Chapitre 3.

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Lorsque je m'étais réveillée, le petit chat était pelotonné contre mon ventre et semblait dormir. Je sautais sur l'occasion et l'emprisonnait dans mes bras, le réveillant. Il parut surpris avant de se débattre, mais je tins bon, évitant du mieux possible ses griffes. Il réussit tout de même à tailler dans la peau de mes avant-bras. Je grimaçais. J'étais descendue à la cuisine, où le reste de la maison se trouvait déjà. Matt me regarda, ses yeux durs et froids. Il ouvrit la bouche pour parler, mais fut coupé par ma mère :

- Clélie ! Tu le fais exprès ? On avait dit pas d'animaux à la maison.

- En fait, vous ne m'aviez rien dit, commençais-je.

- Et tu comptais le garder caché encore longtemps ! S'écria le père de Tony. Comment as-tu pu prendre l'avion avec ça ?

- Je peux m'expliquer, ou je suis contrainte au silence ? Hurlais-je à son intention. Il n'avait pas l'habitude de mes colères, à l'époque où je vivais ici, il travaillait tout le temps, même le weekend. Devant leur silence, je m'expliquais :

- Je me suis réveillée cette nuit, il est entré quand j'ai ouvert la fenêtre et je n'ai réussi à l'attraper que ce matin. Je comptais le faire sortir en fait.

- Oh non ! S'exclama mon frère, avec un air contrarié. Je veux qu'on le garde.

- N'y penses même pas ! Lui dit ma mère.

- Hors de question, renchérit Matt.

- Désolée, m'excusais-je, mais je crois que c'est mort.

Je me dirigeais vers la sortie, mais Tony se planta devant moi, m'empêchant de passer.

- S'il part, je pars avec lui.

- Arrête tes gamineries Anthony.

Son visage se décomposa, il n'avait pas l'habitude que ma mère l'appelle par son prénom complet. Il s'écarta pour me laisser passer. J'ouvris la porte et posais le petit chat dehors, mais il rentra aussitôt. J'essayais plusieurs fois de le mettre plus loin, mais il était plus rapide que moi, et je ne pouvais pas entrer sans qu'il rentre avec moi. Matt, qui m'observait depuis la fenêtre, finit par me dire de le laisser entrer, en poussant un soupir. Pas très persévérants, mes ''parents''. Tant mieux, le chaton ne me dérangeait pas.

- Dépêche-toi de te préparer Clélie. On va au musée aujourd'hui.

Je râlais avant de m'installer à table pour déjeuner.

La journée s'écoula lentement. Je suivis mon frère dans les différentes expositions du musée d'Histoire Naturelle. Il s'agissait d'un immense bâtiment en briques claires, qui me faisait penser à un petit château avec ses deux grandes tours. Il était entouré de jardins, dont les pelouses verdoyaient. On pouvait au moins remercier la pluie londonienne pour ça. Le musée était tellement grand que nous n'aurions jamais le temps de tout voir aujourd'hui. Apparemment, c'était le rendez-vous de la semaine, de nombreuses familles étaient présentes et malgré son impressionnante largeur, l'escalier central était bondé. Au-dessus de nous, un gigantesque squelette s'étendait à travers toute la salle. En regardant autour de moi, je me sentis toute petite, surtout à côté des arcades qui s'étendaient en alcôves, de chaque côté. Elles abritaient d'autres squelettes, entre autres. L'étage du dessus était en réalité une galerie qui courait le long des murs, éclairée par de grandes fenêtres. Tout cela ajoutait de la hauteur au hall. Tout se passait bien, je lisais même quelques panneaux d'informations, chose surprenante venant de ma part puisque les musées n'étaient vraiment pas mon truc, lorsqu'on me tira par l'épaule. Je pivotais et me retrouvait nez à nez avec celui que je devrais considérer comme mon beau-père.

19 DaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant