B.O.M.I. - Boyfriend Of My Imagination

¤ Chapitre 14 ¤

Léa

— Rien. Elles ne vont rien te dire, parce que c'est à moi et moi seul de le faire, au moment venu, répond Matthieu en arrivant de nulle part et foudroyant mes amies du regard.

— Matthieu, je veux savoir, je lui dis, trop soulagée qu'il daigne enfin m'adresser la parole.

Ma réaction est complétement idiote, mais je n'y peux rien.

Au lieu de me répondre, il se dirige vers moi, m'attrape par les hanches et colle nos fronts de sorte que nos souffles se mélangent et que nos yeux se connectent sans jamais se lâcher. Il me prend par surprise, si bien que je manque de tomber en arrière. Ses yeux sondent les miens, et je m'y perds. C'est incroyable la façon qu'il a de me chambouler complétement en un seul regard.

— Tu le sauras quand tu seras prête à l'entendre, il m'annonce en chuchotant.

Tout le reste semble avoir cessé d'exister, mais j'essaie de rester concentrée. Je veux savoir la vérité.

— Et quand vais-je être prête à ton avis ?

Il capitule et lâche un petit rire.

— Bon... On va dire que j'estime que tu es prête. Je te le dirais dans la journée, je te le promets...

— Ne me fais pas des promesses en l'air s'il te plaît...

— Jamais. Tu le sauras au moment propice.

Je hoche la tête et me détache de sa personne.

— On va manger ?, je demande en m'adressant aux autres.

Ils nous attendent tous à la porte de la salle de classe. Je les rejoins.

— Oui ! Mais Léa, tu n'as pas chaud ? Parce que là tu es toute rouge, me taquine Eva.

— Mais c'est que tu te mets à l'humour Eva, je réplique.

Sur ces dernières paroles, je prends le chemin de la cantine, suivie de tous mes amis. En arrivant, j'aperçois David qui semble furieux, à en croire son pied qui tape frénétiquement le sol au rythme régulier d'une horloge, mais de manière si pressée que son impatience ne peut pas m'échapper.

Je n'ai même pas le temps de récupérer un plateau, qu'il me hurle déjà dessus. Je souffle et ne le regarde plus, le laissant s'énerver dans son coin, comme un enfant de quatre ans. Il commence à me taper sur les nerfs. Il est insultant envers ma personne. En fait non. Il est insultant envers tout le monde. Il nous manque de respect à longueur de journée et je pense que je ne vais pas tarder à exploser et à lui dire ma façon de penser.

J'ai essayé d'être patiente avec lui, une nouveauté, mais là, je suis aux bords de la crise de nerf. Il se permet toute sorte de réflexions à mon égard. Et même si Matthieu, Mathis et Daniel font eux aussi des commentaires à tout-va, ceux-ci sonnent plus comme des conseils, alors que les remarques incessantes de David ressemblent plus à des reproches dissimulés.

— Est-ce que tu te rends compte que j'ai attendu dix minutes ici ? C'est inacceptable ! Tu devrais avoir honte, il m'accuse. Et en plus, tu veux que je mange avec eux ?, il m'agresse avec un dégoût non dissimulé.

Je lève les yeux au ciel et continue d'avancer dans la file pour me servir un dessert.

— Si ça ne te va pas, tu peux très bien partir, je lui réponds sur le même ton, agacée par son comportement qui se dégrade de jour en jour.

— Ah non mais pas du tout, je suis juste surpris, allons manger, reprend-t-il plus calmement.

J'aurais dû le remettre à sa place beaucoup plus tôt, il s'est aussitôt détendu et a repris une voix douce.