Chapitre 10 : Impact

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La cruauté, comme tout autre vice, ne requiert aucune motivation en dehors d'elle-même. Cela ne demande qu'une opportunité."- George Eliot.

7 Juillet, 09 heures

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7 Juillet, 09 heures

Vénus

- Avance ! hurle ma ravisseuse.

D'un violent coup dans le dos, elle me somme de me dépêcher.

- Où va-t-on ? déglutis-je.

Je bute contre le sol, essaie tant bien que mal de ralentir en traînant des pieds, mais c'est peine perdu. Nous avançons droit devant, dans un couloir sombre, et dont l'odeur nauséabonde me fait remonter la bile.

- Avance, nom de Dieu !

À bout de patience, elle m'attrape les épaules et me pousse brusquement vers l'avant. Je laisse échapper un gémissement plaintif que j'espère elle n'entend pas, puis me presse pour atteindre la seule porte présente dans les parages. Outre celle de la chambre.

- Tu pues la mort. Il est grand temps que tu te douches.

Arrivées, Jeanne tire sur la poignée et me jette à l'intérieur de la pièce.

- Et retire ces fringues ! Je ne veux pas d'une pute chez moi, fait-elle remarquer. Il y a des vêtements dans l'évier.

À ces mots, elle m'enferme à double tour. Je sursaute, un peu désorientée, avant de baisser les yeux sur mon corps. C'est vrai... Je sens mauvais. La sueur, le sang, les plaies suintantes forment un tout que je n'avais pas senti jusque là et qui me rend tout à coup très mal à l'aise. C'est vraiment moi qui sent comme ça ?

- Seigneur... juré-je, en plissant le nez de dégoût.

Jeanne a raison. Il est grand temps que je prenne une douche.

Levant les yeux, j'observe l'endroit dans lequel je viens d'atterrir d'un oeil attentif. Il s'agit d'une vieille salle de bain. Aussi ne suis-je pas étonnée de voir que les murs sont craquelés par l'humidité, que le sol est recouvert d'une épaisse couche de poussière et que les bibelots tel que la poubelle ou le porte savon sont rouillés par l'usure du temps. Et puis, il y en a partout. Des mouchoirs, des cotons-tiges, des serviettes hygiéniques usagées, des sous-vêtements sales...

C'est répugnant.

- Grouilles toi, t'as dix minutes ! hurle-t-elle, à travers la maison.

Sans penser un instant aux blessures dont je suis couverte, j'attrape mon crop-top du bout des doigts et me tortille de droite à gauche afin de le retirer. Je grimace et gémis sous la douleur que cela suscite avant de me ressaisir.

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