Disclaimer : TWD ne m'appartient pas, tout comme les illustrations proposées.
Si Prudence est belle, elle ne l'est pas comme le sont certains d'entre eux, comme Beth par exemple, Rick ou Carol, mais elle déconcerte, assurément. Il y a chez elle une raideur et une rigueur qui font défaut. Elle parle brièvement, elle est cynique et pointue. Elle n'a pas de liant. En plus elle a un humour peu singulier, douteux et malaisant, puis derrière ses manières et cette apparente froideur, quelque chose de beau brûle comme un feu de forêt en elle. Ça gronde, ça souffle et des choses craquent en elle comme des arbres qui calcinent de l'intérieur, Daryl le voit. Il sait que les autres le voient aussi. Il a entendu Glenn en parler à Maggie, puis Carl à son père ou encore Carol à Michonne. Prudence brûle d'une énergie, ou d'un feu, qui fait peur car personne ne sait vers qui la flamme va se diriger.
Parfois elle a dans son regard quelque chose qui ne va pas, que ce soit quand elle est contrariée par les rappels à l'ordre de Rick ou quand l'un des membres du groupe semble l'emmerder pour ce qu'elle juge être une broutille. Une broutille, pour elle, ça peut être à propos de l'économie des vivres ou du trajet choisi. Dans ces moments, c'est comme si elle se demandait ce qu'elle foutait avec eux ou pourquoi étaient-ils même encore en vie et qu'ils ne devraient plus l'être. Et c'est cette étincelle dans ses yeux qui fait peur, qui angoisse, et Daryl ne sait pas trop pourquoi. Il se dit qu'il suffit que cette étincelle approche quelques brindilles et elle mettra le feu tout autour d'elle, mais que se passera-t-il hein ? Daryl ne saurait dire. Il se demande si elle serait capable de les assassiner dans un simple accès de colère, puis il se rabroue : pourquoi aurait-il peur d'elle bon sang ? Prudence est juste un bout de femme portant un mioche d'à peine quatre ans dans son dos. Qu'a-t-elle de réellement menaçant à part être une étrangère sachant parfaitement survivre dans un monde tel que celui-ci ? Pourquoi ne se méfie-t-il pas de Tara dans ce cas ? Après tout, elle était avec le Gouverneur, elle.
Daryl pense à Rick qui sème sa paranoïa maladive dans le cerveau de chacun. Il se souvient fréquemment que s'éloigner de son frère lui permet d'éclaircir ses pensées quand elles dévient trop loin. Il s'en rend compte quand la panique commence à le ronger comme il ronge ses ongles, quand ses doigts fourmillent et qu'il a juste envie de se barrer. Il en prend pleinement conscience quand ses propres inquiétudes deviennent si asphyxiantes qu'il a besoin de s'isoler en lui-même, au creux de la forêt, seul endroit où il s'est toujours senti chez lui, contrairement aux autres.
Après avoir médité quelques instants sur la quiétude du lieu, il s'efforce de se rappeler que Tara et Prudence ont fait de bonnes choses pour eux. Chacune à leur façon, elles aident le groupe à survivre, elles partagent ce qu'elles savent et ce qu'elles ont. Pour en rajouter, il n'y a pas un jour où Prudence ne l'accompagne pas en tant qu'éclaireure pour le groupe. Quant à Tara, il faut le souligner, n'hésite pas à s'embarrasser du nettoyage des armes de chacun la veille au soir lorsqu'ils entendent, encore de temps en temps, leurs estomacs gronder.
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Élégie
Science FictionLa Prison est tombée. Le groupe s'est retrouvé. Daryl se rend compte que Merle, lui, ne reviendra jamais.