Aurore
J'entends des bruits, des pleurs, des gémissements de douleurs. J'ouvre péniblement les yeux, je ressens une terrible douleur à la tête. J'ai froid, j'ai soif, j'ai mal. Une odeur peu appréciable envahit mes narines alors que je reprends peu à peu mes esprits.
Je ne me souviens pas vraiment de ce qui m'est arrivé. Je me suis faite enlevée ? Par qui ? Et pourquoi ?
Il fait noir, je ne peux rien distinguer de l'endroit où je me trouve. Je ne peux pas bouger puisque mes pieds ainsi que mes mains sont ligotés. Enfin je crois...
J'essaie de parler, crier, insulter, mais mes cordes vocales ne fonctionnent plus. Je ne saurais l'expliquer.
La dernière chose dont je me souvienne, c'était le dîner d'ouverture de l'hôtel que mon mari et moi avons rénové en Grèce. C'était une grande fête, il y'avais du monde, des inconnus...
Doucement les évènements précédents me reviennent petit à petit. Je me rappelle d'être sortie au jardin de l'hôtel pour prendre l'air, puis des mains puissantes m'avaient capturée, j'ai commencé à me battre et à frapper mon ravisseur, mais ce dernier m'avait étouffé avec du chloroforme. Puis plus rien.
Une porte s'ouvre brusquement en faisant entrer une lumière intense qui me fait mal aux yeux. Je plisse plusieurs fois les paupières pour m'habituer à cette lumière, lorsque mes yeux balayent la pièce où je me trouve je pousse un juron, une quinzaine d'autres filles se trouvent parterre, ligotées et en mal état. Un peu comme moi.
Mais où est-ce je suis merde ? Un trafic d'êtres humains ? Quand je disais que j'étais un aimant à problème.
Un homme au visage balafré et défiguré entre dans la pièce avec un sourire qui ne l'avantage pas du tout. Il a un tatouage dessiné au cou, c'est un corbeau avec les ailes déployées, comme s'il annoncé la mort, ses yeux sont noirs, il semble effrayant.
-Vous vous demandez surement ce que vous faites là, et pourquoi vous êtes là...C'est simple, vous êtes là, car tel est votre destin, votre vie d'avant n'est que poussière qui s'évaporera petit à petit sans ne jamais revenir, vous avez le choix mesdemoiselles, soit vous acceptez votre destin, soit nous vous le ferons accepter de force, et croyez moi, ça ne sera pas joli.
Mon cœur bat tellement fort que j'ai l'impression que ma tête va exploser, j'ai envie de répondre, de l'insulter, de le menacer, mais je ne peux pas, je suis comme paralysée, je me rends compte que les autres filles peuvent bouger, sauf moi. Je ne peux pas bouger, ni parler, ni crier.
L'une des filles éclate en sanglots.
-Et ça commence...dit cet imbécile avec un ton las. Puis il ajoute :
- A qui appartient cette fille ?
Appartenir ? C'est une blague ?
-A moi ! Cri un autre homme en s'avançant, je n'arrive pas à le voir très bien, je ne remarque que sa chevelure brune.
-Fais-la taire pour que je puisse continuer mon putain de discours Dave !
Une minute après cette même fille commence à crier, et à supplier que sa torture s'arrête. Qu'est-ce qui se passe ? Que lui fait-il ? Mais dans quel endroit bizarre je suis encore tombée.
J'ai vu pire...j'ai vu pire...j'ai vu pire... me dis-je intérieurement en essayant de me persuadant que tout va s'arranger, que tout va bien aller. Ça a toujours été comme ça, je trouve toujours une solution.
Une solution...
Mais d'abord, je dois comprendre pourquoi est-ce que de toutes les filles qui sont là, je suis la seule à être paralysée. Ce n'est surement pas la peur qui me fait ça, je suis plutôt le genre de personne qui n'a pas froid aux yeux.
On m'a surement injecté quelque chose, un sérum ?
-Maintenant que j'ai toute votre attention, je vais continuer. Reprend l'homme avec un ton des plus sarcastiques.
J'entends des chuchotements d'autres hommes, mais je ne vois toujours rien. C'est énervant de ne pas pouvoir parler, ni bouger d'ailleurs.
J'essaie de rester calme face à cette situation déroutante. Après tout, je ne sais pas où je suis, ni ce que je fais là, ni qui sont tous ces malades.
Il me tarde de retrouver l'usage de mon corps pour éclaircir toute cette mascarade.
-Chacune de vous appartient à l'un des hommes présents. Votre vie d'avant n'existe plus, désormais tout ce qui compte c'est votre dévouement à notre société qui a failli disparaitre, mais heureusement...grâce à notre commandant Damon Suarez, notre communauté continue à voir le jour.
Damon Suarez ? J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ce nom. Mais je n'arrive pas à me rappeler.
Mais de quelle communauté il parle ? Une secte peut-être, oui ça doit être une secte. Je ne vois pas d'autre explication.
-Je veux rentrer chez moi ! Cri une voix féminine. Sa voix ne se casse pas, et son ton est dure et assez confiant.
-Tu ne comprends pas ma belle ? Ta vie d'avant n'existe plus, et si tu veux mon avis...
-Ton avis tu peux te le mettre là où je pense ! Rétorque-t-elle sûre d'elle.
Je peux apercevoir le visage de cet homme qui se crispe. Ses yeux noirs font peurs. Ses lèvres dessinent un sourire digne d'un psychopathe.
-Laisse George, je m'en occupe, elle m'appartient. Annonce un autre garçon en se dirigeant vers la fille.
Je n'entends aucun cri, aucun bruit. Puis un coup de feu résonne dans la pièce, le cri de la fille devient aigu. Je ferme les yeux en essayant de retrouver l'usage de mes mains, mes jambes...Cette situation commence à me frustrer.
-Un autre mot déplacé, et je t'explose l'autre jambe. Menace l'homme d'une voix autoritaire et sans appel.
La fille ne dit plus rien, elle ne cri plus, et ne pleure pas, son courage est incroyable.
-Maintenant que tout est expliqué, je vous dis mesdemoiselles bienvenue dans votre nouvelle vie.
Ensuite ses yeux noirs se posent sur moi. Il affiche une grimace intriguée.
-Tu ne pleure pas, tu ne bouges pas, tu ne dis rien ? Comment tu t'appelles ? Me demande-t-il.
-Attend George. Lance une voix que je pourrai reconnaître entre mille. Mes yeux s'écarquillent, cette même voix que j'avais entendu il y'a six mois de cela au téléphone, cette même voix avec qui j'ai passé un marché.
Lucien Dark...
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Captive
ActionUne organisation qui existe depuis des siècles... Un endroit qui vous rattrapera toujours, où que vous allez... Un monde horrible où personne ne viendra vous sauver. Un monde où les hommes sont les bourreaux des femmes... Aurore se retrouvera coinc...