¤ Chapitre 6 ¤

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Léa

Alphonse Karr disait « Les jours se suivent et se ressemblent ». Il avait, pour ainsi dire, tout compris. Matthieu a débarqué dans ma vie, il y a de ça un mois maintenant, et une sorte de routine s'est installée. Ma journée se passe de manière répétitive avec tous mes amis, dont Matthieu qui s'est rapidement intégré à notre petit groupe, comme je l'espérais. Mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne m'entends pas particulièrement bien avec lui, et pour cause, il se permet toutes sortes de commentaires à propos de moi : mes tenues qu'il juge « trop voyantes » ou encore les garçons qui viennent m'aborder et qu'il fait fuir d'un regard noir.

Vous comprendrez donc facilement pourquoi il s'entend très bien avec mon frère et Mathis ; je crois bien que leur seul but dans la vie est de me voir célibataire toute la mienne. Je me demande même si toutes ces petites réflexions n'ont pas un but caché... Je me doute bien que du côté de mon frère et Mathis la raison est leur instinct protecteur envers moi, mais Matthieu n'a aucune raison apparente d'avoir un tel comportement. On dirait presque qu'il ne veut pas que je sois en couple. Ne vous méprenez pas, j'ai bien conscience que je ne veux pas non plus que Matthieu sorte avec quelqu'un, mais moi c'est différent parce que ce que je fais, je le fais pour le bien de mes amis. J'ai presque l'impression que mes tenues et mon maquillage lui font de l'effet, je ne saurais pas dire pourquoi, mais c'est la raison la plus plausible pour laquelle il n'arrête pas de me dire de me cacher un peu plus, ou simplement de me dévoiler un peu moins.

Je tente désespérément de me convaincre que je l'attire tellement qu'il ne peut pas s'empêcher de me regarder : au point de ne pas me quitter des yeux une seule seconde. Je ne suis même plus sûre que je veuille simplement qu'il ne soit en couple avec personne, je veux pouvoir goûter à ses lèvres charnues. Je veux les sentir se mouvoir contre mes propres lèvres, que le baiser s'intensifie, que nos langues se lancent dans un ballet effréné et que je finisse à bout de souffle, ne pouvant oublier les sensations et les émotions que j'ai ressenties. Comme tous les baisers que je lis dans mes livres.

Mais ce n'est pas près d'arriver. Je l'ai jugé trop vite, je l'avoue, en pensant que je pourrais l'avoir facilement, et maintenant il a trop d'emprise sur moi. Je n'ai pas peur de lui, loin de là, mais il m'impressionne, il semble si mystérieux. À chaque fois que je l'aperçois dans les couloirs, lorsqu'il marche pour aller aux cours que nous n'avons pas en commun, avec une attitude toute particulière qui n'appartient qu'à lui et lui seul, quand nos regards se rencontrent lorsque je le surprends à me regarder de son regard perçant en classe. C'est toujours la même sensation. Des papillons s'envolent dans mon ventre. J'ai l'impression que je pourrais voler tant mes membres me paraissent légers.

Je sais, c'est cliché.

Mais revenons-en à nos moutons, nous sommes maintenant en octobre et demain a lieu la soirée d'Halloween organisée par Freddie dans son manoir, comme chaque année. Je pense que cela doit être la soirée la plus attendue de l'année, même si je dois bien avouer que mon anniversaire et celui de mon frère aîné procurent tous les deux une excitation intense.

— Un chat ! Je vais me déguiser en chat ! Et toi Léa, tu te déguises en quoi cette année ?, me questionne Eva.

— Je vais me déguiser en ange.

— Tu vas faire tourner des têtes, elle rit.

Elle joue de ses sourcils en me regardant droit dans les yeux.

— Arrête de faire danser tes sourcils de cette manière, tu ressembles à une psychopathe doublée d'une perverse.

— D'accord maman, elle me taquine avec une voix enfantine se moquant ouvertement de moi et de ma tendance à agir comme une maman envers mes amis, filles ou garçons.

B.O.M.I. - Boyfriend Of My ImaginationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant