Chapitre 2: Comme un regard

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Quelques minutes plus tard, dans un grand appartement bourgeois New-Yorkais, de légers gémissements sensuels et féminins émanaient du fond du couloir, où se trouvait une chambre. Cette chambre, dont le lit était défait, les draps au sol mélangés aux habits, où l’on pouvait reconnaître le polo parme de William. Il était nu, au dessus d’une jeune fille qui partageait la couleur de ses cheveux. Les yeux fermés, le souffle haletant à la mesure saccadée des reins de William, les ongles saisissant le dos musclé de l’étalon, comme les serres d’un aigle, les jambes enveloppant la taille de William ; dans les secondes qui suivirent, l’extase allait pénétrer le corps de cette belle brune.

Elle commençait à bouger ses orteils, comme pour prévenir de son arrivée, ses muscles se contractaient, et ses légers gémissements devinrent des cris, un fourmillement qui démarra dans le bassin… une montée en puissance pour retentir comme un feu d’artifices, qui cambra son corps tel un arc. Une sensation qui continua à se crépiter dans son dos, ses cuisses, ses mollets, elle rougit, rouvrit ses yeux bruns tel le réveil d’un rêve inouï, ses fines lèvres prononcèrent sans sonorité : JE T’AIME.

Quelques instants plus tard, allongés sur le tapis entièrement de laine Beige de Nouvelle Zélande aux motifs résilles, ils discutaient dans les bras l’un de l’autre :

« — Je ne comprends toujours pas… dit Keira perplexe

— Il n’y a rien à comprendre Keira, rassura William

— Non mais Will, ça fait 6 mois qu’on est ensemble, bon ok, je n’ai sans doute pas eu le nombre de partenaires sexuels que tu as eu, mais je sais reconnaître une perle du sexe, insista-t-elle.

— T’exagère pas un peu là ?

— Non, de la première fois jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours eu un orgasme… étincelant, et pas qu’un peu… tu prends un médoc, des vitamines, du Kamagra, t’as fais du porno ?

— Beaucoup de fruits et de légumes, sourit-il. C’est ça mon secret.

— Ou peut-être que tu n’es pas humain ?

Il devint tout blanc.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Je plaisante mon amour, c’est une boutade ! Elle le chevauche pour l’embrasser, seins nus, la crinière ébouriffée.

— Je vais y aller.

William se rhabilla, il contempla Keira se rhabillant elle aussi. Du haut de ses dix-sept ans, cette fille d’un père ingénieur et d’une mère mairesse de New-York, Margareth Zhimman,  avait déjà tout pour réussir. De la beauté à l’intelligence, en passant par la richesse. En effet, à dix-sept ans, après avoir sautée deux classes, Keira avait intégré une écoles de journalisme de New-York (Cuny graduate school of Journalism), polyglotte parlant parfaitement l’anglais, le français, l’allemand, le mandarin, l’espagnol, le portugais, l’italien et le russe, avec quelques notions de latin. Elle souhaitait devenir rédactrice en chef du magazine le plus vendus aux Etats-Unis, le TIME. Elle aimait fouiner, c’est d’ailleurs la première chose qu’elle a faite lors de sa rencontre avec William, profil Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram, parcours scolaire et autres astuces secrètes. Elle avait la particularité de mener ses sujets comme de vraies enquêtes criminelles, de ce fait, elle devait savoir tout sur le sujet, la personne, ou le lieu dont elle devait rédiger un article. Grace à son travail de fourmi, elle avait attiré l’œil de son maître de stage, travaillant au TIME.

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