Dans la vie, on retrouve plusieurs questions qui sont considérées comme "existentielles" par une partie non négligeable de l'humanité. On connaît cette recherche perpétuelle du sens de la vie. Au final, après quelques années d'expérience humaine sur Terre, chaque individu finit par définir quel sens il lui importe de donner à sa vie. Est-elle vraiment sensée avoir un but, son sens une fin en soi? Rien n'est de toutes façons définitif, l'on peut changer ses opinions, ses convictions, ses envies. L'important au final, n'est il pas que chacun soit heureux et en harmonie avec le monde qui l'entoure en tout instant? Quelle utopie...
Il paraîtrait donc que trouver le bonheur est égal à trouver ou donner un sens à la vie. Soit. Mais il s'avère que le bonheur n'est pas un objet à trouver, ni quelque chose qu'on perd, comme ses clefs ou sa paire de lunettes. Ça ne marche pas comme ça. Et pourtant, la majorité (si ce n'est tout le monde) d'entre nous est à sa recherche. Après ma courte expérience sur Terre, j'ai plusieurs réflexions sur le sujet.
Tout d'abord, je pense que la mélancolie qui ramène nombre d'entre nous à l'enfance s'explique simplement: l'innocence. C'est vrai, n'étions-nous pas heureux quand notre vie consistait à courir, jouer et ignorer les problèmes du monde? Dès que l'on grandit et prend conscience que ce monde va mal, une consistante chape de noirceur recouvre notre univers. De plus, les médias se font un malin plaisir à ne nous montrer que les pires côtés de tout... Comme les casseurs dans les manifs, comme si la majorité des manifestants n'étaient pas pacifiques... Comme si le monde n'était fait que de mauvaises nouvelles et que rien de bon n'arrivait jamais. Ce qui est faux, mais engloutis pas les ténèbres, il nous est ardu de voir la lumière... L'innocence donc, nombre d'entre nous souhaiteraient la retrouver. Mais ça ne marche pas comme ça...
Puis un jour, le bonheur est là, juste comme ça. Miracle! Magie! Quelle est cette sensation? C'est souvent plus tard que l'on réalise que certains temps furent heureux, mais parfois on le sait et quitter ces moments est infiniment douloureux. Nouveau but: retrouver ces sensations, ce bonheur tant attendu! Comment donc ai-je ressenti tout ça la dernière fois? On côtoie des gens, on fait des rencontres, des nouvelles activités, on se passionne... Et puis tout s'efface. Alors on s'accroche aux gens, on essaie de se perfectionner, de retrouver les premières sensations... Parfois ça marche, parfois non. Parfois tout n'est qu'illusions. Mais parfois la persévérance paye, comme un amour qui paraissait impossible mais pourtant si évident. Quelques deux ans et demi d'attente, et on finit par y arriver... Par exemple.
Nous y voilà donc. Quelle qu'en soit la source, le bonheur est là, ou est revenu. Génial! Mais tout comme le souvenir du bonheur ne s'estompe jamais vraiment, celui de son départ non plus... Nous voilà arrivés au temps des angoisses. Yes, c'est vraiment pas le moment en fait, j'aimerais profiter... Et pourtant, voilà que mille pensées parasites et toxiques nous envahissent quand tout va bien. Et une question par dessus tout: combien de temps tout cela va-t-il durer? On connaît ça, l'impression que ça va durer, on se fait des promesses, on a des projets et des rêves qui finissent tous par s'effondrer. Il m'est difficile de dire si il est beau ou désespérant de voir que malgré les déconvenues, aussi nombreuses soient-elles, l'espoir est toujours là, et qu'on saute sur la moindre petite occasion de bonheur, factice ou non. L'humanité est une junkie qui sait que sa drogue est en quantité limitée et non renouvelable. Et elle n'a pas la recette.
Il est difficile d'admettre que le bonheur n'est pas quelque chose qui dure dans le temps, mais qu'il va et vient en fonction de nos choix, nos expériences, nos rencontres... et de nos efforts. Il faut également admettre qu'il n'y a pas de joie sans douleur, les deux sont nécessaires pour qu'on puisse les différencier. Mais parfois il faut aussi accepter que notre bonheur personnel est une forme d'égoïsme qu'il faut savoir mettre de côté. "L'humanité est-elle vouée à l'échec?" Certainement. Ah pardon, vous parliez uniquement de sa quête du bonheur? Certainement aussi. Mais l'espoir fait vivre comme on dit...