t-elle impérieusement.
Son ton suintant d'impétuosité me fit l'effet d'une claque sèchement assénée. La brûlure du geste me réveilla, me tirant de ma torpeur et me rassura. Il ne laissait pas de place aux protestations.
Mes jambes, raidies par mon état catatonique, redevinrent molles et j'inspirai profondément, refoulant les larmes qui menaçaient de jaillir. Soudain, provenant de nulle part, un grincement explosa près de mon visage et je poussai un cri strident. Le sentiment qu'une horde d'araignées me recouvrant la peau, voyageant de membres en membres avec leurs petites pattes velues m'étouffait. Je me débattis violemment, me frottant afin de faire disparaître l'horrible sensation.
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Roxane
Novela JuvenilDerrière ses sourires lumineux, ses blagues parfois gênantes et sa joie inébranlable, Roxane ne rêve que d'une chose : de liberté. Atteinte d'une maladie qui ne lui permet plus de vivre comme une adolescente normale, elle vit enfermée entre quatre m...