Le feu passa au vert.
Il traversa alors la route.
Son regard était vide, sa gorge sèche, ses jambes tremblaient...
Il était obligé de s'arrêter tous les dix mètres tellement la tête lui tournait.
Presque deux heures plus tôt, il avait cru qu'il allait s'effondrer.
La culpabilité.
La douleur.
La peur.
Ces sentiments le hantaient au point de le détruire, de le ronger de l'intérieur.
Ces sentiments étaient en train de le tuer.
Son téléphone vibra dans sa poche.
Il le prit et lu le message qui s'était affiché à l'écran :
« Mafuyu ? »
Il entra son mot de passe, se rendit sur la conversation, mais il ne répondit pas.
Il avait décidé de laisser Uenoyama à l'écart de tout cela, pour ne pas le faire souffrir lorsque le moment décisif pointerait le bout de son nez.
Il pensait que se tenir loin du noiraud pendant plusieurs semaines permettrait d'effacer les liens forts qui les unissaient, pour n'en garder qu'une fine cordelette qui se romprait en même temps que ses veines.
Cependant, il s'était rendu compte que cela n'avait pas fonctionné.
Il s'était rendu compte que leurs liens n'étaient pas aussi fragiles qu'il le croyait.
Un instant, il s'était dit qu'avec quelques semaines supplémentaires, Uenoyama l'oublierait, passerait à autre chose en s'apercevant qu'il ne servait à rien de persister.
Mais il ne pouvait tenir plus longtemps.
Il voulait le rejoindre, maintenant.
« Mafuyu réponds-moi. »
Il se rendit sur la conversation, regarda le message, et laissa le noiraud sans réponse, encore une fois.
Il pressa le pas, souhaitant arriver chez lui le plus vite possible.
Il ne supportait plus les souvenirs qui refaisaient surface.
La journée à la plage.
Sa première fois.
La douceur de ses lèvres sur les siennes.
Ses yeux brillants.
Ce bonheur qu'il lui avait apporté depuis leur rencontre.
Il devenait fou.
Je ne peux pas me le pardonner.
Je ne peux pas me le pardonner.
Je ne peux pas me le pardonner.
Il souhaitait seulement s'excuser, l'embrasser pour se sentir de nouveau vivant, même si pour cela, il devait quitter le monde des vivants.
Le bruit d'un nouveau message retentit.
Il fit comme les deux auparavant.
Il y était presque.
La souffrance se terminerait bientôt.
Encore un message auquel il ne donna pas de réponse.
Quelques mètres séparaient sa position de son appartement.
Yuki, laisse-moi encore un peu de temps, je serai bientôt présent.
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i can't forgive myself (Given)
FanfictionIl souriait comme pour lui hurler un "Adieu" silencieux.
