Étincelle

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Cela faisait longtemps,
Longtemps que je n'avais pas branché ma guitare à une ampli.
Longtemps que je n'avais pas approché un micro de mes lèvres pour gueuler des paroles qui n'ont probablement pas de sens...

La mort ne me fait plus peur.
Qu'elle vienne quand elle en aura envie, je n'ai plus envie de me fatiguer à l'appeler.
D'ailleurs, je commence à apprécier la douleur.
Un brin masochiste, dira-t-on.
Et bien non, je meurs toujours mais lentement, je veux savourer la sensation agréable de se sentir effacé pour mieux faire valoir ses idées tout en restant inconnu.
Je ne suis pas en train de vivre ou de survivre, je suis en train de choisir les bons mots pour mon épitaphe.
Les générations futures pâliront en croisant ma tombe dans un cimetière quelconque.
En gros, pourquoi partir alors que ce qui m'entoure est encore intact ?
Je préfère qu'on lise sur cet artéfact de pierre, "ici repose celui qui aura dessiné un symbole juif sur la tombe d'Hitler".
C'est beaucoup mieux que: " Il est mort hier avec une balle dans la tête".

Ma vie se renouvelle chaque jour quand je
ferme les yeux.
Le "Carpe Diem" n'est qu'une pauvre élucubration comparé à ce que je vais vivre demain.
Profiter de chaque jour comme si c'était le dernier revient presqu'à mourir à petits feux.
Et j'adore ça.
J'adore tester l'inconnu, caresser le danger et rire de l'insolite.
Je veux vivre.
Vivre c'est comme mourir.
Alors je suis un zombie ?

Ouais peut-être.
Laissons l'étincelle s'éteindre d'elle-même.

𝑄𝑢𝑒 𝑐𝑟𝑎𝑚𝑒 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑒 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant