B.O.M.I. - Boyfriend Of My Imagination

¤ Chapitre 11 ¤

Léa

Devant moi, se dresse Matthieu, le visage couvert de blessures et de sang. En le voyant, une affreuse panique me submerge immédiatement, je me dirige directement vers lui, les larmes aux yeux. Je vois dans son regard la permission de le prendre dans mes bras, et il hoche la tête, comme pour approuver mes pensées. Je m'empresse de passer mes bras autour de lui. Je le serre le plus fort que je peux.

Nous restons ainsi, mes bras autour de sa taille et sa tête nichée dans mon cou, pendant ce qui me paraît une éternité. Le vent frais de début de soirée, qui s'échappe de la porte restée ouverte, vient me chatouiller la peau. Je me sépare de lui, de sa chaleur, à contre cœur, et l'invite à entrer pour refermer la porte derrière nous.

J'essaye de comprendre pourquoi le visage de Matthieu est tuméfié. Il ne semble pas être le genre de personne qui se bat à tout bout de champ. Et s'il avait été attaqué dans la rue ? Non, ce n'est pas possible, personne n'agresserait quelqu'un qui possède la carrure et la musculature de Matthieu. Personne. À moins de vouloir finir bien amoché.

Je n'ai pas le temps de réfléchir plus, ma mère surgit brusquement, curieuse de connaître l'identité de la personne qui a appuyé sur la sonnette de notre maison. Elle s'approche de Matthieu et prend son visage entre ses mains. Je vois à ses sourcils froncés qu'elle est inquiète. Son faciès crispé me rappelle les nombreuses soirées durant lesquelles, elle s'inquiétait de savoir où se trouvaient mon frère ou mon père lorsque ceux-ci étaient en retard. Je suppose qu'elle arborait le même affolement quand je disparaissais sans donner de nouvelles. J'ai presque l'impression que Matthieu est son enfant en cet instant.

— Mais enfin, qui es-tu et que t'est-il arrivé ?, elle lui demande en lâchant son visage.

— Rien madame, ne vous inquiétez pas.

— Cela ne me révèle pas son identité.

— Je suis Matthieu, un ami de Léa et Daniel. Je suis dans le même lycée que vos enfants. Je suis désolé de vous déranger si tardivement.

Ma mère me lance un regard en coin. Je lui ai parlé de Matthieu dès son arrivée à l'école, donc elle est au courant de mon petit crush sur mon nouveau camarade de classe.

— Bien. Ce n'est pas grave, tu ne déranges rien du tout, ne t'en fais pas. Alors maintenant, tu vas m'expliquer ce qui t'est arrivé.

— Je suis tombé dans la rue.

Mais bien sûr, comme si nous allions croire à cette excuse minable.

— Sérieusement, je ne te crois pas mais soite, si tu ne veux pas me parler de cet incident, grand bien te fasse. Mais dis-moi, pourquoi n'es-tu pas rentré chez toi au lieu de venir ici ?

— Si je rentre dans cet état, ma mère va poser les mêmes questions que vous et obtenant les mêmes réponses de ma part elle ne me croira pas comme vous l'avez fait, vous aussi. Et j'aimerais parler avec votre fils, si vous êtes d'accord.

Pourquoi est-ce qu'il veut parler avec Daniel ?

Ni moi ni ma mère n'avons le temps d'ajouter quelque chose : mon frère, mon père ainsi qu'Eva, ayant sûrement entendu du bruit, nous rejoignent dans l'entrée. Je me suis rapprochée de Matthieu pendant que ma mère lui parlait, sa main est posée sur ma hanche, me serrant contre lui. Je sens ses doigts tracer des cercles sur ma hanche, probablement pour me détendre. Je peux vous assurer que ça ne marche pas. Ma mère descend son regard vers la main de Matthieu et lève un sourcil interrogateur vers moi, et je sens d'ici arriver les différentes questions qu'elle me posera quant à ma relation avec le beau jeune homme qui se trouve dans le hall de notre charmante maison. Aux dernières nouvelles, nous n'étions rien d'autre que des amis.