Chapitre 1

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Mois de septembre, dernière année de collège.

Des coups vinrent s'échouer sur la joue et dans l'estomac du jeune garçon brun. Titubant, le dos légèrement courbé et se tenant la joue meurtrie, il lança un regard assassin aux trois autres adolescents qui le rouaient de coups. L'un d'eux ricana et lui lança des pics. Un autre se rapprochait dangereusement de la victime. Le troisième affichait un sourire carnassier, comme prêt à commettre un meurtre.

Mais au moment propice où ils allaient lui sauter dessus, le jeune garçon seul activa l'un de ses alters, un alter de silence imposé. Ses ravisseurs s'écroulèrent au sol, sortant des sons incompréhensibles de douleur, se recroquevillant sur eux-mêmes.

Le brun se redressa en frottant sa joue, remonta correctement ses lunettes rondes sur son nez, ramassa son sac tombé dans la poussière non loin de là, et se dirigea nonchalamment vers l'établissement qu'il haïssait, le collège Natsuma. Il effectua un geste de la main, et le bruit revint bourdonner dans les oreilles des trois impertinents qui avaient osé le défier. Ils voulaient leur vengeance, mais le temps qu'ils reprennent contenance et qu'ils se redressent, leur cible n'était déjà plus dans leur champ de vision.

Ce dernier se dirigeait vers sa salle de classe, indifférent aux chuchotements des autres élèves à son sujet. Comment le savait-il ? Grâce à son deuxième alter, un alter de lecture de l'esprit. Par défaut, il pouvait lire dans l'esprit de toutes ces personnes, mais souvent, il en faisait abstraction. De toute façon, qu'en avait-il à faire des pensées de ces idiots finis ?

Il salua chaleureusement Maria et Yoko, deux femmes de ménage.

Car, pour l'instant, les deux seules personnes qu'il appréciait étaient deux femmes de ménage de l'école. Il y en avait cinq en tout, deux hommes et trois femmes, mais les trois autres le méprisaient, pensant qu'il faisait ça uniquement par pitié. 

Alors, il s'était lié d'amitié avec deux d'entre eux, et n'hésitait pas à leur filer un coup de main en cas de besoin. Il passait le plus clair de son temps en leur compagnie, ce qui déplaisait fortement aux autres élèves, le traitant ainsi de noms dont ils n'en connaissaient même pas la signification. 

Le jeune homme arriva enfin à sa salle de classe. Il s'assit discrètement à son pupitre, ignorant le regard de ses camarades de classe, sortant ses cahiers pour le prochain cours.

Après quelques heures de cours, à la sonnerie, tous les élèves sortirent en trombe de la salle, se ruant comme des bêtes vers le self. Le jeune homme, lui, rangeait tranquillement ses affaires, prenant même son temps. Il prit son sac sur l'épaule, sachant très bien que, s'il le laissait dans la salle, il y avait des risques que ses affaires disparaissent mystérieusement. Après tout, ce n'était pas n'importe qui.

Alors que le brun sortit de la salle en refermant la porte, une voix féminine crachota dans les haut-parleurs du collège :

« Monsieur Rikimura est attendu dans le bureau du proviseur. Je répète, monsieur Rikimura est attendu dans le bureau du proviseur. »

Le jeune homme claqua sa langue contre son palet, et partit dans le sens inverse du self. Il savait très bien pour quelle raison il était convoqué pour la énième fois chez le proviseur.

Arrivé devant le bureau en question, le brun frappa trois coups, puis rentra sous l'autorisation du proviseur.

C'était un vieil homme moustachu, les cheveux châtains désordonnés, et aux traits sévères. Dès le premier regard sur lui, on pouvait deviner que c'était quelqu'un d'assez important.

L'élève s'assit lourdement sur le siège en face du proviseur, se mettant à son aise, accoudé, la tête posée sur sa main. Ils se fixèrent un moment, se toisant sévèrement.

« Rikimura-kun, commença-t-il. Je...

— Je vous arrête tout de suite, monsieur le proviseur, coupa le brun d'un air blasé. Ce n'est pas la peine de me faire le même discours qu'à chaque fois, vous voyez bien que c'est inutile.

— Alors, pourquoi tu fais ça ?

— C'est pourtant simple à comprendre : je veux quitter cette école.

Le proviseur réfléchit un instant, puis glissa sa main dans sa poche, sortant machinalement son portefeuille.

— Je ne veux pas de votre argent si c'est pour rester, arrêta l'adolescent d'un geste de la main. Je veux juste m'en aller loin d'ici.

L'homme se redressa dans un grognement, puis soupira avant de rappeler une énième l'élève :

— Utiliser ton alter est interdit, tu le sais bien – tout comme te battre, d'ailleurs. Tu as de la chance de pouvoir aller dans une si bonne école que la mienne, alors...

— Non, je n'ai pas de chance, justement. Tout ce que je veux, c'est quitter cette école de gosses de riches pourris gâtés. C'est pour ça que je vous déteste, vous les riches. Avec votre mentalité nulle à chier et vos soi-disant bonnes manières, vous ne cherchez qu'à vous enrichir davantage et écraser les plus faibles que vous ; et le pire, c'est que c'est ce que vous enseignez aux fils capricieux de ces familles radines. Quand vous comprendrez que je ne veux pas rester dans une école de petits merdeux de richards capitalistes dirigés par un enfoiré surclassé, le monde aura enfin fait un pas de géant.

Le châtain se tut, abasourdi par de telles insultes et propos à son égard.

Le dénommé Yuji se leva, et salua l'homme en disant :

— Au plaisir de ne jamais vous revoir, monsieur. »

Puis il quitta le bureau, un rictus victorieux sur les lèvres.

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Authentic Mad Scientist Rikimura - MHA Original Fanfiction [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant