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Le début de ma chute...

- Saches jeune fille que j'ai vraiment honte de toi. Tu es ma fille et tu te dois de préserver mon nom mais tu t'en fiches complètement.

- Pas du tout papa. Je reconnais avoir eu tort et je me repens réellement de mes erreurs. S'il te plaît pardonnes moi et donnes moi une autre chance.

- En tant que ton père, mon devoir est de te montrer le droit chemin. Mais si tu t'obstines à faire ce que tu veux, je ne peux rien y changer.

- Papa j'ai réellement compris mes erreurs et je te demande juste une chance de te prouver que j'ai mûri.

- Non. Je t'ai donné une chance et tu n'en as pas fait bon usage. Me dit mon père amèrement.

          En voyant mon père dans cet état, j'envoyas un regard suppliant à ma belle mère pour qu'elle me vienne en aide et c'est ce qu'elle fit.

- Chéri, je pense que tu devrais y penser à tête reposée. La petite a compris cette fois ci et je ne pense pas qu'elle s'y reprendra encore.

- Toi ne t'y mets pas Catherine. Sinon je ne t'épargnerais pas non plus.

- Que penses tu pouvoir me faire? Ne te rends tu pas compte que tu te fais vieux et que tous tes autres enfants s'éloignent de toi? Si tu tombes demain, as-tu pensé à notre fils?? Il a à peine 4ans et demie. Tu dois comprendre que c'est une enfant. Elle a fait des erreurs et elle a surtout appris de ses erreurs. S'il te plaît écoutes moi bébé.

          Je lui étais tellement reconnaissante pour ce qu'elle faisait pour moi. Se mettre contre mon père était carrément du suicide. Et le fait de l'entendre appelé mon père bébé m'avais donné un haut le coeur.

- C'est bon. J'ai compris ce que tu as dit.  Je vais y réfléchir mais surtout je ne te promets rien.

- Merci mon chéri.

          Elle me fit un clin d'oeil et je lui rendis un sourire plein de reconnaissance. C'est surtout à ce moment que mon père se retourna pour m'adresser la parole.

- Je ne dirais pas que tu as été sauvée mais que tu es chanceuse parce que je pourrais changer d'avis à ton sujet. Je t'ai à l'oeil et au moindre faux pas, je te jure que tu regretteras d'être née dans cette famille.

          À l'entente de ses mots, je savais qu'il ne blaguait pas et surtout que je me retrouvais sur une corde raide.

- Merci papa. Je ne te décevrais plus. Lui dis je en lui faisant un câlin.

          Je le sentis se raidir mais il ne me repoussa pas pour autant. Après quelques réticences, il m'entoura de ses bras protecteurs.

          La vie venait de me donner une autre chance et j'avais bien l'intention d'en faire bon usage. Et cette fois, je ne comptais rien laisser me compromettre face à me famille. Mais comme on le dit très souvent, c'était le calme avant la tempête. Et cette autre tempête allait tout emporter sur son passage. Vraiment tout. Et mon répit aurait été de courte durée.

          Toute contente que mon père ait daigné me donner une autre chance, je m'étais attelée à la tâche. J'avais décidé de préparer une spécialité camerounaise qui en passant est aussi un met traditionnel. Le ndolè avec un peu de plantains mûrs cuits à la vapeur et des miondo.  Je m'imaginais déjà mon père entrain de savourer son plat, fière d'avoir une petite femme parmis ses enfants.

          Pour pouvoir tout préparer, j'avais demandé à ma belle mère de sortir avec mon demi frère tandis que mon père était au bureau. J'avais mis tout mon cœur dans la préparation de ce dinner. J'ai acheté des crevettes bien fraîches en sachant que mon papounet les aimait beaucoup. Comme entrée, j'avais fait une macédoine, sa vinaigrette, un peu de pain et des canapés. Et pour le dessert, il y'avait des crêpes, un fondant au chocolat, de la crème glacée et une salade fruits.

         J'avais dressé une belle table, décoré la maison, mis une bouteille de vin blanc au frais et comme on le dis souvent, j'avais mis le paquet. Vraiment ça m'avait pris beaucoup de temps mais j'étais très fière de moi. J'avais achevé une grande tâche, qui m'aiderait à reconquérir mon père et surtout à regagner sa confiance.

          Au moment où j'allais prendre mon bain, mon téléphone émit un léger son, suivi d'une longue vibration, signe que j'avais reçu un message. Je pris mon téléphone et rentra dans la messagerie pour lire le message.

<< De Mama >>

Slt ma puce. J'espère que vous allez tous bien. Stp j'aurais besoin de toi ce weekend. Je suis très malade et je voudrais que tu m'aide avec tes frères. Bonne soirée. Bisous.

          Ça c'était ma mère toute crachée. Elle ne cherchait jamais à savoir si tu était dispo ou pas. Elle te faisait juste part de son besoin et s'attendait à ce que tu abdiques sans aucune plainte. Et moi pour éviter toutes sortes d'embrouilles, je transféra direct le message à ma belle mère. Et sa réponse ne tarda pas.

<< De Mamour >>

Bien reçu.

          Je savais que vous trouveriez ça bizarre que j'appelle ma mère mama et ma belle mère mamour mais y'a des choses qui ne s'expliquent pas. Et c'en était une de ces choses.

          Je fila sous la douche et pris mon bain illico presto parce qu'il était dix-neuf heures moins et ils n'allaient pas tarder à rentrer. Après mon bain j'enfilas une robe simple, évasée et m'arrivant presqu'aux genoux. J'allas vérifier une dernière fois que tout était prêt, ce qui était le cas. Et à ce même instant, j'entendis la clé tourner dans la serrure, m'annonçant ainsi leur arrivée.

          Mon père fut surpris mais ne laissa cette expression sur son visage que quelques secondes, sans savoir que je l'avais vu. Par contre ma belle mère ne cachait rien de sa surprise et son enthousiasme.

          Ils allèrent tous rapidement prendre leurs bains et en moins de quinze minutes, ils étaient tous de retour, tous frais. Ils prirent place et je disposa les entrées sur la table. Ils ne se firent pas prier et mangèrent avec appétit. En dix minutes, ils avaient englouti toutes les entrées. Je débarrassa la table et apporta ensuite le plat principal et tout le monde fut sous le choc. Ils l'entamèrent et eurent fini en trente minutes. Mon père me félicita la mine légèrement sévère, me faisant par là comprendre qu'il était encore un peu en colère contre moi. Je ne baissa quand même pas les bras et débarrassa pour ensuite apporter le dessert.

          Je remerciais intérieurement Dieu et les cieux pour leurs secours quand mon père reçu un coup de fil. Ce coup de fil qui n'annonçait rien d'autre que le début de ma chute.

          Vue le regard de mon père, je savais que c'était grave mais jusqu'à quel point. Et sans que je ne m'y attende, il se leva et renversa tout ce qui se trouvait sur la table avec rage avant de se retourner vers moi et me dire.

- Tu n'es qu'une sale garce. Je n'aurai jamais dû te donner cette chance. En allant chez ta mère ce weekend, ne reviens plus jamais.

Amants une nuit, adversaires pour la vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant