Chapitre 1

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Chapitre 1

J'ai ouvert les yeux.

Tout était blanc et trop lumineux, une odeur de désinfectant très dérangeante trainait dans l'air.

J'ai voulu bouger, mais je me sentais lourd et raide.

-Richard ?

Cette voix, elle m'était familière. Quelques secondes plus tard, je voyais au-dessus de moi un homme d'un certain âge. Pas plus de la cinquantaine. Son visage ne m'était pas inconnu, mais je n'arrivais pas à me souvenir de qui il pouvait bien être.

Je le vis appuyer sur un bouton avec hâte. Il était plutôt pâle et des cernes violettes cernaient ses yeux.

-Bon retour parmi nous. Me dit l'homme avant de laisser la place aux infirmières qui venaient d'arriver.

Après un certain remue-ménage et avoir essayé de parler sans succès, on m'informa que l'on m'avait tiré dessus et que j'étais resté dans le coma plusieurs mois. C'était même un miracle que je m'en sois sorti.

Le médecin nota bien rapidement que je ne comprenais pas du tout de quoi il pouvait bien me parler.

Après quelques questions rapides ou je me contentais de hocher la tête, je le vis retenir un soupir. Il essaya de me rassurer en me disant que c'était courant après un traumatisme et un coma comme le mien. Les souvenirs devraient me revenir avec le temps, mais il ne fallait rien que je précipite.

Il discuta ensuite avec l'homme qui avait été près de moi à mon réveil et je ne pouvais m'empêcher de me demander si c'était mon père. Dans tous les cas à voir son attitude et son inquiétude il semblait être quelqu'un qui m'était proche.

Il vint tous les jours, il passait autant de temps qu'il le pouvait avec moi, m'apportant des livres, de quoi m'occuper. Ce fut la seule personne que je vis pendant toute une semaine, hormis peut-être les policiers posté devant ma chambre et les médecins.

Je pense que c'était pour ne pas trop me brusquer qu'on ne me disait rien, déjà que la rééducation n'était pas une tâche aisée.

Je passais un certain temps par jour à regarder mon visage dans la glace, mais c'était comme regarder un étranger, rien ne me revenait. J'avais les cheveux longs et noir, des yeux ambrés et la peau sur les os. Je ne savais pas trop quel âge j'avais, mais pour une raison quelconque je n'osais pas poser la question J'avais une cicatrice sur le torse, dans la zone où se trouvait le cœur.

Pourquoi m'avait-on tiré dessus ? Est-ce que j'étais une mauvaise personne pour que cela arrive ?

Henry, c'était ainsi que se nommait l'homme qui veillait sur moi, m'avait dit que beaucoup de personnes attendaient mon rétablissement avec impatience.

J'avais tant de questions, mais aucune n'avaient pour le moment de réponses. On m'empêchait aussi de regarder la télé. Je me demandais bien pour quelle raison.

Une vieille dame me rendit visite la semaine suivante, elle fondit en larme dès qu'elle me vit et me serra dans ses bras à m'étouffer. Elle se présenta sous le nom de Sally. Elle semblait être une personne très vivante et joyeuse à la voir tourner dans la pièce en parlant de mon retour dès que j'irai mieux ainsi que de ceux qui vivaient au manoir et qui avaient hâte de me voir.

J'ignorais totalement de qui elle parlait, mais elle semblait si contente que je l'ai laissé faire. Elle m'avait apporté aussi des cakes fait maison en me disant qu'il fallait que je me remplume un peu.

Il était vrai que je n'étais pas bien gros, mais c'était à croire qu'elle voulait me gaver comme une oie pour que je prenne quelques kilos. Alors que les jours passaient et que mes seuls visiteurs restaient Henry et Sally, je devais bien avoué que j'avais envie de savoir pourquoi ma chambre était sans arrêt surveillé.

Renaissance d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant