"Larme"

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-Vous savez... Il risque d'y avoir un jour où je partirais, enfin peut-être.

Ce n'est pas une mince affaire mais, enfin voilà... Esteban, Tao, si je partais, loin, longtemps, qu'est ce qui se passerait?

Le bref "salut" de la jeune femme fût accueilli bien entendu par un silence désagréable.

Les marins, espagnols, n'existaient plus à ce moment précis.

Esteban et Tao ne pouvaient plus douter à présent, Zia n'était pas une hallucination.

Elle était réelle, juste réelle...

Zia, leur Zia. Ils en oubliaient de respirer, devant cette apparition si incroyable.

Zia ! Zia ! Zia! C'était la seule chose qui occupait leurs pensées.

Leur membres ne bougeaient pas, figés. Le monde ne bougeait pas non plus, ne vivait plus. Les garçons furent pris d'un léger tournis.

Ils avaient tant chercher Zia, et là comme si c'était normal elle était ici, devant eux.

Et puis soudain, Esteban se lança, réalisant enfin que la jeune inca était devant eux, devant lui...

«Zia» réussi-t-il à dire.

«Zia» répéta Tao.

Dire à haute voix son nom avait fini de convaincre les deux garçons qu'elle était réelle.

Elle était là, juste là, devant eux...

Sans plus attendre, les deux garçons se jetèrent sur Zia, soulagé, enfin, de l'avoir retrouvé...

La jeune femme ne bougea pas d'un pousse, elle était très heureuse d'avoir retrouver ses amis mais.... Sa mission était claire et nette. Plus elle ne s'attachera pas, plus ce sera simple.

Elle les laissa cependant l'enlacer, trop tourmentée pour les repousser. Elle serra les dents au vu du mal que lui donnaient ses blessures, mais ne dit rien.

Après un moment rester comme ceci, Esteban et Tao se re tirèrent, encore sous le choc.

«Mais.... Comment?» balbutia Tao, stupéfait.

«On ta chercher partout! Comme ce fait-il que l'on te retrouve après tant d'années?» continua Esteban, surpris.

La jeune femme eu tout d'abord du mal à placer ces mots, ne sachant que dire. Ou plutôt, oubliant tout le dialogue qu'elle voulait ouvrir.

Comment pouvait-elle donc répondre à ça ? Elle avait une, du moins pour elle, bonne raison d'être partie mais... L'expliquer est une tout autre affaire.

Surtout, quand on fait face à des êtres chers que l'on a "abandonné" pendant six ans...

Elle essaya de créer une conversation dans sa tête, mais les idées fusaient ici et là sans rien créer de concret...

Elle avait bien-sûr prévu une conversation, mais, tout ce qu'elle avait mémorisé disparu en un clin d'œil quand elle vit les garçons.

Car dans tout son plan, sans aucune faille, parfait tout simplement, Zia avait oublié une chose.

Elle avait négligé le fait, que même après six ans de solitude, elle possédait encore des sentiments.

Ne pensant bêtement plus en avoir, elle n'y avait pas pensé.

Non, rectifions la chose. La jeune femme refusait d'avouer quelle possédait un cœur, elle voulait à tout pris que sa mission ce passe sans attachement. Ce serait beaucoup plus simple et moins douloureux avait-elle pensé.

Et c'est ainsi, que pendant tant d'année, elle les avaient refoulé, ses sentiments... Elle les avait tout simplement caché au plus profond de son être.

Tant elle les avait dissimulés, tant elle les avait haïs ses sentiments, oh oui...

Et bien maintenant, à ce moment précis, devant Esteban et Tao, sous les yeux des espagnols, au pied du Condor, la légère brise du matin....

À ce moment-là, tout ses choses qu'elle avait tant refuser, cacher, détruit...

Tout resurgit d'un coup, comme ça, comme une bombe prête à exploser depuis bien trop longtemps.

Elle essaya de se contenir, mais sans succès.

Les larmes dévalèrent ces joues, formant un torrent de larmes salées n'ayant plus couler depuis belle lurette.

Zia ne savait plus quand elle avait pleuré pour la dernière fois, elle ne savait pas non plus qu'elle avait encore des larmes prêtes à couler à ce moment précis...

Les larmes décuplèrent, elle tentait tant bien que mal de les arrêter, mais n'y arrivait pas, tout ces choses ou elle s'était retenu de pleurer, tout refaisait surface.

Et pourtant, la jeune inca n'était qu' au début de son aventure. Mais une chose différait, cette fois-ci elle n'était pas seule.

Sous le coup des larmes lui brouillant la vue, elle s'effondra sur le parterre, en larme.

Pourquoi pleurait-elle?

"Pourquoi je pleure? Je dois arrêter! Zia arrête!"

Elle avait beau le penser, elle n'arrêtait pas. N'y arrivait pas. C'était trop dure d'arrêter ce torrent sans fin maintenant. Il fallait laisser ces larmes crier leurs douleurs, leurs peines et leurs peurs. Il le fallait.

Pendant six ans, elle avait eu peur, pendant six ans, elle avait eu mal, pendant six ans elle avait été dévastée.

Mais aucune fois, une larme n'avait osé couler, aucune.

Elle se l'interdisait, jamais elle ne devait verser de larmes.

Pendant six ans, Zia s'était endurcie, avait grandi, avait changé...

Et toutes ses douleurs de ces six dernières années, finalement, se retrouvaient dans les larmes d'aujourd'hui.

Esteban et Tao, la jeune inca les avaient vu.

Esteban et Tao, avait déclenché le réveil des larmes de douleurs du passé.

Deux bras encerclèrent soudain Zia, puis quatre, puis six...

Tous ces amis, même Pichu venait lui donner un câlin collectif à terre.

Pas un de ces câlins heureux, où l'on s'enlace sans broyer les os... Non. Un câlin doux, très doux.

Entre deux sanglots, Zia essaya de dire quelque chose, en vain.

«Chut... » dit l'un

«Tu n'es plus seul maintenant » murmura Laguerra.

"𝙴́𝚕𝚞" {Les mystérieuses cités d'or}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant